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Rafsandjani : Tuez les Américains, les Britanniques ou les Français…
21.10.2006

Au cours de la prière de Vendredi, Rafsandjani, le mollah préféré d’Alexandre Adler [1] et de l’IFRI [2], a demandé à l’Occident de cesser de mettre la pression à l’Iran afin de ne pas assister à l’embrasement du Moyen-Orient.



Rappelons que malgré l’intérêt malsain que lui portent les observateurs politiques français, cet homme est un repris de justice sous mandat d’arrêt international pour son implication dans le meurtre des opposants en exil. Demi-frère de Khomeiny, il détient tous les centres de décision et fait la pluie et le beau temps [3] sous le soleil des mollahs depuis la mort de son ignoble frangin. Il est par ailleurs l’auteur du concept selon lequel pour détruire l’ensemble du territoire israélien, il suffirait d’une seule bombe nucléaire [4]. C’est d’ailleurs ce qu’il avait déclaré à l’occasion de la Journée de Qods en 2001 à peine deux mois après le 11 septembre ce qui n’empêche pas ses fans parisiens d’attendre son arrivée au pouvoir comme d’autres attendent le Mahdi.

Ces propos d’aujourd’hui n’ont rien d’inédit, Rafsandjani est un habitué des menaces déguisées et présente ses idées sous la forme d’analyses et de conseils. Il avait eu des propos similaires le 30 avril 2006, le 02 avril 2006 ou encore le 28 octobre 2005 ou bien le 30 septembre 2005. Ces sermons mettaient en garde contre un transfert du dossier au Conseil de sécurité ! Aujourd’hui, il a livré le même message de bon conseil et d’avertissement remis à l’ordre du jour et à l’heure des sanctions.

« L’Occident pense que cette fois il est parvenu à former un consensus [au Conseil de Sécurité des Nations Unies] sur une décision préliminaire contre l’Iran. Même si l’Iran va souffrir de cette mesure, l’Occident va en souffrir encore plus », a déclaré l’ancien président du régime des mollahs.

« Je propose qu’ils ne mettent pas la région en danger, et eux-mêmes par la même occasion, avec les conséquences de leur décision imprudente », a-t-il précisé. Si les Européens font semblant qu’il s’agit là d’un modéré, cet homme et ses admirateurs savent de quoi il est capable.

Durant le conflit avec l’Irak, il fut le fondé de pouvoir de Khomeiny au Conseil de la guerre. De mars 1983 à juin 1986, il fut le responsable des « négociations » avec la France. Il usa de tous les moyens pour convaincre et faire plier le gouvernement français . Il fut le chef d’orchestre des attentats en France et au Liban contre les intérêts français et américains. On peut citer parmi ses réussites l’attentat de Drakkar à Beyrouth en 1983 qui a tué 60 militaires français. Les parisiens se souviennent encore de ses trouvailles de négociateur…

On se souvient également de ce modéré qui, un 5 mai 1989, avait fait défiler 10,000 hommes en armes du Hezbollah libanais à Baalbek lors du Jour de Jérusalem, et appelé les Palestiniens à tuer les Américains, les Britanniques ou les Français…

Depuis l’instauration de la République Islamique en Iran, chaque fin de semaine a lieu la Prière du Vendredi (jour férié musulman). La Prière du Vendredi de la ville de Téhéran donne aux mollahs l’opportunité de faire des déclarations officielles dans un cadre officieux.

L’orateur n’est pas toujours le même et son choix dépend du message que le régime tente de faire passer. Dans le système de la République Islamique, les oraisons religieuses sont nettement plus importantes que les débats de l’Assemblée Islamique (appelée à tort, le Parlement).

Ainsi, le 14 décembre 2001, lors d’une prière de Vendredi, Rafsandjani avait déclaré que le jour où le monde musulman possèderait des armes nucléaires, la stratégie de l’Ouest serait caduque, « car une unique bombe atomique a le pouvoir de complètement détruire Israël, alors qu’une contre-attaque israélienne ne peut causer que des dégâts mineurs au monde musulman ».

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[2Rafsandjani et l’IFRI En février 2005 le directeur général de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), Thierry de Montbrial avait écrit dans le Monde : «Si le successeur de Khatami est un homme fort et expérimenté, comme Rafsandjani, on peut imaginer que la République islamique reconnaisse Israël et s'engage durablement à respecter les obligations du Traité de non-prolifération - pour s'en tenir à deux demandes occidentales impérieuses - en échange de la prise en considération de son rôle légitime dans l'organisation de la sécurité régionale et de concessions économiques».

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Article de Thierry de Montbrial dans le Monde du 19 Février 2005

Pour en savoir + sur Rafsandjani | L'Iran ne se pliera pas aux pressions |

[3À la mort de Khomeiny, les hauts responsables du régime se sont réunis pour décider de sa succession. Peu avant sa mort, Montazéri avait été écarté par Khomeiny, mais il restait le plus qualifié d’entre tous. Certains penchaient pour une solution différente et voulaient créer un Conseil (de trois ayatollahs) qui assumerait le rôle du Guide de la Révolution. Rafsandjani a falsifié avec l’aide d’Ahmad, le fils de Khomeiny, un testament dans lequel Khomeiny avait nommé comme son successeur Khamenei. La participation d’Ahmad a été décisive car ce dernier était le secrétaire particulier de Khomeiny. Khomeiny dictait ses ordres et Ahmad transcrivait : ainsi la totalité des documents attribués à Khomeiny vers la fin de sa vie avaient été rédigés de la main même de son fils Ahmad. Hojjat-ol-Eslam Rafsandjani (il n’est pas ayatollah) et Ahmad ont rédigé «le nouveau testament» au moment même où on s’acheminait vers la Création du « Conseil à trois ». Le texte stipulait que le fondateur de la République Islamique avait choisi Khamenei. Ce qui fit clore les débats et plaça un homme mou du giron de Rafsandjani à la fonction suprême de la république des mollahs.

[4Le 14 décembre 2001 lors de la « Journée de Jérusalem », Rafsanjani avait déclaré que le jour approchait où le monde musulman possèderait des armes nucléaires : « Ce jour-là, la stratégie de l’Ouest sera caduque, car une unique bombe atomique a le pouvoir de complètement détruire Israël, alors qu’une contre-attaque israélienne ne peut causer que des dégâts mineurs au monde musulman ». La destruction de l’Iran n’étant à ses yeux qu’un détail.