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Iran en vidéo : Vendre son rein pour survivre
19.10.2006

Voici un documentaire iranien (commentaires en suédois) sur le trafic des reins en république islamique. Pas besoin de comprendre le suédois pour comprendre ce qui se passe ! Le documentaire d’une heure montre des scènes de la vie en Iran où l’on trouve même des petites annonces dans les taxiphones ou certains journaux pour acheter ou vendre des reins...



Pour l’information de tous, on aimerait bien que ce type de documentaire soit aussi diffusé en France, plutôt que d’avoir les sempiternelles émissions plus ou moins touristiques sur de jeunes gens gominés qui écoutent de la techno et se font refaire le nez.

Le documentaire suit le parcours sans illusion de plusieurs candidats : Mehrdad, Soheila et Saïd. Le premier, Mehrdad, est un ex-travailleur du métro. Suite à la fin de son CDD de deux ans, il est sans travail et sans argent. En république islamique il n’y a pas d’indemnités de chômage et pour faire face aux frais, son épouse décide de vendre un de ses reins sans l’avertir.

On l’en a dissuadé en lui faisant remarquer qu’en cas de grossesse cela pourrait lui être fatal. Alors c’est lui qui décide de répondre à une annonce et d’aller « donner » son rein comme il le dit avec beaucoup de pudeur.

Mais en fait la réalité est différente, il va négocier son organe. Pour son malheur, il est du groupe sanguin A+, ce qui baisse le prix de son rein car il s’agit d’un groupe très répandu en Iran.

Il y a aussi le cas Soheila. Elle travaille de 6 heures du matin à 8 heures du soir et doit subvenir aux besoins de ses sœurs. Elle ne gagne pas assez. Les seules propositions qu’on a bien voulu lui faire sont, selon ses dires, indécentes. Aussi elle s’est retournée vers les usuriers prêteurs. Il lui reste 14 jours pour rembourser son emprunt, sinon ce sera la prison.

C’est un parcours infernal et le réalisateur, aujourd’hui exilé en suède, suit le parcours de cette jeune femme piégée par le système sauvage de la république islamique d’Iran. Finalement, Soheila se décide à vendre son rein, une pratique qu’elle ignorait avant d’apprendre par un neveu que cela se faisait quotidiennement à Téhéran.

Avec Saïd, le troisième héros de ce documentaire amer, on assistera même à la discussion entre donneur et receveur, et toute la discussion porte sur le prix. On connaissait les marchandages de marchands de tapis, le régime des mollahs nous fournit maintenant la discussion de marchands d’organes.

Windows Media Video - 94 Mo

Note | Les organes ne sont achetés à un bon prix que dans la mesure où ils sont destinés à être exportés. Les pétromonarchies du Golfe Persique se fournissent au pays des mollahs, parce que les religieux ont décrété que les donneurs et les receveurs devaient avoir la même religion. Par ailleurs si ce reportage montre des donneurs volontaires (encore que contraints pour des raisons économiques), il existe aussi des donneurs non volontaires dans les prisons du régime qui se voient ainsi délestés d’un organe peut-être vital et dont la rétribution ira directement dans les poches des pasdarans en charge des prisons.

Pour en savoir +
- Iran : La loterie égalitaire au Bistouri
- (13.07.2006)

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