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Ahmadinejad et la Troïka
22.08.2005 ( nos commentaires )

Ahmadinejad s’en est pris une nouvelle fois aux Européens dimanche, les accusant de faire du commerce avec l’Iran d’un côté tout en cherchant à contrôler son programme nucléaire de l’autre.



Il n’a cité aucun pays, mais faisait clairement référence à la Troïka - France, Allemagne, Grande-Bretagne - négociant au nom de l’UE, également les trois principaux partenaires commerciaux de Téhéran au sein des Vingt-Cinq.

Les Européens devraient être « reconnaissants » que l’Iran leur achète leurs produits, mais au lieu de cela, a-t-il lancé, « ils mènent des politiques hostiles contre l’Iran et ne reconnaissent pas nos droits légitimes », allusion au droit de Téhéran à l’énergie nucléaire, en tant que signataire du Traité de non-prolifération (TNP). « Quel genre d’équilibre est-ce donc là ? C’est cruel et injuste. Notre nation ne tolérera pas un tel comportement sur la scène internationale », a-t-il lancé.

Nous l'avons déjà écrit, nous l'écrirons encore, et nous le martèlerons tous les jours. S'il le faut, afin que cesse cette gestion de désastre qu'est devenue la diplomatie européenne. Il y d'un côté une froide détermination et un plan précis, et de l'autre, du marchandage.

La République Islamique cherche à se doter d’une industrie nucléaire militaire. Dans ce but, les mollahs ont défini un plan dont ils ne s’écartent pas d’un poil.

  • Utiliser l’américanophobie des Français pour neutraliser les demandes américaines de saisine par le Conseil de sécurité : mission accomplie.
  • Utiliser les partenaires commerciaux pour neutraliser l’urgence d’une action : mission accomplie, les négociations continuent malgré toutes les provocations.

Parallèlement, l’Iran s’est rapproché de la Chine et de la Russie, deux concurrents de l’UE et des Etats-Unis, tous deux membres permanents du Conseil de Sécurité et grands consommateurs de pétrole.

Aujourd’hui, l’Iran n’a plus besoin de l’Europe ni comme frein anti-saisine, ni comme partenaire commercial.

Nous l’avons écrit sur ce site. Nous l’avons écrit aux députés et aux sénateurs. La mission d’Ahmadinejad est d’assumer ce changement de cap des Mollahs.

Et même si demain l’Europe décrète que l’Iran a le droit d’avoir une bombe, les Mollahs privilégieront leurs nouveaux partenaires Chinois et Russes, Indiens, Malais et Sud Africains pour un nouvel ordre mondial dans lequel l’Europe se retrouva comme durant la guerre froide au milieu et sans défense car sans armée véritable.

C’est un plan exécuté avec minutie et sans états d’âme. Un plan aux enjeux infiniment plus grands et plus fondamentaux que les intérêts commerciaux de l’Europe en Iran.

Vous n’êtes pas au début de vos surprises avec ce triste milicien qu’est Ahmadinejad. Mais il n’est qu’un presse-bouton.

Les Mollahs, les Gardiens de la Révolution, l’armée d’Al-Qods, les terroristes irakiens, les bombes iraniennes qui explosent en Afghanistan ou en Irak, les drones du Hezbollah, le financement du Terrorisme, tout ceci n’est que la face visible de l’Iceberg.

  • C’est à la fois effrayant et excitant. La tension est palpable mais l’Europe reste apathique.
  • Elle peut réagir et arrêter un carnage mais elle est devenue commerçante et elle marchande.