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Une autre catastrophe aérienne suspecte en Iran
02.09.2006

Un avion de ligne iranien a raté son atterrissage dans le nord-est du pays. Selon la télévision publique iranienne, il y a eu 29 victimes : un bilan révisé à la baisse puisqu’on parlait auparavant de 80. L’appareil, un Tupolev, transportait 148 passagers.



Les victimes auraient péri dans l’incendie qui s’est déclaré au moment du choc, sur l’aéroport de la ville de Machhad. L’avion assurait un vol intérieur depuis le port de Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran. Des témoins indiquent qu’il a pris feu lorsqu’un pneu du train d’atterrissage a éclaté. Ce type d’accident est-il courant ? Pour quelle raison un pneu peut éclater ? Peut-il s’agir d’un acte malveillant ?

Ces questions sont légitimes si vous êtres iraniens. Le régime des mollahs s’est fait une spécialité dans l’attentat contre ses propres intérêts pour en faire porter la responsabilité à des tiers ou à des fins précises (répressions des opposants, incrimination de l’adversaire- consultez les liens [1]-).

Précédent célèbre | Il y a déjà eu un accident d’avion l’année dernière dont les motifs restent plus que suspects : le régime avait embarqué 74 journalistes dans un avion militaire, un C130, un avion-cargo qui ne dispose pas de siège. L’avion avait décollé avec 6 heures de retard. Après 10 minutes de vol le pilote, qui avait fait demi-tour à cause des problèmes techniques, avait demandé à deux reprises l’autorisation de faire un atterrissage d’urgence à l’aéroport de Mehrabad mais cela lui avait été refusé.

Les critiques contre les mollahs se sont multipliées à la suite d’indiscrétions selon lesquelles le pilote de l’avion militaire avait été contraint de décoller malgré des problèmes techniques : les passagers avaient voulu débarquer et n’y avaient pas été autorisés. Certains avaient appelé leur famille avec leur portable pour signaler ces anomalies et avaient décidé de prendre un vol commercial et l’autorisation leur avait été refusée. Finalement les 74 passagers et les 10 membres d’équipage à bord ont tous été tués et l’on n’a pu que retirer des corps calcinés des restes de l’avion (photos).

L’affaire a été étouffée et tout le monde en Iran a eu l’impression que les passagers avaient été sacrifiés pour attester la vétusté de la flotte iranienne. Or, cette vétusté qui pourrait mettre en péril la vie des civils concerne les avions de ligne et ces 74 malheureux ont péri dans un avion-cargo militaire. Comme on pouvait s’y attendre, les mollahs ont décrété une journée de deuil national et déclaré que la cause de l’accident été l’embargo dont souffre l’Iran à la suite de la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran.

Embargo | Ce dernier accident malheureux où ont péri 29 de nos concitoyens arrive au moment où le régime des mollahs doit faire face à un nouvel embargo. Nous avons la certitude que l’éclatement du pneu de l’avion est un acte malveillant dont le but est d’apitoyer (et c’est compréhensible) l’opinion internationale sur l’injustice que représente un embargo. Cependant rappelons qu’une des mesures restrictives prévues est un embargo sur l’essence et le kerosène : un embargo qui ne (provoquera aucun accident de transport) et ne touchera pas les 80% d’iraniens vivant sous le seuil de la survie. Ceux-là n’ont même pas de quoi prendre le bus, alors l’avion !



Ce type d’accident | Ce qui est étonnant est la passivité des médias qui travaillent en Iran. Ils se contentent de reproduire les dépêches locales qui ont à cœur de préciser que la flotte iranienne souffre de l’embargo américain sur les pièces techniques.

Aucun medium n’a pris l’initiative d’analyser le bien fondé des informations transmises par le régime des mollahs. En premier lieu parce que l’avion en question est un Tupolev et son cas ne relève pas de l’embargo américain et en second lieu, nous n’avons vu aucun article traitant de ce type d’accident et des cas similaires survenus dans d’autres pays.

Concernant l’éclatement d’un pneu au moment de l’atterrissage : c’est un cas courant mais pas nécessairement mortel. L’éclatement du pneu rend le contrôle de l’avion très difficile, mais selon les compagnies, ce genre d’incident ne peut mettre en cause la sécurité de l’appareil et des passagers.

Contre exemple | Un cas très célèbre est celui de l’accident du Concorde : le rapport final a fait état qu’une pièce métallique retrouvée sur la piste aurait pu provoquer la destruction du pneu et s’ensuivit une cascade d’événements : la perforation des réservoirs par des éclats (métalliques des couches internes) de pneumatique, l’incendie d’un moteur et finalement le crash. Or dans le cas du Tupolev iranien, si les ailes semblent avoir souffert, elles n’ont pas pris feu et les moteurs sont intacts. Ce cas diffère de celui du Concorde et il semblerait qu’il n’y ait pas eu d’éclats métalliques du pneu qui aient atteint les moteurs ou les ailes car dans ce cas l’avion aurait été endommagé et brûlé entièrement.

Dans le cas de l’avion iranien, selon la version officielle, l’éclatement du pneu a fait perdre le contrôle au pilote. L’avion est alors sorti de la piste et uniquement sa partie centrale a pris feu pour une raison inconnue. Il n’y a aucune indication sur l’absence de la mise en place des toboggans d’évacuation d’urgence. Il n’y a aucune information sur les circonstances de cet accident et il n’y en aura jamais car non seulement il démontre l’absence d’application des règlements de sécurité, mais aussi il pourrait accuser sans doute un dirigeant du régime qui est responsable des transports.

Autres cas courants d’éclatement de pneu | Le 30 Août 2006, un Airbus A310 de la compagnie aérienne indienne Air India a éclaté les huit pneus de son train d’atterrissage lors d’un arrêt d’urgence (freinage violent) sur l’aéroport international de Nairobi (Kenya) suite à une panne moteur au décollage. Lors de ce freinage violent, les huit pneus des deux atterrisseurs principaux ont éclaté. Il n’y a eu aucun blessé durant cet incident même si une certaine panique a pu être constatée lors de l’évacuation de l’appareil.

Le 24 août 2006, un avion de la compagnie aérienne nigérienne Chanchangi Airlines a évité de justesse un accident lors de l’atterrissage sur l’aéroport d’Abuja (Nigéria) lorsqu’un pneu du train d’atterrissage a éclaté. Le pilote a toutefois réussi à maintenir l’appareil sur la piste et ensuite à rejoindre le parking par ses propres moyens. Les passagers ont débarqués dans la panique la plus totale mais il n’y a toutefois eu aucun blessé.

Le 14 mai 2006, un pneu d’un Airbus A340-600 transportant à son bord 232 passagers a éclaté peu après l’atterrissage de l’appareil à l’Aéroport international de Pudong à Shanghai, l’accident n’a fait aucune victime.

[1Le régime des mollahs s’est fait une spécialité dans l’attentat contre ses propres intérêts pour en faire porter la responsabilité à des tiers ou à des fins précises : répression des opposants et incrimination de l’adversaire, consultez les liens :
- Ahwaz : 6 morts, 90 blessés |
- L'incendie criminel du Cinéma REX |
- L’Enjeu : Et si Arafat avait fait basculer le destin de l’Iran ? |