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Iran : Pourquoi le régime a ramassé les antennes satellites
24.08.2006

On ira tous au paradis ! C’est sous ce titre qu’un Iranien a fait parvenir un reportage [1] plein d’ironie et agrémenté d’images sur les activités des Bassidjis, ces miliciens teigneux des basses oeuvres du régime des mollahs. C’est donc son texte et ses illustrations que nous vous retranscrivons même si nous n’avons pas réussi à faire ressortir l’humour du propos aussi bien que nous l’aurions souhaité. | le texte suivi de nos commentaires sur les raisons de ce ramassage musclé dans le contexte actuel |



Nous irons tous au Paradis !

Je pense que nous allons enfin aller petit à petit vers le paradis. Par la grâce de « nos frères les bassidjis et les pasdarans », la révolution islamique de la cité de Pardissan (les paradis) nous a enfin débarrassés de nos antennes-satellites qui nous tiraient dans un chemin de perdition !

Véritablement nous devons remercier Dieu, parce malgré notre résistance, nous allions vers l’enfer. Mais les «frères» ont enfin travaillé (une journée parmi 365 !), ils ont mis du coeur à l’ouvrage et transpiré pour nous délivrer. S’acharnant sur les maléfiques soucoupes sur nos toits :
- soit pour les plier,
- soit pour les jeter au sol du haut des terrasses,
- soit en sciant les pieds pour les ramasser et
- nous en revendre de nouveaux modèles lorsque nous serons dans le droit chemin.

Dieu merci, cette opération n’a pas fait de victimes chez les possesseurs, à part ma mère et la voisine... Toutes les autres femmes ont eu un peu eu peur, mais vite elles ont retrouvé leur couleur. D’autant que nos «frères» savaient y faire avec les femmes, pour leur bien être à elles et rien qu’à elles, ils les ont gentiment invitées à rester chez elles dans les appartements. Et devant toutes ces attentions de nos frères révolutionnaires, c’est avec plaisir et soulagement, bien sûr, qu’elle se sont fait un plaisir à ne pas sortir.

Par la grâce de nos «frères», en quelques heures, la cité a aussi pris un faux air de Palestine, parce que les satellites jetés du haut du 4° étage qui volaient vers le sol avaient parfois tout d’une arme avec leurs pieds en ferraille. Imaginez un instant que quelqu’un en reçoive une sur la tête, il aurait vite fallu en appeler à la force d’interposition internationale.

La vie est ainsi faite, parfois des jeunes vont faire la révolution, puis ils grandissent, et s’achètent des antennes-satellites pour voir le monde, ils les posent sur leurs toits pour s’approcher du diable et de l’enfer... mais de jeunes frères, pasdaran ou bassidjs qui sont parfois désoeuvrés veillent sur nous.

Ces images ont été prises du 4° étage, et c’est déjà une belle hauteur. Vous pouvez voir des membres de ma famille, puisqu’ils m’ont dit qu’ils étaient mes «frères».

Des frères fiers, très fiers d’exhiber les pinces et tenailles qui servent à couper les câbles et les pieds des antennes. À vrai dire j’ai eu un peu peur, je me suis dit qu’après ils allaient m’arrêter. Moi qui suis de la génération de la révolution, je sais combien il faut qu’il y ait de morts pour que la révolution triomphe, aussi je savais qu’il valait mieux que je reste bien tranquille dans mon coin pour ne pas devenir un martyr de la télévision mondiale.

D’ailleurs les voisins et leurs enfants étaient sans aucun doute de la même opinion que moi, ils se contentaient de regarder en silence. Il y en a même qui ont donné un coup de main à leurs frères révolutionnaires, en passant ils ont donné un coup de pied dans leurs propres antennes pliées au pied de l’immeuble. C’est un geste révolutionnaire qui honore leur conscience !

D’ailleurs la solidarité avec nos «frères» est devenue de plus en plus forte dans journées ! Nos frères qui travaillaient (1 jour sur 365) s’étaient fatigués dans les premiers immeubles à faire sauter les portes d’accès aux toits, bloqués sans doute par des contre-révolutionnaires ! Plus tard un certain nombre d’habitants ont eux-mêmes ouvert les portes d’accès à leurs toits, tout cela pour ne pas fatiguer «nos frères».

Cette attention amicale des habitants a permis qu’en l’espace de trois petites heures seulement, nos amis puissent nous nettoyer la cité de Pardissan. Avec environ 600 familles et autant d’antennes, c’est donc 600 familles qui viennent de faire un pas de plus vers le paradis... On n’y pensait pas, mais eux l’ont fait pour nous, ils nous ont coupé les liaisons avec le diable.

Grâce à ces photos, vous pouvez voir que la république islamique en plus de prendre soin de la chasteté mentale des Iraniens, empêche que les étrangers ne souffrent du voyeurisme malsain des iraniens. Ainsi notre Internet est aussi entièrement filtré, Dieu merci !

Les journaux sont interdits, Dieu merci encore ! Les antennes-satellites qui traînaient ont été ramassées, Dieu merci toujours ! Je pense que la république islamique n’aura plus besoin de se donner du mal et va pouvoir laisser le peuple tranquille pendant quelques mois afin qu’il retrouve tout seul la voie désignée.

J’allais oublier, les manteaux courts des femmes sont aussi interdits et tant d’efforts de la part de notre république au travers de nos frères méritaient d’être soulignés. Merci à vous !

Au cours des vingt dernières années et à de nombreuses reprises, les antennes ont été interdites par le régime des mollahs et à chaque fois les iraniens se sont rééquipés tant leur désir de se tenir informés était grand et tant leur confiance dans les nouvelles propagées par l’état est quasi nulle.

La dernière opération a débuté le 10 Août. Le régime des mollahs entend fermer toutes les sources d’information alors qu’il vient de présenter son plan pour sortir de la crise nucléaire.

Autant la guerre du Liban était exploitable pour le régime avec l’aide du Hezbollah qui provoquait l’attaque des cibles civiles et autant les mollahs redoutent une riposte ferme du Conseil de Sécurité.

Il ne faut pas que les iraniens soient informés sur d’éventuelles sanctions économiques car dans ce cas-là, ils retireraient leurs maigres épargnent de leurs comptes et d’autres tenteraient de quitter le pays clandestinement par les frontières terrestres. Le régime semble avoir pris des mesures pour endiguer ces départs indésirables : parallèlement à la date du ramassage des antennes, le régime des mollahs a décrété la tenue de grandes manoeuvres militaires et ce « jusqu’à une date indéterminée » dans différentes provinces, étrangement toutes frontalières !

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[1Source | 1 Behesht.atspace.org/ |