L’Iran a établi un lien entre son programme nucléaire et la situation au Liban. Cependant le régime des mollahs refuse de reconnaître qu’il fournit des armes au Hezbollah.

| Décodages |

Comme nous vous l‘avons affirmé, au tout début de récents événements du Liban, l’objectif des mollahs était de créer une situation d’urgence dans le confit le plus médiatique de la planète. Cependant, ils ne s’attendaient pas à une forte réaction israélienne et aujourd’hui les mollahs évoluent eux-mêmes dans une situation d’urgence. Certes, ils doivent agir de manière à ce que l’on attribue cette crise à leur volonté, mais ils doivent se garder d’être impliqués directement. Par ailleurs, comme dans le cas de la région Caspienne, les mollahs créent des foyers de nuisance et ensuite leurs alliés russes ou Européens proposent de faire « appel à l’Iran » pour jouer les médiateurs.

Le refus de reconnaître l’aide militaire au Hezbollah est dictée par une nécessité diplomatique : si les mollahs reconnaissaient l’existence d’un réseau de distribution de missiles au Hezbollah, ils seraient automatiquement disqualifiés en tant que partie prenante dans la mission pour la paix au Liban. Si les mollahs reconnaissaient avoir livré des armes et des munitions au Hezbollah, la république islamique ne pourrait plus être qualifiée d’agent stabilisateur du Moyen-Orient pour reprendre les mots de Douste-Blazy qui ne fait que réciter la doctrine du Quai d’Orsay. Avant lui, Barnier disait la même chose et encore avant Barnier, l’actuel 1er ministre, Villepin affirmait que l’Iran était un élément stabilisateur de la région.

Nous avions protesté aussi bien en 2005 sur ce site qu’en 2004 dans un article publié dans le Figaro. Les propos du ministre restent préoccupants car ils révèlent un certain immobilisme des doctrines du Quai d’Orsay qui n’a rien retenu de ses échecs avec le régime des mollahs. Les évènements prouvent hélas que le Quai d’Orsay maintient le cap sinon son ministère des affaires étrangères ne qualifierait pas les assassins de ses soldats en poste au Liban d’éléments de stabilité.

Cependant, nous avons été étonnés par les réactions indignées de nombreux commentateurs politiques après les déclarations de Philippe Douste-blazy. Selon le ministre français des Affaires Etrangères, «l'Iran est un acteur important et respecté au Proche-Orient, où il joue un rôle stabilisateur, et il faut maintenir les contacts avec ses dirigeants».

L’Iran étant respecté pour le rôle qu’il joue au Liban, les paroles de M. Douste-Blazy peuvent être interprétées comme un éloge du Hezbollah. Si la respectabilité est méritée, c’est sans doute que les pays arabes eux-mêmes reconnaissent le « rôle stabilisateur du Hezbollah ». Même si les déclarations de Philippe Douste-Blazy manquent de maturité, nous devons disculper le ministre qui ne fait que répéter dans son style personnel cette doctrine pétrifiée du Quai d’Orsay. Les preuves en sont ces extraits des déclarations de MM Barnier et de Villepin à propos du régime des mollahs.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

«Nous l’avons fait pour l’Iran, avec la conviction forte que ce pays doit exercer des responsabilités majeures dans la région. Le rétablissement de la confiance doit permettre à l’Iran de devenir un véritable pôle de développement et de stabilité...»
 Dominique de Villepin, 23 octobre 2003 dans le Figaro (lien). 7 jeunes hommes ont été amputés de la main droite, le 21 octobre 2003, le jour même du voyage de Dominique de Villepin en Iran (IRNA).

«Il ne s’agit pas de rentrer dans une politique de changement de régime en Iran, mais de régler un problème de prolifération»
 Dominique de Villepin pour saluer l’anniversaire de la république islamique, 11 Février 2005 dans la Rossiïskaïa Gazeta

WWW.IRAN-RESIST.ORG