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Quelle est l'arme secrète de la Russie ?
03.07.2006

Gazprom entend contrôler les réseaux de pipeplines d’approvisionnement de l’Europe. Elle avance simultanément sur plusieurs fronts, en Arménie, en Iran, en Ukraine... Quelle est son arme secrète ?



Le 30 juin, la Russie et l’Italie ont fait un pas en avant dans l’ouverture de leurs marchés énergétiques, en annonçant la négociation d’un « accord stratégique » entre le géant gazier russe Gazprom et le numéro un italien des hydrocarbures Eni.

Cet accord doit permettre à Gazprom d’entrer sur le marché de la distribution de gaz en Italie et à Eni de participer à l’exploration d’hydrocarbures en Russie. A deux semaines du sommet du G8, la Russie, qui souhaite s’implanter sur les marchés énergétiques européens, entend ainsi montrer qu’elle peut arriver à des accords alors que certains pays européens, très réservés, lui demandent une plus grande ouverture de ses propres marchés.

Nous avons déjà évoqué la politique agressive de la Russie dans le domaine énergétique et le premier pays qui avait été la cible de cette offensive était l’Ukraine. La Russie revient à la charge contre ce pays car la plupart des grands gazoducs qui fournissent l’UE traversent l’Ukraine. Dans un précédent article, nous nous étions étonnés de la naïveté des Européens et leur volonté de ne voir qu’un conflit bilatéral quand la Russie avait cessé la livraison du gaz à l’Ukraine. Personne n’avait eu le réflexe d’y voir une volonté de contrôle russe sur les réseaux qui transitent par l’Ukraine. Après l’accord stratégique avec l’Italie, la Russie continue son offensive et affirme sa volonté de prendre des parts dans le système de transport du gaz en Ukraine. Il s’agit d’une exigence et non d’une demande et elle est divulguée deux jours avant de la révision prévue du prix du gaz Russe vendu à l’Ukraine.

Gazprom propose de créer un consortium en Ukraine pour gérer le système de transport du gaz à 50/50 entre la Russie et l’Ukraine. Gazprom avait déjà évoqué ce point lors de la « guerre du gaz » avec Kiev en janvier, conflit qui avait eu des répercussions sur l’approvisionnement des marchés européens. Un accord avait été signé sans que l’Ukraine ne recule sur la cession de parts à Gazprom dans son activité de transport de gaz.

Gazprom promet de ne garantir un fonctionnement normal du transit que si elle obtient sa participation à 50% du contrôle du réseau ukrainien. Ceci ressemble à un chantage. La proposition Russe est d’autant plus inquiétante qu’elle remet en cause tout changement de fournisseur et surtout lui permet de demeurer le principal fournisseur de l’Europe. Car si un jour cette dernière désirait se fournir ailleurs, la Russie, en tant qu’actionnaire à 50% du réseau, pourrait en interdire l’accès aux nouveaux fournisseurs.

Parallèlement, en s’approchant de l’Iran, la Russie a dressé une barrière entrre l’Asie Centrale et l’Ouest, l’Iran et la Russie étant opposés à tout projet de pipeline transitant par la Caspienne. L’Alliance Iran-Russie est au cœur de l’offensive Russe. Si l’Europe soutient un changement de régime en Iran, elle brisera cette Alliance.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir +, lire impérativement :
- L’Iran et la Russie, alliés et concurrents dans la guerre du pétrole
- (01.07.2006)

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