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En Iran, mieux vaut téléphoner de la prison que de chez soi
23.06.2006

De manière régulière, suite à nos articles, nous recevons des mails d’Iran et lorsque nous participons à des émissions en direct sur des radios ou télévisions en persan à destination de l’Iran, nous recevons souvent des appels depuis ce pays... De nombreux iraniens ainsi prennent la parole pour crier haut et fort leur dégoût du régime et critiquer ses dirigeants.



Le détenu Hamid Reza a été condamné à 6 ans de prison après un et demi de détention préventive dont six mois dans les prisons du ministère de l’information (en fait un centre clandestin de détention dépendant de la police secrète). En application de l’article 499, il a été condamné à 5 ans de prison pour adhésion à un groupe illégal et en vertu de l’article 500, il a pris 1 an supplémentaire pour participation à une publicité contre l’ordre du régime islamique.

Hamid Reza avait été interpellé à son domicile de Téhéran et arrêté parce qu’il écoutait une TV par satellite émettant de l’étranger. Il avait téléphoné au présentateur d’une de ces émissions illicites. Durant les 6 mois passés au ministère, il a, à deux reprises, tenté de mettre fin à ses jours pour ne plus avoir à supporter les pressions physiques et psychologiques des séides du régime.

Alors qu’il est de notoriété publique que les appels sont écoutés (et les lettres des familles des opposants sont lues), les iraniens continuent à pratiquer ces courts appels téléphoniques hostiles au régime qui permettent à tout le monde de décompresser. Etre simple sympathisant d’un mouvement politique hostile au régime des mollahs, quelques mots dits par téléphone peuvent vous attirer de sérieux problèmes en Iran.

Imaginez que ce pauvre Hamid Reza passera 7ans et demi en prison pour un coup de fil de 3 minutes et le nouveau héros des médias occidentaux, Akbar Ganji, a passé 6 ans en prison pour atteinte à la sécurité nationale, des tonnes d’articles dérangeants, une grève de la faim filmée 24h/24 comme le Loft d'Endermol, de longs interviews de plus d’une heure par téléphone depuis le couloir de sa prison. Etrange non ?

En Iran, il y a des vraies prisons où croupissent des pauvres malheureux comme Hamid-Réza et il y a la fabrique à Icônes dissidentes. Le régime des mollahs enferme l’un des siens et organise des shows médiatiques autour de son cas pour en faire un héro de la liberté d’expression.Nous vous livrerons bientôt sur ce site, les paroles décevantes entendues pendant la pseudo-conférence organisée par RSF dans une piécette qui peut à peine contenir 12 personnes (les orateurs compris) et vous comprendrez pourquoi Hamid-Réza et des milliers comme lui n’ont rien à espérer d’un charlatan comme Ganji.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Lettre ouverte : Les arnaqueurs ! (21.12.2005)

[Recherche Par Mots Clefs : Chroniques d’injustices quotidiennes]


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