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Droits de l’homme : le Canada « outré » par la présence d’un procureur iranien à l’ONU
22.06.2006

Nous l’écrivions hier et en vous appelant à réagir pour demander des explications à Mme. Calmy-Rey sur la présence en suisse d’un procureur tortionnaire et violeur qui brigue le mandat de responsable du dossier des droits de l’homme en Iran. Le Canada vient de réagir, les autres pays se couchent encore devant les mollahs. Que fait la France ?



Agence France-Presse –OTTAWA – Le Canada a vivement condamné mercredi la présence au Conseil des droits de l’Homme de l’Onu à Genève du procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi, mis en cause dans la mort d’une journaliste irano-canadienne, se déclarant « outré » et appelant d’autres pays à faire de même.

« La présence de M. Mortazavi au sein de la délégation iranienne montre que le gouvernement de l’Iran méprise totalement les principes des droits de la personne reconnus à l’échelle internationale », a souligné le chef de la diplomatie canadienne Peter MacKay dans un communiqué.

« Le gouvernement du Canada est outré que l’Iran ait choisi d’intégrer une telle personne à sa délégation auprès de ce nouvel organe de l’ONU », a-t-il ajouté.

Pour M. MacKay en intégrant M. Mortazavi dans sa délégation, « l’Iran cherche à discréditer le Conseil et à le détourner de son objectif qui vise le respect accru des droits de la personne ».

Ottawa rappelle que deux enquêtes officielles du gouvernement de l’Iran « ont établi que le procureur général Mortazavi avait ordonné l’arrestation et la détention illégales de la journaliste canadienne Zahra Kazemi, ce qui a mené à sa torture et à sa mort ».

M. Mortazavi a « ensuite procédé à la falsification de documents pour camoufler son implication dans cette affaire. Qui plus est, M. Mortazavi a été impliqué dans les sévères restrictions imposées à la presse iranienne et dans l’arrestation de bon nombre de journalistes iraniens », a ajouté M. MacKay.

Zahra Kazemi, photojournaliste irano-canadienne de 54 ans avait été arrêtée le 23 juin 2003 alors qu’elle prenait des photos devant une prison de Téhéran. Elle est morte le 10 juillet suivant, à la suite d’une hémorragie cérébrale consécutive à des coups.

La section canadienne de l’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF), s’est félicitée de la réaction canadienne.

« La présence à Genève de Mortazavi qui est directement impliqué dans l’assassinat de Zahra Kazemi est absolument inacceptable et nous attendons de l’Onu que la condamnation du Canada ne reste pas lettre morte », a déclaré François Bugingo, président de RSF Canada.

Le ministre des Affaires étrangères a également souligné que son pays « est déterminé à faire en sorte que le nouveau Conseil des droits de l’homme de l’ONU devienne un organe respecté et efficace qui encouragera les États membres de l’ONU à améliorer leur comportement en matière de droits de la personne ».

Le Canada, a-t-il conclu, a fait part de son évaluation « de l’implication du gouvernement de l’Iran dans l’assassinat de Zahra Kazemi et du rôle de M. Mortazavi dans cette affaire », au président du Conseil des droits de l’homme, ainsi qu’au gouvernement suisse hôte de la réunion. Ottawa a également appelé les autres délégations présentes à Genève à condamner la présence de M. Mortazavi.

Pour en savoir +sur cette affaire :
- Iran : Le Conseil des droits de l'homme commence par un scandale
- (21.06.2006)

Pour en savoir + sur le double jeu du Gouvernement Canadien :
- Le Canada expulse un réfugié iranien (en rapport avec l'affaire Kazemi)
- (27.03.2006)


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