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Des monstres nés en Iran !
12.06.2006

Notre article sur l’OMPI a suscité beaucoup de réactions chez nos lecteurs, les mails que nous avons reçus en sont le témoignage. Outre les mails de défense de cette organisation, nous avons aussi reçu bon nombre de mails de compatriotes nous félicitant enfin de pouvoir lire un tel article mais aussi ceux de personnes qui ne connaissaient pas ce mouvement. Ce n’est pas la première fois que nous traitions un tel sujet et à chaque fois les réactions sont nombreuses. Si besoin était, nous rappelons que cet article n’a pas été signé par une personne parce qu’il est un travail collectif représentant la ligne de pensée de toute une équipe, c’est aussi un témoignage de notre volonté farouche de rester indépendants.



Pour faire suite à notre article voici la transcription d’un article de Michael Rubin paru le 13-01-2006 dans Front Page Magazine qui sera très explicite et qui permettra à nos lecteurs de mieux saisir certains détails.

Peu de groupes terroristes recueillent le soutien qu’à l’Organisation des Moudjahedines du Peuple Iranien. Le 20/10/05 plusieurs membres du Congrès US et de conseillers ont assisté à un briefing. Maryam Radjavi, co-responsable du groupe et présidente auto désignée de l’Iran s’est adressée à eux par une vidéo envoyée de France [1] qui a eu un accueil chaleureux. Sheila Jackson Lee représentante Démocrate du Texas est allée jusqu’à remercier la «soeur Maryam» [2] laquelle a obtenu ce qu’elle voulait : que des représentants des deux partis signent une pétition réclamant le retrait de l’OMPI (MEK) de la «Liste 1997» du Département d’Etat où ils sont classés comme terroristes [3]. Dans une interview du 08/04/03, la représentante républicaine de Floride Ileana Ros-Lehtinen, présidente du sous-comité pour l’Asie Centrale et le Moyen-Orient disait que ce groupe aimait les USA, n’avait jamais lutté contre et les aidait dans la lutte anti-terroriste [4] & [5]. Mais Ros-Lehtinen se trompe et malheureusement son erreur est commune à une certaine gauche et à une certaine droite, qui s’inquiètent réellement pour la liberté de l’Iran mais ne comprennent pas que ce groupe qui en public prône les libertés publiques, la démocratie et la liberté mais qui dans les faits fait exactement l’inverse. Maryam Radjavi et son mari Massoud sont des spécialistes de la communication et de la réécriture des faits, mais l’organisation qu’ils président est tout sauf démocratique, elle est terroriste, autocrate et marxiste.


Origines

L’OMPI a ses origines au début des années 60. Des années durant, les féodaux (grands propriétaires) et les cléricaux (autres propriétaires) avaient bloqué les réformes de l’Iran et le pays était paralysé. En Janvier 1962, le Shah lança sa « révolution blanche » [6], avec entre autres la redistribution des terres aux paysans, droits des femmes accrus, armée du savoir... ce qui irrita profondément les conservateurs sociaux, les ecclésiastiques et les nationalistes (islamistes modérés – ndlr).

Face à cela, voyant l’Iran devenir de plus en plus laïque, et assistant à la venue d’étrangers devant moderniser le pays, Mehdi Bazragan, activiste islamique forma le Mouvement de Libération de l’Iran. Cet ingénieur voulait combiner nationalisme et islamisme. Son groupe proclamait en préambule « nous refusons de nous séparer du chiisme parce que le chiisme est une part intégrale de notre culture populaire » [7], il était proche du l’Hodjatoleslam Taleghani religieux [8] le « modernisant » et au fait du marxisme qui avait été emprisonné dans les années 30. Taleghani devint alors son maître à penser et Bazargan en retour fut nommé premier ministre du gouvernement provisoire aux premiers jours de la révolution de 1979. En Juillet 1962, Amini fâché par les dépenses militaires de l’Iran et le peu d’aide des USA démissionne, le chaos règne et le clergé manifeste contre les réformes sociales, la sécularisation et les lois limitant les privilèges du clergé. Khomeiny prend la tête de ce mouvement. En 1963, la tolérance du Shah pour l’opposition (islamo-gauchiste) cesse et Khomeiny est arrêté lors d’émeutes (les mollahs attaquaient les femmes et les vitriolaient). La police a du ouvrir le feu en faisant quelques morts chez les manifestants et étudiants (islamo-gauchistes– ndlr). L’ironie du sort fera qu’alors même que le Shah muselait son opposition ((islamistes ou communistes), sa politique d’éducation que n’avait jamais connu son pays avant faisait que les campus universitaires devenaient des berceaux d’opposants qui regardaient les mouvements révolutionnaires d’Algérie, Vietnam Cuba et ailleurs.


La naissance de l'OMPI (moudjaheddin é khalgh)

Organisation des Moudjahedines du Peuple iranien ou plus exactement...

Organisation des Jihadistes du peuple Iranien !

A la suite des événements de 1963, le mouvement de Bazargan s’est effondré. Tandis que les plus âgés cherchaient une inspiration nationaliste (et islamique – ndlr) de gauche, que Mossadegh se faisait évincer après avoir joué de la violence de la rue et n’avoir pas condamné le terrorisme, les plus jeunes estimaient la réforme politique impossible et se retrouvaient pour commencer la lutte armée. Parmi ces jeunes qui s’unissaient figurait un étudiant en science politique de l’université de Téhéran, un certain Massoud Radjavi [9]. Ils créaient ainsi le mouvement secret des moudjaheddins (les djihadistes - ndlr) é khalgh, un mouvement clandestin qui mettrait 7 ans encore avant de se faire connaître officiellement (ou du moins publiquement) au monde entier.

L’OMPI professe alors une doctrine politique marxiste islamique. Selon cette doctrine, Dieu a créé le monde, mais il a aussi crée une évolution historique à l’issue de laquelle une société sans classe prendrait le dessus sur l’injustice capitaliste (alors que l’Islam reconnaît la propriété et la société marchande - ndlr). Il s’agissait d’une réinterprétation tellement radicale et même au sein du clergé, l’OMPI était vu avec une grande méfiance. Les mollahs ressentaient l’interprétation de l’OMPI non seulement comme une rupture avec le capitalisme mais aussi avec le clergé chiite qui était considéré comme le clergé sunnite c’est à dire qui n’avait pas su saisir le « dynamisme coranique » [10]. Radjavi et d'autres membres de l'OMPI réinterprétaient ainsi la religion pour justifier le terrorisme, la mort au combat (pendant l’acte de terrorisme – ndlr) étant assimilée au martyr religieux.

C'est avec cette interprétation qu'ils ont créé un précédent dont eux et des groupes terroristes se réclament. Aujourd'hui encore le Hezbollah et ses commandos suicide usent de cela pour se considérer comme martyr !.

Pour mieux se préparer au combat, l’OMPI s’est rapproché de l’OLP (lien Khomeiny-OLP) et au début des années 70, plusieurs des membres de l’OMPI dont Radjavi avaient reçu des formations dans les camps de l’OLP tant en Jordanie qu’au Liban. Plus tard ce sera avec la Libye de Kadhafi que le groupe resserrera les liens, de même qu’avec la république démocratique du Yémen alors dans le giron soviétique.

Le désir de créer un terrorisme spectacle du début va échouer. Un prisonnier les trahira et révélera leurs plans pour faire exploser la centrale électrique lors des cérémonies du 2500e anniversaire de l’empire perse. De même la tentative de kidnapper un neveu du Shah échouera. Radjavi continuera sa rhétorique anti impérialiste, dénonçant pêle-mêle les USA, les banques (occidentales), les sociétés multinationales responsables des problèmes de l’Iran et des pays en voie de développement.

Selon Radjavi, le « but principal est de libérer l’Iran des USA » [11]. Pendant ce temps les tribunaux ne les épargnent pas, condamnant à mort 11 leaders de l’OMPI dont Radjavi. Mais sa peine sera commuée en détention à perpétuité après que le frère de Radjavi ait lancé une campagne internationale pour leur défense tandis que les cofondateurs du mouvement étaient exécutés. Du coup Radjavi se retrouvera idéalement placé [12] pour prendre toutes les commandes de l’OMPI lors de sa libération en Janvier 1979.

A cette époque l’OMPI se renforça en recrutant des membres dans les lycées, les universités, les prisons et surtout parmi les étudiants iraniens qui étaient inscrits dans les universités à l’étranger (Europe de l’Ouest et USA). Le groupe monta alors une radio qui émettait depuis Bagdad contre le régime iranien et employa l’ayatollah de sensibilité gauchiste Dr. Ali Shariati (un prêcheur et non un ayatollah - ndlr). Ce denier en usant d’un langage moins radical s’employa à développer un endoctrinement.

L’emprisonnement et l’exécution des leaders de l’OMPI n’a pas pour autant abattu le mouvement qui allait se manifester encore. Fin mai 1972, juste avant la visite de Nixon à Téhéran, l’OMPI attaqua les intérêts américains en Iran en faisant exploser des bombes contre l’hôtel Intercontinental, Pepsi Cola, General Motors ... et échouèrent dans l’assassinat du chargé des affaires militaires US à Téhéran, Lewis Hawkins. Trois mois plus tard l’OMPI bombardait l’ambassade jordanienne pour se venger du roi Hussein et de son action contre l’OLP. En 1973, l’OMPI bombarda les agences de la Pan Am et de Shell, mais aussi réussit cette fois à assassiner Lewis Hawkins. Les étrangers en Iran étaient clairement visés. Plus tard, en 1974, le même groupe terroriste lancera des attaques contre des clubs (boîtes de nuit), des magasins, des policiers et des entreprises détenues par des minorités religieuses non musulmanes qui seront accusés de liens avec Israël et les états-symbole du capitalisme.

C’est en 1975 que lOMPI se divisa en deux factions, des leaders marxistes voulant couper les liens avec l’islam et les autres voulant rester islamiques [13]. Radjavi prit alors la tête de l’OMPI islamique depuis la prison de Ghasr. Les deux OMPI continuèrent de fonctionner en parallèles et à s’en prendre aux cibles occidentales. Alors que l’OMPI marxiste échouait dans une tentative d’assassinat d’un diplomate américain en poste à Téhéran, l’OMPI islamique tuait trois employés de Rockwell International.


La révolution islamique

Alors que les deux factions de l’OMPI prenaient part à la révolution islamique, l’OMPI musulmane s’abritait derrière la bannière de l’ayatollah Taleghani et montait en puissance. Cette OMPI islamique gagnait ses lettres de noblesse pour son rôle déterminant dans la prise d’otages de l’ambassade américaine, mais n’avait pas pour autant rejeté ses idées marxistes. D’ailleurs Radjavi et l’OMPI ont soutenu l’invasion soviétique en Afghanistan et se sont opposés aux moudjaheddins afghans qui luttaient contre. Au début de la révolution islamique Radjavi accrut encore son contrôle sur l’OMPI [14], et divisa la direction entre un Politburo et un Comité Central. Il créa aussi de nombreuses organisations pour recruter et former les membres, cette prolifération d’organisations toutes idéologiquement et politiquement au service exclusif du dirigeant est une caractéristique de l’OMPI qui dure encore aujourd’hui.

Peu de temps après, Radjavi et son OMPI entrèrent en conflit avec les milieux religieux de l’entourage de Khomeiny, les relations entre l’OMPI et Khomeiny devinrent extrêmement tendues. Khomeiny qui était très conservateur considérait le mélange avec le marxisme et le rejet d’une partie de la jurisprudence islamique comme des péchés. Déjà en 1972, alors qu’une délégation cherchait un appui de Khomeiny à Nadjaf, celui-ci leur avait uniquement parlé d’islam, du vrai selon sa vision.

Moins d'un an après son retour en Iran, Khomeiny et ses proches commencèrent à appeler l'OMPI les «incroyants et hypocrites» alors qu’en retour l’OMPI accusait Khomeiny de «détourner» la révolution à son profit et l’accusait d’imposer une dictature. Avant la révolution l’ayatollah avait promis une démocratie islamique des masses alors même qu’il consolidait son pouvoir personnel. Khomeiny eut le dessus, il fit fermer les bureaux de l’OMPI, interdit leurs publications et les contraint à retourner dans la clandestinité. L’OMPI n’était d’ailleurs pas l’unique cible du vieil ayatollah, et après que son pouvoir grandit, il s’en prit alors au président de la république Bani Sadr (un islamo-gauchiste manipulé par les communistes – ndlr) [15] jugé trop modéré et indépendant vis à vis de lui. Bien que Bani Sadr ne rejoignit pas officiellement l’OMPI, il forma une alliance tacite avec le groupe qui en retira un certain prestige.

Bani Sadr et l’OMPI appelèrent à une manifestation le 20/06/80 et ils furent entendus. La foule se pressa en nombre et pas loin d’un demi million de personnes descendirent dans les rues de Téhéran ainsi que dans d’autres villes du pays. Mais Khomeiny et ses fidèles du Parti de la République Islamique étaient aussi prêts, ils déclarèrent que tout manifestant pro OMPI était un ennemi de Dieu susceptible d’une exécution sommaire et ils tinrent parole, il y eut des centaines de morts et les gardiens de la principale prison politique de Téhéran (Evin) se vantèrent même d’avoir exécuté des adolescentes (systématiquement violées avant l’exécution pour ne pas aller au Paradis – lien). Les opposants à Khomeiny ripostèrent, des terroristes (on ne sait pas trop à quel groupe ils appartenaient) firent exploser le siège du parti de la république islamique tuant l’ayatollah Beheshti partisan de la ligne dure ainsi que 72 autres membres du parti (Lire impérativement nos commentaires qui concernent à la fois Beheshti et l’attentat : [16]). Khomeiny se servit de l’occasion pour accélérer son mouvement de nettoyage et organiser des purges. La terreur s’installa, des centaines de personnes furent encore tuées sous les balles d’escadrons islamiques. Alors que Khomeiny consolidait son pouvoir sur la nation, la volonté de soutien du peuple à l’OMPI s’amenuisait.

Pour autant l’OMPI ne se rendit pas et se lança plus avant dans une politique de terrorisme, assassinant par centaines les officiels du régime et membres de la garde révolutionnaire (Pasdaran), faisant exploser leurs domiciles et le bureaux des religieux. Le groupe visa aussi des juges qui avaient condamné des membres de l’OMPI. L’organisation usa même de commando suicide pour tuer les prêcheurs de la prière du vendredi de Téhéran et de Chiraz. A son plus fort l’OMPI prétendait tuer 3 membres officiels du régime par jour en 1982, et d’ailleurs l’OMPI revendique l’assassinat de plus de 10 000 iraniens depuis 1981. Mais alors qu’il touchait le régime en son centre, l'OMPI faisait aussi de plus en plus de victimes innocentes dans la population.

Radjavi et Bani Sadr s’enfuirent alors à Paris alors que Khomeiny resserrait encore plus sa toute puissance sur le pays. Bien que Bani Sadr et d’autres rejoignaient l’OMPI sous la bannière du Conseil National, de tels accords étaient souvent de courte durée. En 1984, l’ex-président et quelques autres quittaient le giron de l’OMPI en désaccord avec (l’idéologie et) les méthodes autoritaires de Radjavi.

Pendant ce temps là de nombreux partisans de l’OMPI s’échappaient vers l’Irak où ils acceptaient l’aide de Saddam Hussein. Le peu de soutien que disposait encore le groupe en Iran s’évapora quand les iraniens virent que l’OMPI avait rallié le dictateur [17], déclaré la guerre à l’Iran et tué des centaine de milliers d’iraniens pendant la guerre.

Alors que les iraniens n’hésitent pas à dire leur haine de la république islamique, qu’ils sont nombreux à se moquer du guide suprême, que beaucoup réclament Reza Pahlavi le fils de l’ancien Shah, que d’autres parlent d’autres opposants, que certains parlent même des dissidents de la république islamique, sans aucune exception tous sont venimeux à l’encontre de l’OMPI et de ses dirigeants. La violence de l’organisation et sa trahison au nationalisme iranien lui ont fait perdre tout soutien populaire à l’intérieur du pays. Et pour autant ils n’ont pas gagné de soutien irakien. Les services secrets irakiens ont coordonné les activités de l’OMPI [18], les kurdes et les shiites d’Irak accusent le groupe d’avoir participé aux représailles contre les civils irakiens après la révolte de Mars 1991. Selon Ghobad Talabani, le fils du président irakien Jalal Talabani, « jusqu’à la chute du régime de Saddam ils faisaient parti du dispositif militaire irakien et sont hautement impliqués dans la lutte contre la révolte des kurdes en 1991 » [19].


La réécriture

Tandis que l’OMPI perdait à la fois sa puissance révolutionnaire et sa bataille pour les coeurs et les esprits iraniens, Radjavi s’employait inlassablement à réinventer l’image de l’OMPI. Il a d’abord cherché à s’attirer la sympathie en invoquant les martyrs de ses membres. Le groupe s’est d’abord rapproché de ses anciens amis de gauche et nationaliste arabes spécialement en Algérie, au Liban et au sein de l’OLP. L’OMPI a aussi envoyé des délégations auprès des partis communistes grecs et italiens, du parti socialiste indien et du parti travailliste anglais (en France, ils sont proche des Verts et du PCF – ndlr). Et c’est ainsi qu’il a trouvé une audience sympathique de la part des organisations de défense des droits de l’Homme de gauche et d’intellectuels. Le groupe a aussi fait du lobbying auprès des parlementaires européens et a ainsi obtenu en 1986 la signature de 3000 de ces parlementaires lors d’une pétition [20]. L’aveu par l’ayatollah Montazeri, longtemps représentant de Khomeiny que ce dernier avait ordonné l’exécution de 3000 membres emprisonnés de l’OMPI a permis à l’organisation de jouer la carte du martyr [21]. Le site Web du Conseil National de la Résistance parle d’une « organisation avec des contacts officiels avec la plupart des pays européens ...&... de relations amicales avec les états du Moyen Orient ». Le groupe continue de monter des pétitions en nombre et sur tous les sujets. Des assistants parlementaires nous racontent comment le groupe envoie régulièrement de jeunes et jolies femmes dans les halls des parlements, sénats congrès avec des pétitions inoffensives à faire signer, et la plupart des délégué n’ont aucune idée de ce que le groupe traîne derrière lui. Les dévots de l’OMPI obtiennent ainsi des résultats et en 1992 1500 parlementaires sont même allés jusqu’à apporter leur soutien au CNR comme unique alternative démocratique au régime de Khomeiny. Et parmi eux figurait une majorité de représentants américains à la chambre des députes [22]. Selon l’historien Abrahamian du Baruch College, l’OMPI est en train de rééditer la stratégie de l’OLP pour obtenir sa représentativité de la Palestine dans la communauté internationale. D’ailleurs sur leur site Web [23] ils signalent beaucoup d’approbations de leur action mais beaucoup de ces approbations sont sorties de leur contexte.

22e8
Aux USA, les membres de l’OMPI sous le nom de MKO appellent sans arrêt les Congressmen, leurs équipes et les autres politiciens pour leur dire ce qu’ils veulent entendre : Seul l’OMPI est capable de combattre l’impopulaire et répressif régime de la république islamique. Ils sont lisses. Les législateurs américains reçoivent à Noël des sabots pleins de chocolats, des représentants de l’OMPI bien habillés et parlant bien contactent les écrivains, politiciens et journalistes qui sont critiques envers Téhéran.

L’ennemi d’un adversaire n’est pas pour autant obligatoirement un ami. C’est avec cette logique que l’administration Reagan avait apporté son appui à un dictateur comme Saddam Hussein. L’OMPI a peu de chose dans son passé pour porter à croire que la démocratie soit son but. Lorsqu’ils combattaient Khomeiny après les purges, ils ne cherchaient qu’à remplacer sa dictature par la leur. Ils omettent de parler de leur passé anti-américain et de leurs actions terroristes anti occidentales et parfois même ils les nient. Aujourd’hui, Massoud Radjavi et sa seconde épouse Maryam s’emploient à avoir un contrôle total sur tous les membres du groupe. Les portraits du couple s’étalent en large dans leurs journaux, télévisions, sites Web et dans toutes les manifestations. En occident, l’OMPI interdit à ses membres de lire autre chose que les journaux et publications du groupe. De nombreux OMPI-istes vivent en communauté et participent à des groupes d’étude et de travail obligatoires. Dans le camp Ashraf en Irak où de nombreux membres se tenaient ensemble jusqu’à la chute de Saddam Hussein, on menait une vie communautaire digne des sectes, le célibat y était fortement encouragé, la volonté individuelle y était combattue et les membres ne devaient pas avoir de contact avec les gens du dehors sauf certains dûment répertoriés [24].


Comment la gauche renforce l'OMPI (CNRI)

Avant la libération de l’Irak, il y avait une unanimité rare au sein de l’administration US, du Pentagone au dernier des bureaux, à propos de l’OMPI. En tant qu’organisation terroriste étroitement liée au régime de Saddam Hussein, si les membres prenaient les armes ils seraient considérés comme combattant et abattus et s’ils ne bougeaient pas ils seraient prisonniers. La république islamique d’Iran pouvait réclamer les membres pour des crimes réels ou supposés, mais le fait pour l’OMPI d’être resté en Irak fait qu’à la fin ils sont à la disposition de la nouvelle justice irakienne pour répondre des différentes atrocités commises en Irak et spécialement en 1991.

Lors de la libération de l’Irak, les troupes US ont encerclé le camp d’Ashraf, base principale de l’OMPI en Irak. Ceux des membres qui ne se sont pas enfui durant les combats ont été confiné à l’intérieur par les troupes US. Ils étaient 3800 [25]. Le gouvernement iranien a demandé leur extradition et via des intermédiaires a proposé de les échanger avec des membres d’Al Qaida réfugiés ou arrêtés en Iran. Cette offre a été refusée pour 3 raisons : donner la priorité à la nouvelle justice irakienne, les manquements iraniens au processus lui-même et enfin le fait que l’Iran devait rendre les terroristes d’Al Qaida dans l’intérêt de la justice et non le sien.

Mais le 10/05/2003, l’Agence France Presse cite le général Ray Odierno, commandant de la 4e division d’infanterie : « Je dirais que n’importe quel organisation qui nous restitue son armement doit être considérée comme coopérant pleinement avec nous et que nous devons reconsidérer s’ils sont toujours des terroristes ou pas ». Les propos d’Odierno étaient imprudents et il n’était pas habilité à faire de tels commentaires qui ne représentaient que son avis personnel. L’OMPI est nous l’avons déjà dit maître dans l’art de la propagande et le général ne connaissait pas l’histoire de ce groupe. La suffisance d’un adversaire face à la puissance de son adversaire le rend rusé pas démocrate. La gaffe faite, le Pentagone chercha une réponse. mais ses brillants stratèges sont plus efficaces pour voir les fautes de grammaires de leurs collègues que pour réparer les dommages. Malgré les clarifications ultérieures, les intellectuels de gauche s’engouffrèrent, utilisant les propos personnels d’un seul général comme preuve d’une politique nouvelle. Juan Cole, professeur à l’université du Michigan écrivit « les néoconservateurs du Pentagone ont une espèce d’alliance avec les poseurs de bombes de l’OMPI » [26]. Des partisans anti sémites de Coles utilisèrent sa théorie et la placèrent dans les mains de Radjavi qui en profita pour donner une image fausse de son groupe et se prévaloir d’un support inexistant. D'autres partisans sur des blogs, comme Laura Rozen, William O Beeman, Knight-Ridder, mais aussi les correspondants du Washington Post et l'éditorialiste du New York Times reprirent l’histoire substituant des hypothèses par des faits, en ce citant les uns les autres mais sans jamais apporter des sources. Pas une preuve de cela ne pouvait être apportée, mais c’est comme cela que l’OMPI obtint le support de certains congressmen. Radjavi n’a pas de soutien dans les centres du pouvoir de Washington, mais peu importe, il fait savoir qu’il est soutenu et envoie ses membres le faire savoir même si c’est faux.

A l’ère du réalisme triomphant quelques faits devraient demeurer intouchables. Le terrorisme, l’utilisation délibérée de cibles civiles, ne devraient pas être acceptés. Il ne devrait pas y avoir de circonstances atténuantes. Même si en 2003 l’OMPI a révélé le programme d’enrichissement nucléaire de l’Iran (en le majorant au passage), ce groupe continue de pénétrer la défense iranienne et d’assassiner ses adversaires. Ce qui d’ailleurs est plus la résultante de la corruption de la république islamique qui n’a pas le contrôle de toutes ses affaires. L’OMPI et d’autres groupes peuvent bien acheter et pénétrer les défenses iraniennes, cela n’est pas une raison alors qu’on célèbre le centième anniversaire de la constitution iranienne, pour apporter une aide ou une récompense quelconque au désir mégalomaniaque d’un Radjavi dans sa quête d’un plein pouvoir personnel fait d’un mélange d’islamisme et de marxisme.

De nombreux «monstres de gauche» utilisent la rhétorique de la démocratie pour asseoir leurs ambitions. Massoud et Maryam Radjavi ainsi que l’organisation sur laquelle ils exercent leur contrôle dictatorial ne sont pas une exception. La république islamique d’Iran fait de sa population des victimes, menace les USA et la sécurité régionale. La solution à ces problèmes ne sera pas dans le renforcement d’un groupe ou d’individus aussi mauvais, mais en aidant le peuple iranien dans sa quête de liberté, de démocratie.

[Recherche Par Mots Clefs : Moudjahidines / OMPI / CNRI]

[Recherche Par Mots Clefs : Lobby pro-Moudjahedines (Radjavi)]

[Recherche Par Mots Clefs : FAUSSE(s) OPPOSITION(s)]

[1For the text of Rajavi’s speech, see : ncr-iran.org/content/view/476/1/|

[2Guy Dinmore. Iran Opposition Groups seeks US Legitimacy » Financial Times. October 6, 2005.

[3For the State Department background and justification of the MKO terrorist classification, see : www.state.gov/s/ct/rls/pgtrpt/2003/31711.htm. For the U.S. Treasury Department’s Office of Foreign Asset Control designation, see : www.treas.gov/offices/enforcement/ofac/actions/20030815.shtml |

[4The Hill. April 8, 2003. www.hillnews.com/news/040803/roslehtinen.aspx|

[5Article IRAN-RESIST sur Mme. Ros-Lehtinen Les Américains sont tombés sur la tête !|

[6Note IRAN-RESIST | Selon Micheal Rubin, c’est Kennedy qui aurait incité le Shah à initier la Révolution Blanche. Cette théorie est soutenue par les gauchistes iraniens qui désirent perpétuer l’image d’un Shah qui servirait docilement les intérêts des Etats-Unis. Or, les réformes sociales en Iran datent de la prise de pouvoir par le père du Shah qui décida de ne pas respecter la Constitution iranienne de 1906. La constitution de 1906 n’autorise pas les gouvernements iraniens à promulguer des lois contraires à la Charia. Il aurait été impossible de moderniser l’Iran tout en respectant cette «constitution islamique». En 1962, le Shah est allé plus loin que son père, car il voulait affaiblir ce Parlement entièrement dominé par les propriétaires terriens, le clergé et les ex-aristocrates («ex-» parce que son père avait aboli les titres de noblesse et les privilèges). Dès 1961, le Shah a commencé à distribuer les terres de la couronne pour amorcer la réforme agraire et indiquer la voie à la puissante caste des propriétaires terriens qui avaient droit de vie ou de mort (et droit de cuissage) sur les paysans qui vivaient en servage. Suivant l’article de Rubin, c’est Kennedy qui suggéra les réformes au Shah et lui demanda de nommer Amini pour les mener à bien. Nous avons un document daté qui prouve notre version. A titre d’information supplémentaire, on peut ajouter que dès son accession au pouvoir en janvier 1961, Kennedy entreprit de renverser la monarchie iranienne pour la remplacer par une dictature militaire commandée par l’homme fort du moment, le Général Teymour Bakhtiar (le responsable des services secrets – la Savak). Mais l’affaire échoua, Teymour Bakhtiar s’enfuit en Irak et fut éliminé par son aide de camp. Kennedy et le Parti Démocrate s’étaient toujours montrés hostiles aux réformes laïcisantes des Pahlavi et voulaient avoir le contrôle sur le Shah. En 1961, aussitôt après l’épisode T. Bakhtiar, Kennedy fit pression sur le Shah pour prendre comme 1er ministre, Ali Amini, l’ex-ambassadeur d'Iran aux USA, un aristocrate Qajar (petit-fils de Mozzafar-eddine Shah Qajar) et réputé ami ou même élément du Parti Démocrate en Iran. Les liens d’Amini avec la famille Kennedy et le Parti Démocrate ont conduit à son remplacement. On est donc loin d'un Kennedy se souciant des réformes agraires en Iran. La thèse de la paternité Kennedyenne des réformes entreprises par le Shah en 1962 n’est pas fondée à moins que les réformes, entreprises en 1925 par le 1er des rois Pahlavi (émancipation féminine, abolition des privilèges, laïcisation de l’enseignement), aient aussi été suggérées par Kennedy ou par son bootlegger de père. Document vidéo : Octobre 1961, le Shah interviewé par la Télévision Suisse |

[7Quoted in Ervand Abrahamian. The Iranian Mojahedin. (New Haven : Yale University Press, 1989), 83. Much of this article’s description of the MKO’s early history is drawn from Abrahamian’s account.

[8Taleghani était un mollah rouge : proche des communistes

[9Quoted in Ervand Abrahamian. The Iranian Mojahedin. (New Haven : Yale University Press, 1989), 83. Much of this article’s description of the MKO’s early history is drawn from Abrahamian’s account.

[10Cheguneh Qur‘an Biamuzim (How to Study the Qur‘an), as quoted in Abrahamian, 97.

[11As quoted in Abrahamian, 135.

[12Selon certaines rumeurs persistantes, ils les aurait lui-même dénoncé aux services de Renseignements pour se débarrasser de la concurrence tout en « victimisant » le mouvement, ainsi durement touché. Car en l’absence de la disparition des fondateurs, Radjavi n’aurait jamais pu accéder aux commandes !

[13Abrahamian, 149.

[14U.S. Department of State. « Background Information : National Council of Resistence, Moslem Iranian Students Society, Iran Relief Fund, People’s Mojaheddin Organization of Iran, Mojahedin-e-Khalq, Iran Liberation, Iranian People’s Resistance » March 13, 1986.

[15Bani Sadr’s website : www.banisadr.com.fr/|

[16Les mollahs attribuent à tort l’attentat du Siège du Parti Islamique à l’OMPI. Officiellement cet attentat fit 72 morts. Il est très vraisemblement l’œuvre de Rafsandjani qui élimina son principal rival Beheshti, le mollah pro-américain. Le nombre de 72 victimes est également fictif car il fait référence aux 72 martyrs du chiisme : en vérité, il y eu plus de 150 victimes Lire : BCU, entre Info et Intox, mais les Moudjahedines endossèrent la responsabilité de l’affaire car en fait ce mensonge leur convenait et bâtissait leur légende de «Force Incontournable en Iran».

[17L’OMPI et les Radjavi ont servi Saddam Hussein et ce jusqu’à la fin du régime Ba’asiste.

[18Ibrahim al-Marashi. « Iraq’s Security and Intelligence Network : A Guide and Analysis » Middle East Review of International Affairs. September 2002. meria.idc.ac.il/journal/2002/issue3/jv6n3a1.html|

[19Eli Lake. « Iranian Group Asks State To Lift Terror Designation » New York Sun. April 15, 2005.

[20Abrahamian, 245.

[21Grand Ayatollah Hossein Ali Montzeri. Khatarat-i Ayatollah Montazeri. (Spanga, Sweden : Baran, 2000), 243-251.

[22See : « International Support » on the official website of the National Council of Resistance of Iran www.iran-e-azad.org/english/ncri.html#intsup|

[23See : « Foreign Affairs Committee of the National Council of Resistance of Iran » www.ncr-iran.org/|

[24Elizabeth Rubin. « The Cult of Rajavi » The New York Times. July 13, 2003.

[25Agence France Press, Sept. 18, 2003.