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250,000 iraniens manifestent à Tabriz contre le régime
23.05.2006

La ville de Tabriz dans l’Azerbaïdjan iranien a connu une journée de troubles sans précédents depuis la révolution islamique. Un journal gouvernemental du nom de « IRAN » avait publié il y a 8 jours une caricature jugée insultante par les étudiants de cette région. Ces derniers avaient entamé plusieurs journées de grève de la faim pour demander des excuses à l’auteur et le journal qui l’avait publiée.



Saluons au passage le civisme de nos compatriotes azarbaïdjani qui peuvent donner des leçons de fierté et de retenue civique à tous les musulmans du monde. On peut à juste titre être offusqué par un dessin ou un article mais on peut attirer l’attention par une action civique. Toujours est-il que la véhémence des étudiants a créé un mouvement plus large et les commerçants du Bazar de la ville ont décidé de se joindre aux étudiants pour manifester dans les rues de cette ville qui a été le théatre de combats historiques il y a 100 ans, combats à l’issue desquels l’Iran devint une des premières monarchies constitutionnelles non Européennes. Les habitants de Tabriz sont connus pour leurs extrême fierté.

Aujourd’hui à 15 h, heure locale, des milliers de commerçants du Bazar ont baissé les grilles pour marcher aux côtés des étudiants, selon nos informations recueillies par téléphone, les principales rues (Abressani, Mansour) de la ville et les rues proches du siège du Conseil régional étaient noires de monde : les correspondants ont confirmé le chiffre incroyable de plus de 250,000 manifestants.

Il a été dit que des agents gouvernementaux ont essayé de filmer le rassemblement afin de le faire passer pour une manifestation de soutien à Khamenei, le guide suprême de la république islamique, mais les slogans très hostiles à ce dernier ont mis fin à cette tentative qui ne manque de fantaisie. De même, un groupe indépendentiste a essayé de récupérer la manifestation et la distribution de leurs tracts aurait mis le feu au poudre et les bassdjis ont ouvert le feu sur la foule.

La riposte s’est manifestée par une attaque en règle des commerces et des banques : c’est un peu illogique et on peut y voir comme d’habitude la signature des provocateurs du régime qui se mêlent aux manifestants pour déclencher les hostilités et justifier l’attaque des bassidjis. Car on imagine vraiment mal que des commerçants d’une ville fassent les casseurs contre d’autres collègues. De même les étudiants grévistes de la faim n’étaient pas en mesure de mener ce genre d’action en raison de leur affaiblissement, plus tôt dans la journée, 15 garçons et une fille avaient été hospitalisés suite à leur grève de la faim.

Depuis toujours dans ce genre de manifestation, les jeunes s’en prennent aux véhicules des bassidjis et ça a encore été le cas, mais de nombreuses attaques des bâtiments publics, banques et commerces sont l’œuvre des nervis du régime.

Nous savons que les heurts devant l’université ont fait de nombreux blessés mais nous ne sommes pas en mesure de donner le nombre des arrestations, des blessés graves et s’il y a eu des morts ou pas.

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