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Lettre de Ahmadinejad : les 2 versions
12.05.2006

Nous avons reçu copie de la lettre d’Ahmadinejad à son homologue américain, et nous avons même eu droit à deux versions, l’une en farsi (iranien) et l’autre en anglais. Déjà une première constatation s’impose, c’est que nous sommes loin des 18 pages annoncées, même en mettant bout à bout la version d’origine et sa traduction.



Soit Ahmadinejad écrit à la main et force est de constater qu’il use de grosses lettres comme les enfants ou ceux qui n’ont pas un niveau scolaire élevé. En réalité Ahmadinejad [1] n’a pas eu le temps de faire les études qu’on lui prête.

Soit plus de la moitié de la lettre a été tronquée et alors ceux qui ont communiqué la lettre ne se sont pas rendus compte que ce qui est publié démontre un niveau intellectuel limité (à moins que ce ne soit fait exprès pour qu’on s’en rende compte !)

Quoi qu’il en soit nous avons fait la traduction depuis la version en persan et nous vous la livrons sans commentaires ou du moins sans annotations dans un premier temps : en préservant sa forme et son « style », mais en ajoutant des ponctuations car le texte en est partiellement dépourvu !

A son Excellence M. George Bush,

Président des Etats-Unis d’Amérique

Voici un moment que je me pose des questions sur comment on peut expliquer les indéniables contradictions qui existent sur la scène mondiale – et qui font l’objet de débats particulièrement dans les assemblées politiques et parmi les étudiants. De nombreuses questions restées sans réponse me conduisent à vouloir discuter de ces contradictions et questions dans l’espoir d’y trouver l’occasion d’y répondre.

Est-ce qu’un croyant en Jésus, le grand messager de Dieu, doit se sentir obligé de respecter les Droits de l’Homme, présenter le libéralisme comme un modèle de civilisation, annoncer son opposition à la prolifération des armes nucléaires et à celles de destruction massive, faire de la guerre au terrorisme son slogan pour en définitive travailler à l’établissement d’une communauté internationale unie, une communauté où le Christ régnera un jour sur Terre alors que dans le même temps, il a attaqué des états, détruit des vies, des réputations et le bien des peuples ? Par exemple dans l’éventualité de la présence de quelques criminels dans un village, une ville ou une caravane, on détruit le village, la ville ou la caravane ? Ou parce qu’il y a une éventualité d’armes de destructions massives dans un pays, on envahit ce pays ? 100 000 de ses habitants sont tués, les ressources en agriculture, en industrie ou les sources d’eau sont détruites et l’on y installe 180 000 militaires pour l’occuper et démolir les maisons sacrées des habitants, faire reculer ce pays de 50 ans ?

A quel prix ? Des centaines de milliards de dollars sont dépensés sur le budget d’un état et d’autres pays aussi, des milliers de jeunes hommes et femmes – en tant que troupes d’occupation – sont éloignés de leurs proches, de leur famille, les mains rougies avec le sang des autres et qui deviennent sujets à des crises psychologique qui font que chaque jour nombre d’entre eux se suicident et que ceux qui rentrent chez eux souffrent de dépression et tombent malades tandis que d’autres ne sont que des corps rendus aux familles.

Sous prétexte d’armes de destructions massives, cette grande tragédie se déroule pour les peuples occupants et les peuples occupés. Plus tard on saura que les armes de destruction massive n’ont jamais existées.

Bien sur Saddam était un dictateur meurtrier. Mais la guerre n’a pas été présentée pour le détruire mais pour trouver et détruire les armes de destruction massive. Saddam a été déchu et la population a exprimé sa satisfaction. Saddam qui tout au long de sa guerre contre l’Iran a bénéficié du soutien de l’occident.

M. le président, vous savez sans doute que je suis un enseignant. Mes élèves me demandaient comment ces actes pouvaient être rapprochés des mots du début de cette lettre et des enseignements du prophète de la paix qu’était Jésus.

Il y a des prisonniers dans la Baie de Guantanamo qui ne font pas l’objet d’un procès, qui n’ont pas accès à un avocat, que leurs familles ne peuvent visiter et qui demeurent retenues sur une terre étrange loin de leurs pays. Il n’y a pas de contrôle international de leur état. Personne ne sait s’ils sont otages ou prisonniers, criminels ou accusés. Des enquêteurs européens ont confirmé l’existence de prisons secrètes en Europe aussi. Je n’ai pas pu faire un rapprochement entre kidnapper des gens et les maintenir au secret et aucun système judiciaire. De la même façon, je n’ai pas vu en quoi ces actions pour reprendre les débuts de ma lettre correspondent avec les enseignements du Christ sur les droits de l’Homme et les valeurs du libéralisme.

Les jeunes, étudiants ou peuple ordinaire se posent aussi de nombreuses questions sur le cas d’Israël. Je suis certain que vous en avez déjà entendu certaines.

A travers l’histoire de nombreux pays ont été occupés, mais je pense que la création d’un nouveau pays avec une nouvelle population est un phénomène nouveau propre à notre époque. Les étudiants disent qu’un tel pays n’existait encore pas il y a 60 ans. Ils montrent de vieux documents, de vieilles cartes et disent faites comme nous et cherchez : nous n’avons pas été capables de trouver un pays nommé Israël. Je leur ai dit d’étudier l’histoire de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale. Un de mes étudiants a dit que durant la 2nde guerre mondiale où périrent des dizaines de millions de personnes les nouvelles étaient vite publiées. Chaque partie se félicitait de ses victoires et annonçait les défaites de l’autre. Après la guerre, ils annoncèrent que 6 000 000 de juifs avaient été tués. Six millions de personnes qui avaient t au moins deux millions de familles.

Admettons que ces faits soient vrais. Est-ce que la suite logique devait en être la création d’Israël au Moyen-Orient ou sa protection ? Comment peut-on expliquer rationnellement ce phénomène ?

M. le président, je suis certain que vous savez comment et à quel prix a été fondé Israël :
- par la mort de milliers de personnes.
- par des millions de réfugiés parmi les populations indigènes.
- par la destruction de centaines de milliers d’hectares de terres agricoles, d’oliveraies, de villes et villages.

Cette tragédie n’est pas limitée au temps de la fondation, mais dure malheureusement depuis soixante ans. Un régime a été installé qui n’a même pas de pitié pour les enfants, qui démolit des maisons alors que les occupants sont encore à l’intérieur, qui annonce par avance sa liste de palestiniens promis à être assassinés, qui détient des milliers d’entre eux en prison. Un tel phénomène est unique – ou au moins excessivement rare – dans les mémoires récentes.

Une autre question posée par le peuple est de savoir pourquoi ce régime a un soutien. Est-ce que aider ce régime est dans la ligne de l’enseignement de Jésus-Christ ou des valeurs libérales. Ou bien devons-nous comprendre que laisser ces personnes à l’intérieur et hors de Palestine – qu’ils soient chrétiens, musulmans ou juifs – décider de leur avenir est contraire aux principes des droits de l’Homme et des enseignements des prophètes ? Si tel n’est pas le cas pourquoi une telle opposition à un référendum ?

Une nouvelle administration palestinienne récemment élue vient d’entrer en service. Tous les observateurs indépendants s’accordent pour dire que ce gouvernement représente l’électorat. Incroyablement ils (les étrangers – ndlr) ont mis ce gouvernement sous pression, l’obligent à reconnaître le régime israélien, abandonner la lutte et continuer le programme du précédent gouvernement. Si l’actuel gouvernement avait promis de faire la même chose que l’ancien, les palestiniens auraient-ils voté pour lui ? Encore une fois cette prise en otage du gouvernement palestinien est-elle en accord avec les préceptes cités au début de ce courrier ? De la même façon, le peuple pose aussi la question de savoir pourquoi les résolutions au Conseil de Sécurité condamnant Israël font l’objet de veto ?

M. le président, comme vous n’êtes pas sans le savoir, je vis au milieu du peuple et en constant contact avec lui ; de nombreuses personnes à travers le Moyen-Orient essaient aussi de prendre contact avec moi. Ils ne pensent pas que cette politique soit constructive et cela les met en colère chaque jour un peu plus. Je n’ai pas l’intention de poser trop de questions, mais j’ai besoin de soulever d’autres points encore.

Pourquoi toutes les recherches technologiques et scientifiques du Moyen-Orient sont présentées comme anti-sionistes ? Le droit à la recherche n’est-il pas un droit légitime de chaque pays ? Vous êtes au fait de l’histoire. Depuis le Moyen Age dans quel autre période de l’histoire le progrès scientifique et technologique a-t-il été considéré comme un crime ? Que l’on puisse utiliser le progrès à des fins militaires est-il une raison suffisante pour opposer sciences et technologies ? Si cette supposition est vraie alors on doit s’opposer à toutes les disciplines scientifiques, dont la physique, la chimie, les mathématiques, la médecine, l’ingénierie…. Des mensonges ont été dits au sujet de la question irakienne. Quels en furent les résultats ? Je n’ai aucun doute que le mensonge est condamnable dans toutes les cultures et que vous n’aimez pas que l’on vous mente.

M. le président, les latino-américains n’ont-ils pas le droit de demander pourquoi on s’oppose à leurs gouvernements élus et que ceux-ci sont les cibles de coup d’état ? Ou pourquoi ils sont en permanence trahis et vivent dans la peur ? Les peuples d’Afrique travaillent durement, sont créatifs et talentueux. Ils ont un rôle important à jouer dans la réponse aux besoins de l’humanité, à ses besoins matériels et pour son progrès spirituel. La pauvreté et les souffrances qui sévissent dans la plus grande partie de l’Afrique empêchent cela. N’ont-ils pas le droit de savoir pourquoi ces immenses richesses sont détournées alors qu’ils en ont besoin ? Une fois encore ces actions correspondent-elles aux enseignements du Christ et aux principes des droits de l’Homme ?

Le peuple fier et courageux d’Iran a aussi beaucoup de questions et de griefs dont :
- Le coup d’état de 1953 et ses conséquences sur le gouvernement de l’époque.
- L’opposition à la révolution islamique.
- La transformation d’une ambassade en QG pour opposants à la révolution islamique (les documents saisis le prouvent).
- L’aide apportée à Saddam durant sa guerre contre l’Iran.
- L’abattage d’un avion civil iranien.
- Le gel des avoirs iraniens.
- L’opposition vis-à-vis des progrès scientifiques et nucléaires iraniens (alors que tous les iraniens collaborent à ce projet).
- Et de nombreux autres griefs que je ne mentionnerai pas dans cette lettre.


M. le président,

Le drame du 11 Septembre a été un horrible drame. La mort d’innocents est déplorable et épouvantable partout dans le monde. Notre gouvernement a immédiatement fait part de son désaccord avec ceux qui ont perpétré cet acte et a présenté ses sincères condoléances et sa sympathie aux familles. Tous les gouvernements ont le devoir de protéger les vies, la propriété et les biens de leurs citoyens. Votre gouvernement dispose d’une sécurité maximale, de protection et de systèmes de renseignements, et même chasse ses opposants à l’étranger. Le 11 Septembre n’était pas une opération banale, pouvait-elle être mise sur pied sans la coordination ou la protection de services de renseignements et de sécurité ou de forte infiltrations dans les systèmes ? Bien sûr, il ne s’agit que d’une démarche intellectuelle (une supposition – ndlr). Mais pourquoi gardez vous secrets divers aspect de ces attaques ? Pourquoi ne dites vous pas qui sont les responsables ? Et pourquoi ces responsables coupables ne sont pas arrêtés et mis en prison ? Tous les pays ont le devoir d’assurer la sécurité et la tranquillité d’esprit de leurs citoyens. Pour des années, votre peuple et ses voisins n’auront pas l’esprit tranquille. Après le 09/11, au lieu de soutenir et aider les réactions d’émotion des survivants et du peuple américain qui ont été immensément traumatisés par les attaques, des médias occidentaux ont intensifié le développement d’un climat de peur et d’insécurité. D’aucuns ont constamment évoqué la possibilité de nouvelles attaques et maintenu ainsi la population dans la crainte. Est-ce rendre service au peuple américain ? Les américains vivent dans une peur constante de la survenance de nouvelles attaques susceptibles de se produire à n’importe quel moment et à n’importe quel endroit. Ils se sentent en insécurité dans les rues, à leur travail ou encore chez eux. Qui peut être heureux d’une telle situation ? Pourquoi est-ce que les médias plutôt que de rassurer ont fait croître le sentiment d’insécurité ?

Certains prétendent que cette publicité négative a été créée pour préparer l’opinion à l’attaque de l’Afghanistan et la justifier. Une fois de plus je dois rappeler le rôle des médias.

Dans les médias, la déontologie commande de relater correctement les faits. J’ai le profond regret de constater que certains médias occidentaux n’ont pas su respecter ce principe de base. Le prétexte principal à une attaque de l’Irak était la présence d’armes de destruction massive, cela a été répété sans cesse au public pour qu’à la fin il le croît et que finalement le terrain soit prêt à une attaque de l’Irak.

Est-ce que dans un climat de fabrication de mensonges la vérité ne se perd pas ? Et si la vérité peut être perdue comment cela peut-il aller avec les valeurs mentionnées au début de cette lettre ? Et la vérité de Dieu se perd elle aussi ?


M. le président,

Dans tous les pays du monde, les citoyens payent pour les dépenses de leurs gouvernements et leurs gouvernements en retour sont capables de les servir. Ma question est de savoir ce que les centaines de milliards de dollars dépensés chaque année pour la campagne d’Irak ont apporté en retour au peuple américain. Comme votre excellence le sait, dans certains endroits de votre pays des gens vivent dans la pauvreté et la misère. Des milliers sont sans domicile et le chômage est un problème crucial. Bien sûr de tels problèmes existent aussi dans d’autres pays à des niveaux plus ou moins élevés. Dans ces conditions les dépenses phénoménales payées par les contribuables peuvent-elles être expliquées et sont elles en adéquation avec les principes précédemment cités ?


M. le président,

Ce qui a été dit jusqu’ici sont quelques uns des griefs des peuples à travers le monde, dans notre région et dans votre pays. Mais ce que je tiens à vous faire savoir et dont j’espère que vous conviendrez avec moi est ce qui suit :

Ceux qui sont au pouvoir ne le seront pas toujours mais leurs noms resteront dans l’Histoire et seront toujours jugés dans le futur, proche comme éloigné. Les gens raconteront ce qui s’est passé à notre époque, ils diront si nous avons gouverné pour développer la paix, la sécurité et la prospérité pour le peuple ou si nous avons accru l’insécurité et le chômage. Ils diront si nous avons œuvré pour établir la justice ou si nous avons travaillé pour la défense des intérêts de certains groupes en contraignant de nombreuses personnes à vivre dans la pauvreté et la misère, enrichissant quelques autres dont nous aurons préféré la satisfaction à celle du peuple et de Dieu.

Aurons-nous défendu les droits des opprimés ou les auront nous ignorés ? Aurons-nous défendu les droits de tous les habitants du monde ou leur aurons-nous imposé les guerres, interféré dans leurs affaires, créé des prisons diaboliques et emprisonné ces gens ?

Aurons-nous apporté paix et sécurité au monde ou développé l’intimidation et la force ?

Aurons-nous dit la vérité à nos nations et aux autres ou leur aurons-nous présenté une version mensongère ?

Aurons-nous été du côté du peuple ou du côté des occupants et oppresseurs ?

Est-ce que notre administration aura servi à accroître le bien-être, l’éthique, la paix, la justice, la prospérité, le progrès, la dignité humaine ou bien aura servi à accroître la force des armes, de la terreur, de l’intimidation, de l’insécurité ?

Et au final, ils nous jugeront pour dire si nous avons fait ce pour quoi nous avons prêté serment, dans le respect des préceptes des prophètes ou non.


M. le président,

Combien de temps encore le monde acceptera-t-il cette situation ? A cette allure dans quelle direction allons-nous ?

Combien de temps encore les peuples accepteront-ils de payer les conséquences des décisions impropres de certains dirigeants ?

Combien de temps encore le spectre de l’insécurité devra t-il planer sur les peuples avec ses piles d’armes de destructions massives ?

Combien de temps encore le sang d’hommes, de femmes et d’enfants innocents devra t-il couler dans les rues et leurs maisons détruites sur eux ?

Etes-vous satisfait de la condition actuelle du monde ?

Pensez-vous que l’actuelle politique peut continuer encore ?

Si les milliards de dollars investis dans la sécurité, les campagnes militaires et les armées étaient dépensés en investissements et assistance aux pays pauvres, en développement de la santé publique, en lutte contre les épidémies, en lutte pour l’éducation et le développement physique et mental, en aide aux victimes des catastrophes naturelles, en création d’emplois, en projets de lutte contre la pauvreté, en médiation entre les états belligérants, en lutte contre les conflits ethniques ou raciaux ; où en serait le monde aujourd’hui ? Est-ce que votre gouvernement et votre peuple ne seraient pas légitimement fiers ? Votre politique et votre économie n’ont-elles pas déjà été plus fortes ? Je suis encore plus désolé de vous demander s’il y a déjà eu un autre moment où le gouvernement américain a fait l’objet de plus de haine qu’aujourd’hui ?


M. le président,

Il n’est pas dans mon intention d’affliger qui que ce soit.

Si les prophètes Abraham, Isaac, Jacob, Ismaël, Joseph ou bien Jésus-Christ étaient là aujourd’hui avec nous, comment jugeraient-ils de tels comportements ? Nous laisseraient-ils jouer un rôle dans le monde promis ou la justice serait universelle et Jésus-Christ Présent ? Nous accepteraient-ils seulement ?

Ma question essentielle est celle-ci : N’y a-t-il pas une meilleure façon d’agir pour le bien être des peuples ?

Aujourd’hui il y a des centaines de millions de chrétiens, des centaines de millions de musulmans et des millions qui suivent les enseignements de Moïses. Toutes les religions révélées partagent et respectent un mot qui est le monothéisme ou la croyance en un Dieu unique et personne d’autre sur terre. Le Saint Coran partage ce mot en commun et invite les croyants des religions divines, il y est écrit : « Ô croyants du Livre ! Venez vers un juste mot accepté par vous et nous, celui de n’adorer personne sauf Dieu et ne pas y associer ni ne prendre d’autre dieu que Dieu [3.64] ».


M. le président,

Selon la parole divine, nous sommes tous appelés à croire en un Dieu unique et suivre les enseignements des prophètes divins. A croire en un Dieu unique et tout puissant, un Dieu qui sait le caché et le visible, le passé et le futur, ce qu’il y a dans nos cœurs et qui enregistre nos actions. Un Dieu maître des cieux et de la terre, dont l’univers est sa cour. Le destin de l’univers est dans ses mains et il a donné à ses serviteurs la grâce de pardonner les péchés. Il est le compagnon des opprimés et des ennemis des oppresseurs. Il est bon et miséricordieux. Il est le soutien des croyants et les guide vers la lumière. Il est le témoin de ses fidèles. Il demande à ses disciples d’agir dans le bien, de rester sur le chemin de la droiture et de s’y tenir. Il dit à ses serviteurs de suivre les prophètes et il compte nos faits et gestes. Une fin terrible attend uniquement ceux qui ont choisi de lui désobéir tandis qu’un bon et éternel paradis attend ceux qui trembleront devant sa majesté et sa puissance et n’auront pas choisis de se laisser guider dans le vice.

Nous pensons qu’un retour aux enseignements des prophètes est la seule voie pour notre salut, j’ai entendu dire que Votre excellence suivait les enseignements de Jésus et croyait en la promesse divine du retour de la loi divine sur terre. Nous croyons aussi que Jésus-Christ était l’un des plus grand prophète envoyé de Dieu. Il est régulièrement prié dans le Coran, Jésus est cité aussi dans le Coran : Et sûrement Allah est mon Dieu et le vôtre, servez le, et vous serez sauvés.

Servir Dieu et obéir à Dieu est le credo de tous les messagers de Dieu, le Dieu de tous les peuples, en Europe, en Asie, en Amérique, dans le Pacifique et partout ailleurs dans le monde. C’est le Dieu qui veut redonner la dignité à tous ses serviteurs et les guider. Il a donné la grandeur aux humains.

Nous avons relu encore le Livre Saint : Dieu tout puissant a envoyé ses prophètes pour guider les hommes avec des signes clairs et des miracles, ils leur ont montré la voie pour se prémunir des péchés et du vice. Il a envoyé le Livre et la balance pour que les peuples soient justes et s’écartent de la rébellion.

Tous ses versets peuvent être lus, sous une forme ou un autre dans le Livre Saint.

Les prophètes ont promis que le jour arrivera où les hommes se retrouveront face à Dieu pour rendre compte et que tous leurs faits seront examinés. Les bons seront invités au paradis près de Dieu et les mauvais subiront le châtiment divin.

Je pense que tous les deux croyons en ce jour, mais il ne sera pas facile de faire le calcul des actes des gouvernants, parce que nous serons comptables pour nos nations et pour tous les autres dont les vies auront été directement ou indirectement affectées par nos actions.

Tous les prophètes parlent de paix et sérénité pour les hommes qui croient en un Dieu unique, en la justice et au respect de la dignité humaine. Ne croyez vous pas que si tous se mettaient enfin à croire et appliquer ses principes que sont le monothéisme, la puissance de Dieu, la justice, le respect de la dignité humaine, la croyance dans le Dernier Jour, on pourrait alors surmonter les problèmes du monde qui sont les résultats de la désobéissance au Seigneur et aux enseignements des prophètes ? Ne croyez vous pas que croire dans ces principes garantira et développera l’amitié et la justice ? Ne croyez-vous pas que ces principes écrits ou non doivent être universellement respectés ? N’allez vous pas accepter cette invitation ? Un retour véritable aux enseignements des prophètes, au monothéisme pour préserver la dignité humaine et l’obéissance au Tout Puissant et à ses prophètes ?


M. le président,

L’Histoire nous a enseigné que les gouvernements cruels et répressifs ne survivent pas. Dieu a remis le destin des hommes entre leurs mains. Le Tout Puissant ne les a pas laissés seuls pour autant. De nombreuses choses se déroulent contrairement aux plans et désirs des gouvernements. Cela nous apprend qu’il y a un pouvoir plus puissant et que tous les évènements sont déterminés par Lui. Est-ce que quelqu’un peut encore nier les signes de changement dans notre monde ? La situation d’aujourd’hui est-elle comparable à celle d’il y a dix ans ? Les changements sont rapides et étendus. Les peuples sur terre ne sont pas satisfaits du statu quo et ils font moins confiance aux promesses de certains leaders et gouvernements. De nombreux peuples se sentent moins en sécurité et sont opposés à cette insécurité et aux guerres. Ils n’acceptent pas les politiques qui ont un double langage.

Les peuples protestent contre l’écart croissant entre ceux qui possèdent et les démunis, contre l’écart croissant entre les pays pauvres et les pays riches. Les peuples s’élèvent contre la corruption croissante. Les peuples de beaucoup de nations sont en colère suite aux attaques à leurs fondements culturels et à la désintégration de la famille, ils le sont en voyant la bonté et la compassion disparaître.

Les peuples du monde n’ont plus confiance dans les organisations internationales parce que leurs droits ne sont pas défendus par ces organisations.

Le libéralisme et la démocratie occidentale n’ont pas réussi à aboutir à la réalisation de l’idéal humain. Aujourd’hui ces deux concepts ont échoué. Les personnes qui écoutent et ceux qui pensent entendent le son de la chute de l’idéologie et des pensées du système démocratique libéral.

Aujourd’hui l’attention des peuples se focalise de plus en plus sur un point et ce point est le Dieu Tout Puissant. Bien entendu les peuples en croyant en Dieu et aux enseignements prophétiques réussiront à surmonter leurs problèmes.

Ma véritable question est de savoir si vous ne voulez pas les accompagner ?


M. le président,

Que nous le voulions ou pas, le monde se dirige vers l’adoration de Dieu et la volonté de Dieu prévaudra par-dessus tout ce qui existe au monde.

Va Salam Allah Man Atabah Al Hadih

Mahmoud Ahmadinejad

Président de la république islamique d’Iran.

Comme nous vous aurez constaté le niveau affligeant de la prose présidentielle, les questions et les réponses très basiques, primaires dirons nous, puériles pourrions nous rajouter en voyant le style enfantin alors qu’il s’agit du président d’un pays qui se réclame responsable, grand et puissant. Les expressions « il n’y a qu’à », « il faudrait » et « prions mes frères pour sauver le monde » ne sont vraiment pas en phase avec les réalités mondiales tant économiques que stratégiques.

Notons que nos amis de « www.upjf.org » ont réalisé aussi une traduction en français qu’il convient de saluer. Nous n’arrivons pas exactement à la même traduction puisqu’ils l’ont effectué à partir de la version anglaise de la lettre et qu’en règle générale, le régime des mollahs ne fournit jamais la même version d’une même information : la version iranienne de lettre à l’usage interne est différente de la version anglaise qui s'adresse en réalité aux médias Européens et non pas à Bush ! [2]

La version iranienne est moins aboutie. Elle est écrite « à la manière de » Ahmadinejad (un peu plouc). Mais la version anglaise, c’est-à-dire celle qui s’adresse aux médias Européens, est moins « intentionnellement maladroite » et plus « policée ».

WWW.IRAN-RESIST.ORG

La version anglaise traduite en français

WWW.IRAN-RESIST.ORG

A Monsieur George Bush,


Président des Etats-Unis d’Amérique

Cela fait un certain temps que je me demande comment on peut justifier les indéniables contradictions qui existent dans l’arène internationale – et qui sont constamment débattues, spécialement dans des forums politiques et en milieu universitaire. Beaucoup de problèmes demeurent sans réponse. Ils m’ont poussé à discuter de quelques contradictions et difficultés, dans l’espoir que cela puisse fournir l’opportunité de les corriger.

Peut-on être disciple de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui !), le grand Messager de Dieu, lorsqu’on se croit obligé

- de respecter les droits humains ;
- de présenter l’actuel libéralisme comme un modèle de civilisation ;
- de proclamer son opposition à la prolifération des armes nucléaires et des armes de destruction de masse ;
- de faire de « la guerre contre la terreur » son slogan,
- et finalement d’œuvrer à l’instauration d’une communauté internationale unie – une communauté que le Christ et les hommes vertueux de la terre gouverneront un jour ;
- tout en perpétrant des attaques contre des pays ;
- en détruisant la vie des gens, leur réputation et leurs biens, sous le plus infime prétexte de la présence d’un ou de plusieurs criminels dans un village, ou un convoi, et en incendiant, par exemple, la totalité du village, de la ville ou du convoi ?

Ou encore, [lorsque] en raison de la possibilité qu’il existe des armes de destruction massive dans un pays,

- on l’occupe ;
- une centaine de milliers de personnes sont tuées ;

- ses ressources en eau, son agriculture et son industrie sont détruites ;
- près de 180.000 soldats étrangers occupent cette terre ;
- le caractère sacré des habitations privées est violé, tandis que le pays est ramené à quelque cinquante ans en arrière.

Et tout cela à quel prix ! On gaspille des centaines de milliards de dollars du Trésor public du pays et de certains autres pays, et des dizaines de milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes – qui constituent les troupes d’occupation – sont exposés au danger, enlevés à leurs familles et à leurs êtres chers, ont les mains tachées du sang des autres, sont soumis à une telle pression psychologique, que, chaque jour, certains se suicident, et que ceux qui rentrent chez eux souffrent de dépression, deviennent souffreteux et dépendants de toutes sortes d’aliments, tandis que d’autres sont tués et que leurs corps sont remis à leurs familles.

Sous le prétexte de la présence d’armes de destruction massive, cette grande tragédie a submergé pêle-mêle occupants et occupés. Plus tard, il s’est avéré qu’il n’existait pas d’armes de destruction massive auxquelles s’attaquer.

Bien sûr, Saddam était un dictateur criminel. Mais la guerre n’a pas été entreprise pour le renverser, l’objectif déclaré de la guerre était de trouver des armes de destruction massive. Saddam a été renversé au cours d’une action qui poursuivait un autre but, ce qui n’empêche pas les habitants de la région de se réjouir de sa chute. J’attire l’attention sur le fait que, tout au long des années de guerre contre l’Iran, Saddam a été soutenu par l’Occident.


Monsieur le Président,

Vous savez sans doute que je suis enseignant. Mes étudiants me demandent comment de tels actes peuvent se concilier avec les valeurs soulignées au début de cette lettre et les obligations vis-à-vis de la tradition de Jésus-Christ (La Paix soit sur Lui !), le Messager de paix et de pardon.

Il y a, dans la Baie de Guantanamo, des prisonniers qui n’ont pas encore été jugés, ils n’ont pas d’avocat, leur famille ne peut leur rendre visite, et ils sont ouvertement détenus dans un pays étranger au leur. Il n’y a pas de contrôle international de leur état ni de leur sort. Nul ne sait s’ils sont prisonniers, prisonniers de guerre, accusés ou criminels.

Des enquêteurs européens ont confirmé l’existence de prisons secrètes en Europe également. Pour autant que je sache, rien dans les dispositions de quelque système judiciaire que ce soit ne permet l’enlèvement d’une personne, ni de la détenir dans des prisons secrètes. Je ne peux comprendre comment de tels actes peuvent se concilier avec les valeurs mentionnées au début de cette lettre, c’est-à-dire les enseignements de Jésus (Que la Paix soit sur Lui !), les droits de l’homme et les valeurs libérales.

Des jeunes gens, des étudiants d’université et des gens ordinaires se posent beaucoup de questions sur le phénomène d’Israël. Je suis sûr que certaines d’entre elles vous sont familières.

Tout au long de l’histoire, de nombreux pays ont été occupés, mais je pense que la fondation d’un nouveau pays et d’un nouveau peuple est un phénomène nouveau dont notre époque a l’exclusivité.

Des étudiants [me] disent qu’il y a soixante ans, ce pays n’existait pas. Ils montrent d’anciens documents et des mappemondes et disent : essayez, comme nous l’avons fait sans être en mesure de trouver un pays du nom d’Israël.

Je leur dis d’étudier l’histoire de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. L’un de mes étudiants m’a dit que, durant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle périrent des dizaines de millions de personnes, les nouvelles du conflit étaient diffusées rapidement par les belligérants. Chacun se targuait de ses victoires et de la défaite toute récente du front de l’ennemi. Après la guerre, ils ont affirmé que six millions de Juifs avaient été tués. Six millions de gens qui étaient sûrement membres d’au moins deux millions de familles. Supposons encore que ces événements soient vrais. Cela devait-il logiquement se traduire par la création de l’Etat d’Israël au Proche-Orient, ou par un soutien à un tel Etat ? Comment peut-on justifier ou expliquer rationnellement ce phénomène ?


Monsieur le Président,

Je suis sûr que vous savez dans quelles circonstances et à quel prix Israël a été créé :

- Des milliers et des milliers de gens ont été tués au cours de ce processus.
- Des millions de peuples autochtones sont devenus des réfugiés.
- Des centaines de milliers d’hectares de terres cultivées, d’oliveraies, de villes et de villages ont été détruits.

Cette tragédie ne s’est pas limitée à l’époque de la création d’Israël ; malheureusement, elle s’est poursuivie depuis 60 ans, jusqu’à maintenant.

Un régime a été mis en place, qui ne fait preuve d’aucune pitié, pas même envers les enfants, qui détruit des maisons alors que leurs occupants sont encore à l’intérieur, qui annonce à l’avance la liste des personnalités palestiniennes qu’il se propose d’assassiner, et qui détient des milliers de Palestiniens dans ses prisons. Un tel phénomène est unique – ou, à tout le moins, extrêmement rare – dans l’histoire récente.

Autre question importante que se posent les gens : « Pourquoi soutient-on ce régime ? »

Ce soutien est-il dans la ligne des enseignements de Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui !), ou de Moïse (Que la Paix soit sur Lui !), ou des valeurs libérales ?

Ou devons-nous comprendre que permettre aux habitants originels de ces terres – à l’intérieur ou à l’extérieur de la Palestine et qu’ils soient chrétiens, musulmans, ou Juifs -, de choisir leur destin, est contraire aux principes de la démocratie, des droits de l’homme, et des enseignements des prophètes ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi existe-t-il une telle opposition à un référendum ?

L’administration palestinienne nouvellement élue est récemment entrée en fonctions. Tous les observateurs indépendants ont confirmé que ce gouvernement représente les électeurs. Or, chose incroyable, on a fait pression sur le gouvernement élu et on l’a sommé de reconnaître le régime israélien, d’abandonner la lutte et d’adopter les programmes du précédent gouvernement.

Si le gouvernement actuel avait eu cette plateforme, le peuple palestinien aurait-il voté pour lui ? A nouveau, une telle position, qui s’oppose au gouvernement palestinien, est-elle conciliable avec les valeurs évoquées plus haut ? Les gens se demandent également : « pourquoi toutes les résolutions de l’ONU condamnant Israël sont-elles l’objet d’un veto ? »


Monsieur le Président,

Comme vous devez le savoir, je vis au milieu des gens et je suis en contact permanent avec eux – beaucoup d’autres dans tout le Proche-Orient parviennent également à entrer en contact avec moi. Ils n’ont pas non plus confiance dans les politiques suspectes. Il est prouvé que les gens de la région sont de plus en plus exaspérés par ces politiques.

Il n’est pas dans mes intentions de poser trop de questions, mais je dois tout de même évoquer d’autres points.

Comment se fait-il que toute réussite technique ou scientifique réalisée dans la région du Proche-Orient soit interprétée et décrite comme une menace à l’encontre du régime sioniste ? La recherche et le développement scientifiques ne font-ils pas partie des droits fondamentaux des nations ?

Vous connaissez l’histoire. A l’exception du Moyen-Âge, en quoi le progrès scientifique et technique a-t-il été considéré comme un crime, dans l’histoire ? Le fait que des réalisations scientifiques puissent être utilisées à des fins militaires, constitue-t-il une raison suffisante pour s’opposer totalement à la science et à la technologie ? Si une telle supposition était vraie, alors, il faudrait s’opposer à toutes les disciplines scientifiques, y compris la physique, la chimie, les mathématiques, la médecine, l’ingénierie, etc.

On a menti à propos de l’Iraq. Quel a été le résultat ? Je ne doute pas que dire des mensonges est répréhensible dans toute culture, et personne n’aime qu’on lui mente.


Monsieur le Président,

Des Latino-Américains n’ont-ils pas le droit de demander pourquoi on s’est opposé au gouvernement qu’ils ont élu, et pourquoi leurs dirigeants ont été victimes d’un coup d’état ? Ou encore, pourquoi ils doivent être constamment l’objet de menaces et vivre dans la peur ?

Les Africains sont travailleurs, créatifs et talentueux. Ils peuvent jouer un rôle important et précieux en subvenant aux besoins de l’humanité et contribuant à son progrès matériel et spirituel. La pauvreté et les privations, qui règnent dans de grandes parties de l’Afrique, les en empêchent. N’ont-ils pas le droit de demander pourquoi on pille leur énorme richesse - entre autres, les ressources minières - alors qu’ils en ont davantage besoin que d’autres ?

De plus, de tels actes correspondent-ils aux enseignements du Christ et aux principes des droits de l’homme ?

Le courageux et loyal peuple d’Iran a, lui aussi, de très nombreux griefs et questions, concernant, entre autres :

- le coup d’état de 1953 et le renversement subséquent du gouvernement légitime de l’époque ;
- l’opposition à la révolution islamique ;
- la transformation d’une ambassade en quartier-général soutenant les activités des opposants à la République islamique (plusieurs milliers de pages corroborent cette affirmation) ;
- le soutien de Saddam dans sa guerre contre l’Iran ;
- la destruction en vol d’un avion de ligne iranien ;
- le gel des actifs de la nation iranienne ;
- l’accroissement des menaces, la colère et le mécontentement à l’égard du progrès scientifique et nucléaire de la nation iranienne (au moment même où les Iraniens se réjouissent et célèbrent le progrès de leur pays) ;
- et bien d’autres griefs que je ne mentionnerai pas dans cette lettre.


Monsieur le Président,

Le 11-Septembre fut un événement affreux. L’assassinat d’innocents est déplorable et choquant, où que ce soit dans le monde. Notre gouvernement a immédiatement exprimé son dégoût à l’égard des auteurs de ce crime, présenté ses condoléances et exprimé sa sympathie aux familles endeuillées.

Tous les gouvernements ont le devoir de protéger la vie, les biens et la bonne réputation de leurs citoyens. A ce qu’on dit, votre gouvernement recourt à de vastes systèmes de sécurité, de protection et de renseignement, et il pourchasse même ses opposants à l’étranger. Le 11-Septembre n’était pas une opération banale. Pouvait-il être conçu et exécuté sans coordination avec les services de renseignement et de sécurité, ou sans une vaste infiltration de ces derniers ? Bien sûr, ce n’est là qu’une supposition d’universitaire. Pourquoi les différents aspects de l’attentat ont-ils été tenus secrets ? Pourquoi ne nous dit-on pas qui a failli à ses responsabilités ? Et pourquoi les responsables et les coupables ne sont-ils pas identifiés et traduits en justice ?

Tous les gouvernements ont le devoir d’assurer la sécurité et la tranquillité d’esprit de leurs citoyens. Voici maintenant quelques années que les populations de votre pays et celles de points chauds des régions voisines du monde, n’ont aucune tranquillité d’esprit. Après le 11-Septembre, au lieu de prendre soin et de se préoccuper des blessures émotionnelles des survivants et du peuple américain - qui ont été extrêmement traumatisés par ces attentats -, certains médias occidentaux n’ont fait qu’aggraver le climat de peur et d’insécurité, quelques-uns n’ont cessé de parler de la possibilité de nouveaux attentats et ont maintenu les gens dans la peur. Est-ce là rendre service au peuple américain ? Est-il possible d’évaluer les dommages causés par la peur et la panique ?

Des citoyens américains ont vécu dans la peur permanente de nouveaux attentats susceptibles de se produire en tous temps et en tous lieux. Ils se sentaient en danger dans la rue, sur leur lieu de travail et à leur domicile. Qui peut se sentir bien dans cette situation ? Pourquoi, au lieu de contribuer au sentiment de sécurité et à la tranquillité de l’esprit, les médias ont-ils été la cause d’un sentiment d’insécurité ?

Il en est qui croient que la propagande a frayé la voie à une attaque contre l’Afghanistan et l’a justifiée. Je veux revenir sur le rôle des médias. Dans leur charte, la diffusion correcte de l’information et le compte-rendu honnête d’un reportage sont des principes bien établis. J’exprime mon profond regret devant l’indifférence dont a fait preuve une certaine presse envers ces principes. Le principal prétexte de l’attaque contre l’Iraq a été l’existence d’armes de destruction massive. L’argument a été continuellement répété, au point que le public a fini par y croire et qu’il a servi de fondement à une attaque contre l’Iraq.

Comment la vérité peut-elle ne pas se perdre dans des conditions artificielles et trompeuses ? Je le dis à nouveau, si l’on permet que la vérité se perde, comment cela peut-il se concilier avec les valeurs mentionnées plus haut.

La vérité, connue du Tout-Puissant, est-elle perdue, elle aussi ?


Monsieur le Président,

Dans tous les pays du monde, les citoyens financent les dépenses des gouvernements, de sorte que ces derniers soient, à leur tour, en mesure de les servir.

D’où la question : "Qu’ont rapporté aux citoyens les centaines de milliards de dollars dépensés chaque année pour financer la campagne d’Iraq ?"

Comme Votre Excellence le sait, dans certains Etats de votre pays, des gens vivent dans la pauvreté. Des milliers et des milliers d’entre eux sont sans logis, et le chômage est un énorme problème. Certes, ces problèmes existent aussi, à un degré plus ou moins important, dans d’autres pays. Comment, si l’on garde présentes à l’esprit ces conditions, les dépenses colossales de la campagne militaire, payées par le Trésor public, peuvent-elles être expliquées et être cohérentes avec les principes susmentionnés ?

Tout cela constitue une partie des griefs des gens de par le monde, dans notre région et dans votre pays. Cependant, mon principal argument, avec lequel, j’espère, vous serez d’accord, au moins en partie, est le suivant :

Ceux qui sont au pouvoir exercent leur fonction pour un temps déterminé et ne gouvernent pas indéfiniment, mais leur nom s’inscrit dans l’histoire et ils seront jugés, de manière consistante, dans un futur proche et dans un avenir plus éloigné.

Les gens examineront notre présidence.

- Avons-nous réussi à procurer au peuple paix, sécurité et prospérité, ou [ne leur avons-nous apporté qu’]insécurité et chômage ?

- Avons-nous voulu faire régner la justice, ou seulement favoriser les intérêts d’un groupe, et, en obligeant beaucoup de gens à vivre dans la pauvreté et la souffrance, rendu riches et puissantes quelques personnes, achetant ainsi l’approbation des gens et du Tout-Puissant avec les leurs [3] ?

- Avons-nous défendu les droits des défavorisés ou les avons-nous ignorés ?

- Avons-nous défendu les droits de tous les gens de par le monde, ou leur avons-nous infligé des guerres, interféré illégalement dans leurs affaires, créé des prisons infernales et incarcéré certains d’entre eux ?

- Avons-nous donné au monde paix et sécurité, ou avons-nous brandi le spectre de l’intimidation et de menaces ?

- Avons-nous dit la vérité à notre nation et aux autres nations du monde, ou en avons-nous présenté une version invertie ?

- Avons-nous été aux côtés du peuple ou du côté des occupants et des oppresseurs ?

- Nos administrations se sont-elles employées à promouvoir un comportement rationnel, la logique, la morale, la paix, le respect des engagements, la justice, le service des gens, la prospérité, le progrès et le respect de la dignité humaine, ou ont-elles privilégié la force des armes, l’intimidation, l’insécurité, l’indifférence envers les gens, retardé l’accès d’autres nations au progrès et à l’excellence, et piétiné les droits des gens ?

Et, en définitive, on nous jugera sur notre fidélité ou notre infidélité à l’engagement solennel de notre charge, au service des gens, qui est notre tâche majeure, et aux traditions des prophètes.


Monsieur le Président,

Combien de temps encore, le monde peut-il tolérer cette situation ?

Jusqu’où cette tendance mènera-t-elle le monde ?

Combien de temps les habitants du monde paieront-ils pour les décisions incorrectes de certains dirigeants ?

Combien de temps encore le spectre de l’insécurité, causé par les stocks d’armes de destruction massive, hantera-t-il les peuples du monde ?

Combien de temps encore le sang d’hommes, de femmes et d’enfants innocents sera-t-il répandu dans les rues, et les maisons détruites sur la tête de leurs habitants ?

Êtes-vous satisfait de l’état actuel du monde ?

Croyez-vous que les politiques actuelles peuvent se poursuivre ?

Si les milliards de dollars dépensés pour la sécurité, les campagnes militaires et le déploiement de forces militaires, étaient plutôt consacrés à l’aide et à l’investissement dans les pays pauvres, à la promotion de la santé, à la lutte contre les différentes sortes de maladies, à l’éducation et à l’amélioration des aptitudes physiques et mentales, à l’assistance aux victimes de désastres naturels, à la création d’opportunités d’emplois et de production, de projets de développement et de soulagement de la pauvreté, à l’instauration de la paix, à la médiation dans les querelles entre Etats, et à l’extinction des flammes des conflits raciaux, ethniques et autres, où en serait le monde aujourd’hui ? Nos gouvernements et nos peuples respectifs ne seraient ils pas fondés à être fiers ?

La situation économique et politique de votre administration ne serait-elle pas plus forte ?

Et – je suis extrêmement désolé de le dire -, existerait-il une haine universelle et toujours croissante envers le gouvernement américain ?

Monsieur le Président, je n’ai pas l’intention de chagriner qui que ce soit.

Mais, si les Prophètes Abraham, Isaac, Jacob, Ismaël, Joseph, ou Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui !) se tenaient près de nous aujourd’hui, comment jugeraient-ils un tel comportement ? Nous confierait-on un rôle dans le monde à venir, où la justice sera universelle et où Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui !) sera présent ? Nous accepteraient-ils seulement ?

Ma question fondamentale est la suivante : N’y a-t-il pas un meilleur moyen d’interagir avec l’ensemble du monde ? Aujourd’hui, il y a des centaines de millions de chrétiens, des centaines de millions de musulmans et des millions de gens (la famille d’Imram) [4] qui observent les enseignements de Moïse (Que la Paix soit sur Lui !). Toutes les religions d’origine divine ont en commun leur respect pour un mot, et c’est "monothéisme", ou la croyance en un Dieu qui est unique et sans égal dans le monde.

Le Saint Coran insiste sur ce nom commun et interpelle tous les fidèles des religions divines, en ces termes (Sourate 3, 64) : " Dis [aux chrétiens et aux Juifs] : « Ô disciples du Livre ! Adoptons d’un commun accord une formule équitable [à savoir] que nous ne servirons qu’Allah et ne Lui associerons rien, et [que] nul d’entre nous n’aura d’autres dieux hormis Allah ». Mais s’ils retombent dans l’erreur, dis alors : « Rendez témoignage que [en ce qui nous concerne] nous sommes soumis » [à Dieu, litt. : ’musulmans’]." [5]


Monsieur le Président,

Selon les versets divins, nous avons tous été appelés à adorer un seul Dieu et à observer les enseignements des divins prophètes.

"Adorer un Dieu, Qui est au-dessus de toutes les puissances du monde et peut faire ce qui Lui plaît." "Le Dieu Qui sait ce qui est caché et ce qui est visible, le passé et l’avenir, sait ce qui se passe dans les cœurs de Ses serviteurs et note leurs actions."

"Le Seigneur à Qui appartiennent les cieux et la terre et dont tout l’univers est la Cour". "Les plans de l’univers sont l’œuvre de Ses mains, et Il donne à Ses serviteurs les bonnes nouvelles de la miséricorde et du pardon des péchés". "Il est le compagnon des opprimés et l’ennemi des oppresseurs". Il est le Compatissant, le Miséricordieux". Il est le recours des fidèles et les conduit de l’obscurité vers la lumière". "Il est témoin des actes de Ses serviteurs". "Il invite Ses serviteurs à être fidèles et à accomplir de bonnes actions, et Il leur demande de demeurer sur la voie de la justice et de rester fidèles". "Il appelle ses serviteurs à être attentifs à Ses prophètes et Il est témoin de leurs actions". "Une fin néfaste est le lot de ceux-là seuls qui ont choisi la vie de ce monde et Lui ont désobéi et ont opprimé Ses serviteurs". Et "Une bonne terre et un paradis éternel appartiennent aux serviteurs qui craignent Sa majesté et ne suivent pas leur moi débauché".

Nous croyons qu’un retour aux enseignements des divins prophètes est la seule voie qui mène au salut, et on nous a dit que Votre Excellence suit les enseignements de Jésus (Que la Paix soit sur Lui !) et croit aux divines promesses du règne des justes sur la Terre.

Nous croyons également que Jésus-Christ (Que la Paix soit sur Lui !) était l’un des grands prophètes du Tout-Puissant. Il est loué, à plusieurs reprises, dans le Coran. Jésus (Que la Paix soit sur Lui !) a également été cité dans le Coran (Sourate 19, 36) [comme disant] : " « En vérité, Dieu est mon Seigneur et le vôtre. Adorez-le ! Voilà la voie droite ! »

Servir le Tout-Puissant et lui obéir est le credo de tous les messagers de Dieu. Le Dieu de tous les peuples d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique, du Pacifique et du reste du monde, est unique. Il a donné la grandeur aux Humains.

Nous lisons encore dans le Divin Livre : "Le Tout-Puissant a envoyé Ses prophètes avec des miracles et des signes évidents pour guider les gens, leur montrer des signes divins et les purifier des péchés et des souillures. Et Il a envoyé le Livre et la balance, de sorte que les gens manifestent la justice et se gardent de la rébellion."

Et tous les versets ci-dessus peuvent être lus, d’une manière ou d’une autre, également dans le Bon Livre [6].

Les divins prophètes ont promis :

Viendra le jour où tous les êtres humains se rassembleront devant le tribunal du Tout-Puissant, pour que leurs actes soient examinés. Les bons seront immédiatement conduits au Ciel, et les scélérats subiront le châtiment divin. J’ai confiance que tous deux, nous croyons à ce jour-là, mais il ne sera pas facile d’évaluer les actions des gouvernants, parce que nous devons rendre des comptes à notre nation et à toutes les autres, dont la vie a été directement ou indirectement affectée par nos actes.

Tous les prophètes parlent de paix et de tranquillité pour l’homme, sur la base du monothéisme, de la justice et du respect de la dignité humaine.

Ne croyez-vous pas que, si nous en venons tous à croire et à obéir à ces principes, à savoir : monothéisme, culte de Dieu, justice, respect de la dignité de l’homme, croyance au Dernier Jour, nous pourrons surmonter les problèmes du monde - qui sont le résultat de la désobéissance au Tout-Puissant et aux enseignements des prophètes -, et améliorer nos actions ?

Ne croyez-vous pas que la foi dans ces principes favorise et garantit la paix, l’amitié et la justice ?

Ne croyez-vous pas que les principes susmentionnés, écrits ou non écrits, sont universellement évoqués ?

N’accepterez-vous pas cette invitation ? C’est-à-dire, un authentique retour aux enseignements des prophètes, au monothéisme et à la justice, pour préserver la dignité humaine et l’obéissance au Tout-Puissant et à Ses prophètes ?


Monsieur le Président,

L’histoire nous enseigne que les gouvernements répressifs et cruels ne survivent pas. Dieu leur a confié le sort des hommes. Le Tout-Puissant n’a pas laissé l’univers et l’humanité à leurs seuls stratagèmes. Il est advenu bien des choses contraires aux désirs et aux plans des gouvernements. Cela nous enseigne qu’une plus grande puissance est à l’oeuvre et que tous les événements sont déterminés par Lui.

Quelqu’un peut-il nier les signes d’un changement dans le monde d’aujourd’hui ?

La situation du monde d’aujourd’hui est-elle comparable à celle d’il y a 10 ans ? Des changements se produisent vite et adviennent à un rythme forcené.

Les peuples du monde ne sont pas satisfaits de l’état de choses actuel et accordent peu d’attention aux promesses et aux commentaires que font nombre de dirigeants influents du monde. Beaucoup de gens, de par le monde, se sentent en danger, ils s’opposent à l’extension de l’insécurité et de la guerre et n’approuvent ni n’acceptent des politiques douteuses.

Les gens s’insurgent contre le fossé qui se creuse de plus en plus entre les possédants et ceux qui n’ont rien, entre les pays riches et les pays pauvres.

Les gens sont écoeurés de la corruption croissante.

Les gens de nombreux pays sont exaspérés par les attaques dont sont victimes leurs racines culturelles et par la désintégration des familles. Ils sont également consternés par l’affaiblissement de la sollicitude et de la compassion. Les peuples du monde n’ont pas confiance dans les organisations internationales, parce que leurs droits ne sont pas défendus par ces organisations.

Ni le libéralisme ni la démocratie de style occidental n’ont été en mesure de contribuer à la réalisation des idéaux de l’humanité. Aujourd’hui, ces deux doctrines ont échoué. Ceux qui sont dotés de discernement peuvent déjà entendre le bruit de l’éclatement et de la chute de l’idéologie et des concepts des systèmes démocratiques libéraux.

Nous voyons de plus en plus que les gens partout dans le monde convergent vers un important point focal – qui est le Dieu Tout-Puissant. Il ne fait pas de doute que, par la foi en Dieu et les enseignements des prophètes, les gens vaincront leurs problèmes. La question que je vous pose est : "Ne voulez-vous pas vous joindre à eux ?"


Monsieur le Président,

Que cela nous plaise ou non, le monde est attiré par la foi dans le Tout-Puissant, et la justice et la volonté de Dieu l’emporteront sur tout.

Vasalam Ala Man Ataba’al hoda

Mahmood Ahmadinejad

Président de la République Islamique d’Iran

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Mis en ligne le 10 mai 2006, par M. Macina, sur le site upjf.org

WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Nous nous permettrons juste de signaler à l’attention du traducteur que concernant la note 1, la version anglaise ne dispose pas de la phrase dans son entièreté, pour les notes 2 et 3, Ahmadinejad n’utilise le mot de «juif» qu’une seule fois lors de son passage à propos de l’Holocauste dont il ne dit pas le mot. Enfin pour la note 4, dans la version en iranien, ce n’est pas «the good book», mais «Ketab (é) Moghadass» qui se traduit par le «Livre Saint» (probablement la Bible mais le doute est permis).

[1Nous tenons à la rappeler qu’en Iran, Ahmadinejad est surnommé le Finisseur : Ahmadinejad était finisseur (employé à finir les prisonniers fusillés), il leur tirait la dernière balle dans la tête.

[21 information & 2 versions, lire les commentaires de l’article :
- La stratégie des Européens se retourne contre eux

[3Je n’ai pas été en mesure de traduire convenablement ce membre de phrase : "thus trading the approval of the people and the Almighty with theirs

[4Un de nos internautes, M. Lévy, nous fournit la précision suivante, qui éclaire cette incise : La famille d’Imram désigne les Juifs fidèles - Moïse était le fils d’Amram - tous les autres juifs sont ’infidèles’, leurs Prophètes n’arrêtent pas de le leur reprocher ". On notera que cette formule dispense Ahmadinejad de mentionner les Juifs par leur nom.

[5On notera qu’une fois de plus, le président iranien évite soigneusement de mentionner les Juifs par leur nom.

[6Passage peu clair. J’ignore si "Le bon livre" est le Coran. Peut-être s’agit-il d’un recueil de Hadiths, ou traditions orales, non incluses dans le Coran.