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4.000 centrifugeuses fabriquées à l’insu de l’AIEA
09.08.2005 ( nos commentaires )

L’Iran aurait fabriqué secrètement quelque 4.000 centrefigeuses capables d’enrichir l’uranium pour le transformer en uranium militaire.



Un porte-parole des Moudjahidines du Peuple a déclaré à l’Associated Press que ces centrifugeuses -dont il affirme qu’elles ont été fabriquées à l’insu de l’AIEA- seraient prêtes à être installées sur le site nucléaire de Natanz.

Cet homme, Ali-Reza Jafar-zadeh a exposé des informations qu’il a qualifié de « très récente » ; ses sources sont au sein du régime de Téhéran et dit-il, « ont prouvé leur fiabilité par le passé ».

Une brève biographie de M. Jafar-zadeh

Personnage en vue de l’OMPI aux Etats-Unis, Ali-Reza Jafar-zadeh est toujours présenté comme le fondateur du Strategic Policy Consulting, un groupe de réflexion basé à Washington qui s’intéresse essentiellement à l’Iran et l’Irak.

Ali-Reza Jafar-zadeh est né à Machad (Iran) et a immigré aux Etats-unis avant la révolution islamique de 1979. Alors qu’il n’était qu’étudiant en génie civil, il s’est engagé dans l’Organisation des Moujahidines du Peuple Iranien, « OMPI ».

L’OMPI a été déclarée « organisation terroriste » par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Union Européenne et de nombreux autres pays en raison de son affiliation au régime de Saddam.

Les activités de l’OMPI en Irak ont débuté avec la participation des Moudjahidines dans la guerre Iran-Irak : ils étaient chargés d’intercepter des jeunes soldats perdus derrière les lignes irakiennes et de les éliminer.

Sur ordre de Saddam, ils ont engagé des opérations contre les adversaires du dictateur irakien : on peut citer le massacre des Kurdes et des Arabes des marais en mars 1991, après la 1ère guerre du Golfe. Ils ont aussi collaboré avec les services secrets irakiens pour soustraire des armes de destruction massive aux recherches des inspecteurs militaires des Nations unies.

Jafar-zadeh a travaillé pour les Moudjahidines dans plusieurs pays dont l’Irak. Après avoir été promu « porte-parole de l’organisation » aux Etats-Unis, il obtient le droit de siéger au Comité des Affaires étrangères du CNRI.

Le CNRI ou Conseil National de la Résistance d’Iran est une structure supposée regrouper plusieurs mouvements d’opposition à la République Islamique d’Iran. Pendant un temps, le PDKI, mouvement des communistes kurdes iraniens en a fait partie. Aujourd’hui, les Moudjahidines sont les seuls membres du CNRI qui leur sert de façade politique. Le CNRI est également reconnu comme organisation terroriste par les Etats-Unis.

Fidèle aux Moudjahidines en toutes circonstances, Jafar-zadeh a même divorcé de son épouse, en 1990, pour cause d’incompatibilités idéologiques et sur ordre du Guide Suprême de l’OMPI, Massoud Radjavi.

Jafar-zadeh s’est porté à plusieurs reprises volontaire pour des opérations suicide.

Dans le numéro 127 de la publication de l’OMPI, il se disait « Prêt à se faire brûler vif devant le bureau de l’ONU à New York si cela s’avérait nécessaire pour la cause de l’Organisation ».

En 1988, vers la fin de la guerre Iran-Irak, avec quinze autres membres des Moudjahidines vivant aux Etats-Unis, Jafar-zadeh rejoint l’opération militaire Lumière Eternelle. Massoud Radjavi lança à l’intérieur de l’Iran la totalité de ses combattants, environ 5000 personnes, afin de renverser les mollahs. L’opération fut un échec cuisant.

Promotion interne

Le 24 mars 91, au cours d’une conférence de presse, Jafar-zadeh exposait en détail l’opération Morvarid. Human Rights Watch considère cette opération comme un massacre délibéré de civils kurdes par les Moudjahidines sous les ordres directs de Saddam.

Quelques mois plus tard, la radio des Moudjahidines a annoncé que Jafar-zadeh était nommé membre du conseil d’administration de l’OMPI. Son nom a alors été publié avec son grade paramilitaire dans la publication de l’OMPI.

En 92, Jafar-zadeh s’est rendu au Pakistan pour rencontrer des chefs tribaux du Baloutchistan et nouer des relations afin de faciliter l’envoi de groupes terroristes en Iran. Jafar-zadeh a alors versé de l’argent à ces chefs locaux pour le compte des services de renseignements irakiens.

Au sein du Strategic Policy Consulting Jafar-zadeh fait du lobbying à Washington afin de faire sortir l’OMPI de la liste américaine des organisations terroristes.

Nucléaire

La politique nucléaire des mollahs suscite d’énormes inquiétudes en Iran aussi bien parmi les scientifiques que parmi les hauts gradés des Gardiens de la Révolution.

En mars 2004, quinze généraux des Pasdaran ont été exécutés pour s’être opposés à cette politique qu’ils avaient qualifiée de suicidaire.

Nombreux sont les Iraniens haut placés qui désapprouvent cette politique : ils envoient des informations à l’étranger pour faire avorter les plans de la République Islamique.

De nombreux mouvements d’oppositions iraniens n’exploitent pas ses données de peur que ses informations ne soient utilisées pour préparer une attaque militaire contre l’Iran. L’ensemble des mouvements patriotiques et laïques désapprouvent une telle attaque.

Or ces mouvements ne font pas partie de la liste des mouvements terroristes et n’ont pas à négocier pour en sortir.

Beaucoup au sein de l’opposition démocratique iranienne attribuent la divulgation de ces informations au désir des Moudjahidines de s’acheter une assurance vie au lendemain de la chute des mollahs.


MEK : Moujahidin E Khalq en persan,
MKO : Mojahidin E Khalq Organization,
OMPI : Organisation des Moujahidine du Peuple iranien,
CNRI : Conseil National de la Résistance d’Iran,
NCRI : National Council of Resistance of Iran,
Ce sont les divers noms d’une même structure commandée le couple Radjavi (Rajavi).