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3 semaines dans les geôles iraniennes et pas de visite de Shirin Ebadi !
29.04.2006

Jaleh Jahandideh est une femme qui relate ses aventures dans la république des mollahs, des aventures dont nous nous faisons l’écho.



En Janvier dernier, Jaleh, une iranienne devenue américaine est retournée en Iran pour rendre visite à sa famille et spécialement à sa grand-mère de 94 ans à la santé déclinante. Elle est donc allée à Oroumyeh (Rezayieh) lui rendre visite. Son ex-mari dont elle avait divorcé voici un certain temps, un haut gradé de l’armée a appris sa présence en ville et a aussi appris que Jaleh s’était remariée avec un américain. Moins de deux heures après son passage à la maison de la grand-mère où il venait d’apprendre la nouvelle, des gardiens de la révolution sont venus l’arrêter pour bigamie (polyandrie) qui est punissable de la peine de mort selon les lois de la république islamique.

Les gardiens au nombre de cinq lui ont bandé les yeux et l’ont emmené en prison où elle a bien cru mourir. Jaleh nous raconte ses 3 semaines en enfer, une fois elle a été contrainte de dormir dans ses excréments durant trois jours, souvent elle a été battue, par deux fois, on lui a mis un pistolet sur la tempe, par deux fois l’arme était chargée à blanc, mais par deux fois elle a sentie sa dernière seconde arriver. Bien entendu elle n’a jamais vu ni avocat ni d’ailleurs de procureur.

Finalement sa famille et son mari aux USA ont réussit à lui faire parvenir 25 000 $ avec lesquels elle a acheté sa liberté. A peine sortie, à pied, puis à cheval elle est partie vers Arbil en Irak puis en Jordanie d’où elle a pu gagner les USA. Jaleh finit en nous disant qu’elle ne remerciera jamais assez dans sa vie les USA, un pays où là bas même les plus grands criminels du 11 septembre peuvent avoir accès à un avocat alors qu’elle n’ayant pas pu contacter de juristes n’avait qu’une crainte, celle de finir enterrée dans un coin sans que personne ne le sache jamais.

Bien évidemment le cas de Jaleh na pas été évoqué par Mme Ebadi lors de sa tournée triomphale dans le monde, y compris aux USA où elle ne se fera pas arrêter pour un motif fallacieux. Être Prix Nobel offre quelques avantages, on peut aller sur les TV françaises sans condamner les propos antisémites d’Ahmadinejad et se limitant à dire que l’holocauste est un partie (douloureuse) de l’histoire, rappelant étrangement des propos similaires qui avaient eux été fort justement combattus.

Être prix Nobel permet d’aller défendre la bombe nucléaire du régime de Téhéran, n’oublions pas qu’elle a dit textuellement que son pays avait besoin de quelques réformes mais que dans l’ensemble l’oeuvre du régime était positive... on dirait un jugement à la Marchais à propos du communisme !

Toujours est il que dans la prétendue république démocratique islamique iranienne, tout citoyen, étranger ou iranien, peut se retrouver en prison sans motif et voir sa vie gravement menacée sans que personne ne soit mis au courant. Ici et ailleurs nous sommes nombreux à tenter de dévoiler ce qui se passe réellement dans ce pays mais il y aura toujours des événements, des exactions et des crimes dont nous ne serons avertis que tardivement si ce n’est jamais. Il convient donc de continuer de s’informer par nous-mêmes, sans pouvoir compter sur le soutien de Shirin Ebadi qui par ses comportements compromet gravement la crédibilité de cette vénérable institution.


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