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Analyse de la déclaration du Conseil de Sécurité
30.03.2006

Voici le texte de la déclaration adoptée mercredi 29 mars par le Conseil de Sécurité de l’ONU sur l’Iran (suivi des détails nécessaires pour la bonne compréhension de la déclaration).



« Le Conseil de Sécurité réaffirme son attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et rappelle le droit des Etats parties, conformément aux articles I et II du Traité, de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination ;

Le Conseil de Sécurité note avec une vive inquiétude le grand nombre de rapports et de résolutions de l’AIEA relatifs au programme nucléaire iranien, qui lui ont été transmis par le directeur général de l’AIEA, y compris la résolution du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA de février (GOV/2006/14)  ;

Le Conseil de Sécurité note aussi avec une vive inquiétude que, dans son rapport du 27 février 2006 (GOV/2006/15) , le directeur général dresse une liste de questions et de problèmes en suspens, dont certains pourraient avoir une dimension nucléaire militaire, et que l’AIEA n’est pas en mesure de conclure qu’il n’y a pas de matières ou d’activités nucléaires non déclarées en Iran ;

Le Conseil de Sécurité note avec une vive inquiétude que l’Iran a décidé de reprendre les activités liées à l’enrichissement, y compris des activités de recherche-développement, et de suspendre sa coopération avec l’AIEA au titre du Protocole additionnel ;

Le Conseil de Sécurité exhorte l’Iran à prendre les mesures requises par le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, en particulier au paragraphe 1 de sa résolution GOV/2006/14, qui sont essentielles pour instaurer la confiance dans les fins exclusivement pacifiques de son programme nucléaire, et à régler les questions en suspens, et souligne, à ce propos, qu'il est particulièrement important que l'Iran rétablisse la suspension complète et durable de toutes les activités liées à l'enrichissement et au retraitement, y compris des activités de recherche-développement, qui doit être vérifiée par l’AIEA ;

Le Conseil de Sécurité exprime la conviction qu’une telle suspension ainsi que le respect total par l'Iran des conditions requises par le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, sous vérification, contribueraient à une solution diplomatique négociée garantissant que le programme nucléaire iranien sert des fins exclusivement pacifiques, et souligne la volonté de la communauté internationale d’oeuvrer en faveur d’une telle solution, qui favoriserait également la non-prolifration nucléaire ailleurs dans le monde ;

Le Conseil de Sécurité appuie fermement le rôle du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA et félicite et encourage le directeur général et le secrétariat de l'AIEA pour l'action professionnelle et impartiale [c’était nécessaire de le rappeler ! (ndlr)] qu’ils ne cessent de mener afin de régler les questions en suspens en Iran, et souligne qu’il est indispensable que l’AIEA poursuive sa tâche pour élucider toutes les questions en suspens concernant le programme nucléaire iranien ;

Le Conseil de Sécurité prie le directeur général de l’AIEA de soumettre dans les 30 jours au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA et, parallèlement, au Conseil de Sécurité pour examen, et un rapport sur la suite donnée par l'Iran aux mesures demandées par le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA. »

Un exemple de l’impartialité de El Baradei :

Quand l’AIEA a demandé à visiter un laboratoire suspect à l’usine de production de matériel de défense de Parchin, les Iraniens ont traîné des pieds. Quand ils ont finalement autorisé la visite d’une équipe restreinte, ils en ont limité les déplacements, en violation de leurs engagements.

El Baradei a alors déclaré que l’AIEA n’avait trouvé « aucune preuve » établissant l’existence d’un programme d’armes nucléaires en Iran, une déclaration que les dirigeants iraniens citent depuis comme preuve de leurs intentions pacifiques.

Mais l’AIEA n’a aucune autorité pour déterminer si un pays possède ou pas un programme d’armes nucléaires. C’est au Conseil de Sécurité des Nations unies qu’appartient cette décision.

La tâche de l’AIEA est de déterminer si un pays est en violation de son accord de garanties et les rapports de l’AIEA ont déjà abondamment prouvé que l’Iran a effectivement transgressé son accord de garanties (lien).

L’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) est une agence spécialisée de l’ONU. Basée à Vienne, en Autriche, elle cherche à promouvoir les usages pacifiques de l’énergie nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires. L’AIEA n’a aucun pouvoir de décision contraignant, seul le Conseil de sécurité des Nations unies a ce pouvoir. La déclaration comporte un avertissement, mais elle est l’aveu de la division des 5 grands et l’absence d’une stratégie précise et unique pour empêcher les mollahs de s’implanter durablement et efficacement dans tout le Moyen-Orient (d'Afghanistan au Liban, pour déborder sur les pays du pourtour méditerranéen).

Les Russes et les Européens restent néanmoins sur des schémas anti-américains et comptent utiliser le régime des mollahs pour affaiblir la présence américaine au Moyen-Orient et ainsi pouvoir avancer leur propres pions dans cette région. Le peuple iranien et les Libanais sont loin de recouvrer leur liberté si les Européens persistent à jouer contre les Etats-Unis un jeu propre à renforcer les positions des mollahs (l’axe Iran-Syrie-Hezbollah-Hamas) et celles des Russes dans la Région.

L’Iran est le garde-manger pétrolier de l’Europe.

La source d’un pétrole à prix cassé.

Un client potentiel des combustibles nucléaires produits par une Joint-Venture Euro-Russe.

Un client potentiel pour l’achat de centrales Françaises ou Russes...

Le Conseil de Sécurité est le club des clients et fournisseurs des mollahs. On ne peut s'attendre à plus de résultats de la part d'une telle institution. Au mépris d'un processus réglementé qui transfert les dossiers litigieux de l'AIEA vers le Conseil de Sécurité. Ce dernier vient de se décider pour un processus inversé. La déclaration, qui ressemble à s'y méprendre à la prose d'El Baradei dans ses nombreux et inefficaces rapports, est une reculade... Et nous risquons d'avoir des surprises importantes quant à la qualité réellement contraignante des sanctions à venir... peut-être dans un mois !

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Conformément aux articles I et II du Traité

- ARTICLE 1er : Tout État doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à ne transférer à qui que ce soit, ni directement ni indirectement, des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs, ou le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ; et à n’aider, n’encourager ni inciter d’aucune façon un État non doté d’armes nucléaires, quel qu’il soit, à fabriquer ou acquérir de quelque autre manière des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs, ou le contrôle de telles armes ou tels dispositifs explosifs.

- ARTICLE 2 : Tout État non doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à n’accepter de qui que ce soit, ni directement ni indirectement, le transfert d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ou du contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ; à ne fabriquer ni acquérir de quelque autre manière des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs ; et à ne rechercher ni recevoir une aide quelconque pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires explosifs. (Le TNP dans son intégralité)

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La liste de questions et de problèmes en suspens dans le rapport du 27.02;2006

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