Larijani invite Paris, Berlin, Moscou dans son Bunker 30.03.2006 ou le Pourrissement attendu par les mollahs (Analyse) La France, l’Allemagne et la Russie pourraient être associées à la création d’un consortium international qui serait chargé de produire du combustible nucléaire en Iran, a affirmé le principal négociateur iranien dans ce dossier, le milicien Larijani. « Le terrain iranien lui serait loué pour une durée à définir, qui pourrait être très longue », ajoute-t-il. M. Larijani souligne que « l’Iran possède des frontières terrestres et maritimes très étendues. Dès lors que le principe d’un tel consortium sera accepté, il n’y aura aucune difficulté, le terrain sera trouvé ». Sans doute, il a oublié de préciser que le terrain sera gardé par les bassidjis et les Pasdaran, que les ingénieurs qui travailleront en Iran seront, eux aussi, gardés par les Bassidjis et les Pasdaran, que les maisons où habiteront ces ingénieurs et leurs familles seront gardées par les… Larijani propose que Paris, Berlin, Moscou livrent désormais eux-mêmes leurs otages au régime des mollahs. Un tel consortium sera le point du départ d’une plus grande crise et aboutira à une option militaire contre l’Iran. C’est ce qui ressort de notre évaluation : les mollahs ont intérêt à provoquer les occidentaux pour que ces derniers, excédés, attaquent l’Iran. Ils estiment que le pourrissement de la situation pourrait bénéficier à leur consolidation et ils n’ont pas tort. Les iraniens oppressés par ce régime attendent un geste ou un signal des Européens et ce signal ne viendra jamais, ils en attendent des américains et le signal vient mais avec une qualité qui laisse à désirer : les américains soutiennent les faux dissidents du régime et oublient d’étancher les 27 ans de soif de laïcité des iraniens, des plus jeunes aux plus vieux. Le pourrissement attendu par les mollahs consolidera le régime car ceux qui attendent trop de l’aide américaine seront déçus et abandonneront la lutte ou in extremis travailleront avec les mollahs. Et si les occidentaux attaquent les mollahs, ils le feront quand cette consolidation sera établie et ils n’auront aucune difficulté à gérer la colère d’un peuple qui a attendu la délivrance et ne récolte que la destruction. Evidemment, ils prennent de très gros risques, mais en revanche les occidentaux qui jouent la prudence n’en prennent aucun et se trouvent dépassés par un joueur très retors. Ce scénario aboutira à renforcer les mollahs, mais bizarrement il convient à l’Europe qui peut y jouer un rôle passif. Et les mollahs sont prêts à sacrifier le pays dans une guerre pourvu qu’à son issue ils demeurent au pouvoir. S’ils restent au pouvoir, ils continueront la même politique énergétique : vente du pétrole en Buy-back (qui plus est au nom de la reconstruction d’un pays détruit). Un programme qui convient fort bien aux géants Européens comme Total, Statoil ou Shell, aux Japonais Inpex et au Russes Gazprom. Et il y a certainement quelques pétroliers américains qui rêvent de revenir en Iran. L’offre piège de Larijani d’un «central bunker» entouré de Bassidjis et de Pasdaran est une provocation supplémentaire. Si les Européens acceptent, ils seront piégés ultérieurement et l’on aboutira à une confrontation ; s’ils refusent le régime ne manquera de vouloir « rompre » le « dialogue ». Et nous nous retrouvons dans les conditions d’Août 2005, il y a 232 jours, quand les mollahs avaient repris les activités nucléaires… L’Europe reste le principal obstacle à la résolution du problème car elle estime que le statut quo ou le pourrissement lui conviennent mieux que des sanctions qui renverseraient les mollahs. Les mollahs le savent et en jouent, mais rien ne garantit qu’ils seront plus « sages » et qu’ils renonceront à la bombe et le Jihad livré clef en main avec. Ils jouent gros pour rafler la mise.
Bonne lecture et à très bientôt. |