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Fête du Feu : Nuit d'émeutes et Silence des medias made-in Europe
17.03.2006

En 2005, les bassidjis avaient tué 50 jeunes, cette année les jeunes ont envoyé en enfer au moins 9 bassidjis (chiffre du régime). Devant l’étonnement des journalistes étrangers présents, notre étonnement ce matin est encore plus grand du silence des médias occidentaux sur ce qui s’est passé nous faisant croire qu’ils n’avaient pas de correspondants sur place.



Aussi nous allons faire ce qu’ils auraient dû faire et vous faire un petit compte rendu de la nuit du Tchahar-Chanbeh-Souri en Iran.

En constatant que même les moudjahiddines de Rajavi de l’OMPI marxisto-islamique ont repris à leur compte dans leurs journaux et sites d’Internet des faits qui se sont passés et pour lesquels ils n’avaient pas fait appel à manifestation, mais ils nous ont depuis longtemps habitués à cet exercice qui ne trompe plus les iraniens mais qui marche encore parmi de soit disants intellectuels occidentaux souvent de gauche.

Toujours est il que les iraniens sont sortis en nombre dans les rues des grandes villes du pays pour fêter Tchahar-Chanbeh-Souri et que parmi eux figurait un nombre de jeune à qui le gouvernement avait fait des mises en garde en leur présentant cette fête comme impie. Mais la fête s’est quand même déroule même si elle s’est surtout transformée en grandes manifestations anarchiques à l’encontre du régime. Ce soir-là des slogans violents ont été lancés, des slogans contre les dirigeants mais aussi contre les directives islamiques des mollahs qui furent l’objet de tous les déchaînements.

Même si les autorités islamiques pourront prétendre que la république est toujours islamique, force est de constater que cette fête fut très populaire et que beaucoup d’interdits ont volé en éclat. Des femmes ont sauté par-dessus les feux en retirant les voiles, des canettes de bière de contrebande ont circulé dans les rues, les pétards, feux de Bengale et autres feux d’artifice étaient partout et bien souvent ces engins furent détournés et transformés. En effet, bon nombre de ces engins furent modifiés et améliorés pour se transformer en petites bombes et engins incendiaires dont les premières et principales victimes furent les véhicules des forces islamiques et tout spécialement les bassidjis.

Dans le même esprit, les autorités seront contraintes malgré tout, du moins en petit comité privé, de constater que le désaveu est terrible au sein de l’ensemble de la population. Les autorités seront bien en peine d’invoquer le complot sioniste, les forces de l’étranger, les pervertis après avoir tant lutté depuis plus d’un mois en tentant d’interdire, de dissuader, de proclamer la non-islamité de la nuit du mercredi. Jamais auparavant de façon si massive, si publique et si claire on avait entendu autant de slogans purement anti-islamique et anti-mollah dans ce pays dont les autorités ont « tout » basé sur l’interdit absolu et religieux de remettre en cause « tout ce qui est proclamé au nom de l’islam ».

Le principal quotidien du régime a livré un premier bilan de cette nuit épique : 9 bassidjis tués, 159 hospitalisés et 37 dans un état grave. Il est ainsi intéressant de consulter les différents journaux qui ont paru en Iran au lendemain de cette soirée, journaux qui ne trouvent à évoquer le sujet que dans les rubriques des faits divers pour parler des incendies causés aux domiciles privées par des pétards lancés par de jeunes désoeuvrés (sic) et ne relatant rien d’autre. Officiellement il n’y a pas eu de nuit entre le mardi et le mercredi en république islamique, qu’on se le dise !

Si jusqu’à il y a encore une dizaine d’année cette fête était restée traditionnelle, depuis lors elle est devenue la nuit d’expression de toutes les rancoeurs d’une population opprimée et ce n’est pas sans raison que toutes les forces de sécurité islamiques du pays avaient été mobilisées par les autorités qui avaient supprimées toutes les permissions et congés de leurs forces les plus fidèles.

Dans quelques villes le spectacle ressemblait plus à des scènes de guérilla que de fête, la population s’en prenant aux bassidjis qui ripostaient. Des arrestations, des matraquages, des blessés et aussi quelques morts ont été signalés à travers tout le pays.

Aujourd’hui on attend les premières réactions des dirigeants, qui seraient en réunion pour décider de la façon de présenter les événements de la nuit. La lecture des dépêches d’agences gouvernementales du pays sera instructive dans les heures et jours qui viennent.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Silence du côté des ambitieux journalistes français en Iran : Siavash Ghazi et Arezou Eqbali de l'AFP n'ont rien vu de particulier digne d’une dépêche ce soir-là et Delphine Minoui avait perdu son bic.

[Recherche Par Mots Clefs : AFP (très instructif)]

Pour en savoir + sur Delphine Minoui :
- L’Iran, le pays des « Mad Max »

Pour en savoir + sur la Méthode Minoui :
- Delphine Minoui, la passionaria de Khatami

Pour en savoir + sur la Minoui et les Pendaisons d'opposants
- Delphine Minoui : La guignole de l’info

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