Le Foot vous dégoûte ? Savourer la « sérénité du stade » en Iran ! 04.03.2006 Le mercredi 1er mars à Téhéran, des femmes et filles voulaient voir le match de football et se sont donc rendues à cet effet au stade Azadi (liberté). De manière bestiale (il n’y a pas d’autre mot), elles furent attaquées par les vigies des milices religieuses. Les talibans gouvernementaux ont sévi à leur façon, une façon nommée par leur chef, la « mise au pas islamique ». Les premières à subir les assauts des sbires du régime des mollahs étaient celles qui tenaient un drapeau national dans la main, les drapeaux leur furent arrachés, mais pire encore furent piétinés par les miliciens, or il s’agissait du drapeau national. Le colonel, qui dirigeait ces opérations héroïques, s’adressant avec un micro à ses troupes leur criait « ne leur adresser pas la parole, frappez les » ! Puis il a ordonné de se saisir des femmes et des filles et a lui même participé à l’assaut armé d’une matraque. Il s’en est pris tellement durement sur une fille d’une quinzaine d’année qu’il est lui même tombé par terre. Il a lors frappé la fille au visage avant de s’en prendre aux autres femmes, qui rappelons-le ne demandaient qu’à pouvoir assister à un match de football. Par la suite il a même reproché aux femmes de porter des voiles et foulards blancs et pas noirs. Reprenant en choeur le slogan officiel « l’énergie nucléaire est notre droit absolu », ces femmes éprise du foot, ont alors crié que « voir le foot est notre droit absolu ». Les femmes ont alors étaient mises en file puis filmées par les pasdarans (pour le trombinoscope de la police). Des journalistes présents à ce moment ont été arrêtés également, leurs notes et K7 ont été saisies puis données à un représentant du Gouverneur de la province qui les attendait dans un 4x4. L’envoyé du Gouverneur du pouvoir islamique a demandé aux femmes arrêtées de désigner des déléguées pour discuter avec lui. Les femmes arrêtées ont été forcées à monter dans des bus pour quitter les lieux et le représentant du Gouverneur leur a fait comprendre qu’elles ne devaient revenir sauf si « elles voulaient passer la nuit en prisons avec les gardiens ». Pour tout dire, un groupe de femmes a de nouveau repris le chemin du stade pour y arriver vers la fin de la deuxième mi-temps où un caméraman sportif a commencé à les filmer avant d’être arrêté à son tour. On comprend mieux pourquoi le direct n’existe pas en république islamique iranienne. Dans les organes de presse de ce jour, les journalistes insistent étrangement sur l’atmosphère religieuse de ce match. Un journal seulement a évoqué l’incident : « la présence non autorisée et inopportune de quelques femmes a brièvement perturbé la sérénité du stade , ces femmes n’avaient pas une attitude respectueuse des bonnes manières » |