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Négociations Iran-Russie : une impossible entente
01.03.2006

Moscou accueille une délégation iranienne conduite par le chef du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Larijani, afin de trouver un accord sur la question du programme nucléaire iranien. Des négociations déterminantes avant la réunion cruciale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du 6 mars 2006 et un éventuel transfert du dossier au Conseil de sécurité des Nations unies. Iraniens et Russes tentent de trouver une impossible entente.



La partie iranienne a multiplié, depuis le début des négociations avec Moscou le 20 février, des déclarations « encourageantes » sur une « base commune » ou un « accord de principe » concernant la création d’une entreprise russo-iranienne pour l’enrichissement en Russie de l’uranium destiné à Téhéran.

Mais le régime des mollahs refuse fermement un moratoire sur l’enrichissement d’uranium sur son territoire, un point sur lequel la partie russe n’est pas prête à transiger. Les Russes doivent donc surmonter le refus d’aborder un thème désagréable avec leurs interlocuteurs très désagréables. Dès son arrivée à Moscou l’un d’eux, le négociateur iranien Ali Larijani a confirmé cette position, en refusant de faire du moratoire sur l’enrichissement d’uranium une condition au règlement du problème.

« Les réponses aux questions (concernant le nucléaire iranien) n’ont aucun rapport direct avec le moratoire », a dit Larijani.

« Un moratoire est nécessaire quand il y a un danger, mais toutes nos activités sont transparentes », a-t-il ajouté, affirmant que son pays acceptait les inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), « les inspections internationales conformes à la loi ». Or, le mot clé du régime des mollahs est l’opacité. Les mollahs ont dissimulé leurs activités nucléaires pendant 18 ans et aujourd’hui encore, le parc nucléaire de l’Iran est un vrai mystère pour les experts et les inspecteurs de l’AIEA. Parallèlement, les mollahs n’ont jamais autorisé les inspecteurs de l’AIEA de mener des enquêtes « conformes au Protocole Additionnel » sur les sites qu’ils jugeaient suspects.

En exigeant le moratoire sur l’enrichissement d’uranium en Iran, Moscou est sur la même longueur d’onde que Washington qui, sans participer aux pourparlers, y joue en fait un rôle déterminant par sa volonté d’empêcher Téhéran de se doter d’une technologie nucléaire militaire.

De son côté, la partie iranienne souligne sa résolution de poursuivre ses recherches en matière nucléaire, les Russes doivent donc surmonter le refus d’aborder des thèmes désagréables avec leurs interlocuteurs désagréables. Si les pourparlers russo-iraniens n’aboutissent pas, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui doit se réunir le 6 mars, devrait transmettre le dossier iranien au Conseil de sécurité et ce dernier, en se basant sur le traité de non prolifération (TNP), pourrait prendre des sanctions économiques et diplomatiques contre la République islamique.

Pour les médias russes proches de Poutine (opposé aux sanctions), ce serait pratiquement un feu vert pour des frappes militaires américaines contre les installations nucléaires iraniennes. Évoquant les pourparlers, la presse russe est unanimement pessimiste. Selon le quotidien Rossiïskaïa Gazeta, organe gouvernemental au ton libre, « Téhéran n’utilise les négociations avec Moscou que pour couvrir ses ambitions nucléaires », et pour la Russie, son « succès diplomatique attendu risque de se transformer en affaire désagréable ».

Pour Kommersant, « les négociations ne donneront aucun résultat, car l’objectif principal de l’Iran n’est pas de créer une entreprise commune pour mettre fin à la crise, mais de gagner du temps et retarder le passage du dossier nucléaire iranien au Conseil de Sécurité ».

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir +
- Analyse : L'Iran insistant sur son droit à l'enrichissement


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