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L’interdiction du blasphème ne sera pas incorporé à la chartre des Droits de l’Homme
24.02.2006

Genève, le 20 Février 2006 - Trois groupes de défense des droits de l’Homme ont aujourd’hui invité le président de l’Assemblée Générale et des Nations Unies à rejeter les tentatives de dernière minute d’incorporer des préceptes religieux islamiques à la nouvelle charte du conseil des droits de l’Homme.



Les trois ONG, UN Watch en Suisse, Freedom House aux USA, et le parti radical transnational en Italie, ont demandé à Jan Eliasson de rejeter tous les amendements soumis par le bloc des 56 nations islamiques qui inséreraient une référence spéciale aux « actions contre les religions, les prophètes et la croyance ».

Les délégués s’étaient réunis pendant des mois pour négocier une révision du texte principal des droits de l’Homme et un document consensuel final devait être présenté par Eliasson cette semaine. Avec des protestations violentes après la publication en Europe des caricatures dépeignant le prophète Muhammad, la dernière demande de l’Organisation de la Conférence Islamique (OIC) a créé une crise dans les discussions.

Un certain nombre de grandes organisations de défense des droits de l’Homme font savoir que la commission des droits de l’Homme de l’ONU est devenue un refuge pour les pires violeurs de cette charte, bloquant les sièges pour empêcher les actions contre eux et leurs violations de la charte des Nations Unies. La Libye, Cuba, le Zimbabwe et le Soudan sont membres réguliers de la commission.

La semaine passée, pendant les négociations pour établir un nouveau Conseil de droits de l’Homme pour remplacer l’actuelle Commission de l’Onu sur les droits de l’Homme, l’organisation de la Conférence islamique a proposé un amendement qui instaurerait au niveau mondial l’interdiction du qui existe déjà dans certains pays musulmans.

L’amendement demande que la charte des nouveaux droits de l’Homme « interdise l’intolérance, la discrimination, l’incitation à la haine et la violence résultante des actions contre les religions, les prophètes et la croyance. »

Cette initiative, prise par les 56 pays de l’organisation de la Conférence islamique à l’Onu, a de graves conséquences et devrait être fermement rejetée par l’union européenne, les États-Unis et tous les pays qui défendent les principes de la liberté d’expression, de la liberté et des valeurs démocratiques. La défense des religions ne devrait pas être employée comme un écran de fumée derrière lequel se cacher pour créer une équation fausse entre conviction religieuse et droits de l’Homme internationaux.

L’amendement par l’OCI devrait être complètement rejeté pour les raisons suivantes :
Le mandat du Conseil de droits de l’Homme, une fois établi, sera de défendre les droits de l’Homme, y compris les droits essentiels de liberté d’expression, de la presse, de religion et de croyance. En revanche, l’effet principal de la proposition de l’OCI serait une augmentation de la censure des caricatures, livres, articles, oeuvres d’art, ou autres manifestations de pensée qui sont considérées blessantes par n’importe quelle religion, et serait aussi une érosion des libertés sous l’effet d’une religion.

Un des premiers effets de la proposition de l’OCI serait la justification des violences qui se sont produites ces derniers temps après les publications danoises des caricatures de Mohammed. Dans le passé, des artistes, auteurs, rédacteurs, éditeurs et dissidents ont été également menacés de mort pour leur représentation des religions et de figures religieuses considérées comme inacceptables par certains groupes. La proposition de l’OCI cherche à contraindre l’ONU et une imprimatur internationale à accepter cette violence comme de l’autodéfense face à des provocations soi-disant illégitimes. Le résultat de cette proposition augmenterait les menaces et violences à l’encontre de ceux qui ont et expriment des opinions religieuses contraires.

La semaine prochaine, le président de l’Assemblée Générale, Jan Eliasson, présentera un projet de résolution sur l’établissement du nouveau Conseil des droits de l’Homme. Nous insistons fortement auprès de l’Union Européenne, des États-Unis et de tous pays démocratiques pour s’opposer à l’adoption de cette proposition, qui corromprait le Conseil dès sa naissance. Si le prix à payer pour l’établissement du nouveau Conseil de droits de l’Homme doit amputer la liberté d’expression et de religion, alors ce prix ne vaut pas le coût d’être payé.il n’est pas intéressant le paiement.

Matteo Mecacci
- Représentant aux Nations-Unies, Parti Radical Transnational

Hillel Neuer
- Directrice générale d’UN Watch

Jennifer Windsor
- Directrice exécutive du Freedom House


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