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Grippe aviaire : Le BLACK-OUT iranien
15.02.2006

La présence du virus hautement pathogène H5N1, souche mortelle de la grippe aviaire, sur deux cygnes découverts morts sur une île allemande de la mer Baltique, ne fait plus de doute, a estimé mercredi matin le directeur d’un important institut scientifique allemand.



Les experts de l’Institut Robert-Koch « n’ont plus de doute, à titre personnel », que les deux cygnes étaient atteints par le dangereux virus, et une confirmation par le laboratoire de référence en Grande-Bretagne (dont les résultats sont attendus jeudi), n’est pas utile, a estimé le Professeur Reinhard Kurth à la télévision publique ZDF.

Les experts de l’Office fédéral de recherche sur les maladies animales transmissibles (BFAV), sur l’île de Riems (nord-est), ont eux-mêmes procédé mardi soir à des tests de confirmation « très inquiétants », a souligné Kurth, qui a précisé avoir eu une conversation téléphonique avec un de ses collègues du BFAV.

Si les Allemands sont à juste titre inquiets au sujet de ces deux signes, d’autres experts se disent « confiants » et « pas inquiets » en Iran où l’on a trouvé « officiellement » 135 cygnes morts de la grippe aviaire. Nous vous avions informé de deux cas de décès humains par la grippe aviaire au cours du mois de janvier 2006 : d’autres cas ont été signalés en Iran dans cette région de la mer Caspienne au cours de deux dernières semaines.

Le prix du poulet étant très élevé par rapport aux salaires perçus, il est reconnu que les Iraniens les plus pauvres, soit 85% de la population se contentent de manger des abats ou les pattes du poulet. Le danger ne vient pas de la consommation des poulets contaminés mais des conditions d’hygiène et du stockage de ces poulets contaminés avec d’autres produits.

Les cas de décès d’humains ont été signalés dans la région de Guilan, où les élevages de poulets sont nombreux et les deux cas avérés correspondaient à des personnes liées à des élevages de gallinacées. L’un était le patron d’un petit élevage et l’autre un employé. Les autorités de la république des mollahs ne diffusent pas de nouvelles à propos des cas humains pour ne pas affecter le marché de poulet qui est dirigé par les Pasdaran. La seule déclaration « rassurante » du régime des mollahs consiste à marteler que, pour l’Iran, ne sont atteintes que les « oies sauvages » et que la présence du virus n’a été détectée « dans aucun oiseau d’élevage domestique ou industriel ».

En dehors du fait qu’il s’agit d’une contrevérité, le véritable risque est que le prix du poulet encourage les habitants de cette province et ceux des autres régions à consommer des oiseaux sauvages.

La région de Guilan jouit d’un climat exceptionnel et elle abrite une faune animale diversifiée et notamment de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau. Le gibier d’eau est très appréciés dans la région et leur chasse apporte des revenus non négligeables aux paysans.

Cette situation sévit en Iran depuis plusieurs mois et la consommation de gibier infecté contribue à propager le virus. Il est à noter que les braconniers ont souvent de petits élevages d’oiseaux d’eau et de poulet et de ce fait la propagation du virus dans les petits élevages est quasi certaine. En ce qui concerne les élevages industriels, les risques sont les mêmes qu’en Turquie voisine où de nombreuses quantités industrielles de poulets suspects ou contaminés n’avaient pas été éliminées, mais tout simplement vendues aux distributeurs iraniens.

Aujourd’hui la presse s’étonne de l’arrivée du virus en Europe, mais depuis trop longtemps les Européens ne surveillent plus les affaires internes du régime des mollahs de peur de les importuner. Autre conséquence néfaste de la politique européenne de la non-ingérence, des nombreux Iraniens sont morts de la grippe aviaire dans l’indifférence générale et le virus s’est propagé dans tout l’Iran, jusqu’au Kurdistan iranien : aujourd’hui, le virus tue en Irak et il s’invite en Europe.

- Pour en savoir + sur les premiers cas humains en Iran

- Pour en savoir + sur la proximité des sites infectés en Turquie

3,673 oiseaux d’eau sauvages sont morts en Iran le 2 octobre 2005...
- Pour en savoir + sur les premiers cas d’oiseaux contaminés en Iran


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