Lundi aux alentours de midi, les malheureux étaient assis devant l’entrée de leur lieu de culte avec des glaïeuls blancs à la main. D’autres se trouvaient à l’intérieur de leur lieu de culte et certains montaient la garde sur le toit. Les policiers n’ont pu persuader les derviches de quitter les lieux et les ont prévenus que le Hezbollah allait entrer en scène. Le remue-ménage a attiré une foule nombreuse.

Les agitateurs de la milice se sont mêlés à la foule pour crier « Mort aux Soufis, Mort à la Charia, Soufis fous le camp ! » Les slogans furent suivis par des jets de pierre et les miliciens en tenue sont intervenus pour mettre fin à l’agitation qu’ils avaient eux-mêmes créée

Ils ont donné l’assaut au lieu de culte des derviches. Les miliciens lançaient des grenades lacrymogènes et les derviches allumaient des feux pour en neutraliser les effets du gaz. Qom avait pris une allure de Beyrouth, une impression amplifiée par les sirènes des ambulances, les tirs d’armes automatiques et l’intervention des pompiers. Les affrontements ont duré plus de 10 heures. Le régime des mollahs avait également donné l’ordre de couper la communication des portables dans le secteur et à 18 heures, ils ont coupé le courant, plongeant le quartier dans le noir.

Aucune indication n’a été donnée sur les vrais motifs de la décision de fermeture du lieu de culte, mais selon certaines rumeurs, le lieu de culte (Hosseynieh) sera entièrement rasé. Officiellement, les affrontements auraient opposé une centaine de derviches à nos gentils miliciens et officiellement il n’y aurait eu aucun blessé ni de mort.

Le mysticisme du soufisme se pose {{contre}} l’étouffement juridico-politique coranique. Les musulmans sunnites et chiites considèrent le soufisme avec la plus grande méfiance. Les adeptes de cette religion née en Iran sont appelés des derviches (farsi : درويش [derwiš], détaché des richesses). Le mot soufi et ses dérivés viennent de l'arabe souf signifiant laine (صوف [ṣūf], laine). Le soufi porte en général un vêtement de laine en signe de modestie comme les pauvres.