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Les seuls alliés valables de l’Iran au Conseil des Gouverneurs sont ses clients
28.01.2006

L’Iran militera mardi à Vienne en faveur d’une réduction de la production de brut de l’OPEP pour faire pression sur les Occidentaux qui, deux jours après la réunion du cartel, doivent se prononcer sur l’éventuel transfert à l’ONU du dossier nucléaire de Téhéran.



Le ministre iranien du Pétrole, Kazem Vaziri-Hamaneh, a demandé récemment à l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) de réduire son offre d’un million de barils par jour (mb/j) même si, selon les analystes, il n’aucune chance d’être suivi lors de la prochaine réunion ministérielle du cartel.

Compte-tenu de l’actuel niveau des cours, qui flirtent avec leur record historique d’août 2005 (70,85 dollars le baril, le 30 août), l’OPEP n’a aucune justification pour fermer le robinet.

Même si les probabilités d’une réduction de l’offre de l’OPEP sont quasi nulles, le régime des mollahs a intérêt à faire croire qu’il pourrait recourir à l’arme pétrolière, c’est-à-dire à une réduction volontaire de ses exportations pour provoquer un manque sur le marché et déclencher une flambée des prix. Il s’agit de bien faire réfléchir les Occidentaux qui siègent à l’AIEA et qui peuvent transférer le dossier du nucléaire iranien au Conseil de Sécurité.

Deuxième producteur de l’OPEP avec 4,2 mb/j, l’Iran exporte 2,7 mb/j. Les principaux clients de l’Iran - Chine, Japon, France et Allemagne- siègent au Conseil des 35 Gouverneurs de l’AIEA.

La psychologie du marché est telle que l’Iran n’a même besoin d’être crédible sur la mise à exécution de sa menace. Il lui suffit de l’évoquer pour avoir une influence sur les prix. C’est pourquoi Le ministre saoudien du pétrole a laissé entendre que son pays, le seul à disposer d’importantes capacités de production inutilisées, est disposé à produire plus si nécessaire.

L’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats du Golfe Persique ne veulent pas d’une baisse pour le moment et préfèrent même tirer parti de cette aubaine et reprendre des clients à l’Iran. Mais ceci est valable aussi pour le Venezuela, l’Indonésie, l’Algérie et la Libye qui siègent également au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA !

Les seuls alliés valables de l’Iran au Conseil des Gouverneurs sont ses clients. Parmi ces derniers, seuls les Chinois ont commencé à chercher un nouveau fournisseur qui est l’Arabie Saoudite. Tout repose donc sur le Japon, la France et l’Allemagne.


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