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Crash de l’avion des Pasdaran : rumeurs, info et intox
16.01.2006

Suite au dernier crash aérien en Iran dans lequel une quinzaine de responsables des Pasdaran a trouvé la mort, une sérieuse psychose se développe dans cette milice qui est un des piliers de la république islamique.



Le régime des mollahs, comme nous ne cessons de le répéter, est en réalité une oligarchie militaro-religieuse avec un petit nombre de seigneurs se partage l’Iran.

Certains de ces caïds sont des mollahs et d’autres des miliciens. La lutte des clans a toujours existé dans ce régime sans pour autant remettre en cause la survie du régime. La pression internationale donne une nouvelle dimension à cette lutte fratricide et pose le problème de la survie du régime.

Il existe des analogies frappantes entre les systèmes maffieux (famille, territoire, alliance, marché) et la composition et le fonctionnement de la république Islamique. Il n’est pas inconcevable que les parrains du premier plan utilisent des hommes du clan adverse pour augmenter leur propre puissance et affaiblir leurs adversaires, mais il arrive que ces alliances soient des échecs, et alors il y a dans ce cas des éliminations physiques.

Le crash du Falcon transportant des Commandants des Pasdaran est peut-être à classer dans cette catégorie. D’autant plus que la tension est grande en Iran et bon nombre des états étrangers aimeraient mettre fin à l’hostilité des dirigeants de ce régime sans pour autant éliminer un tel régime. Un régime corrompu convient toujours mieux à ceux qui veulent du pétrole toujours moins cher.

L’Afrique et sa cohorte de gouvernements dirigés par de jeunes officiers putschistes témoignent de cette réalité accablante. Les miliciens barbus aimeraient saisir leur chance, garder leurs fortunes, partager le butin des mollahs, modifier légèrement le cap de la république islamique et s’assurer d’une impunité relative en garantissant les intérêts des compagnies pétrolières déjà présentes en Iran. Les Russes ou les Chinois peuvent être intéressés par ce genre de solutions.

Des amis qui résident en Iran sont persuadés que derrière cet accident aérien se cache en vérité la main du gouvernement islamique lui-même. Ces amis pensent que les « putschistes » menaçaient Ahmadinejad et c’est lui qui les aurait expédiés en Enfer. Mais nous penchons plutôt pour l’hypothèse d’une élimination décidée par Rafsandjani qui suit un plan précis pour revenir sur le devant de la scène malgré son âge avancé. Le parrain Rafsandjani, un des hommes les plus riches du monde (rien que le monopole sur la pistache lui apporte plus de 740 millions de $ par an depuis une quinzaine d’années) est jalousé mais craint. Il sait qu’il doit sans cesse affirmer son autorité face aux jeunes loups du régime.

Mais nos amis en Iran n’ont pas tort quand ils affirment qu’il y a de plus en plus de rumeurs de coup d’état. Ce genre de rumeurs n’est pas nouveau et généralement dans la première année de chaque mandant présidentiel, les media du régime les diffusent pour faire une sorte de sondage secret et tester la popularité d’un coup de force qui permettrait de réorienter leur politique sans repasser par la case des pseudo-élections.

Du temps de Khatami, il y avait les mêmes rumeurs de coup d’état des Pasdaran. En même temps, le régime a intérêt à diffuser ce genre de rumeurs. L’objectif est de prétendre qu’il existe un pouvoir avec une légitimité populaire qui est en danger. Car il faut savoir que les « pseudo-putschistes » ne diffèrent guère des actuels dirigeants du régime, ils sont islamistes et ils ont trempé dans tous les sales coups du Hezbollah au Liban, en Afrique, en Bosnie, au Cachemire, dans le Golfe et ailleurs.

Le coup d’état est une machination complexe qu’on ne peut mettre en place juste pour éliminer Ahmadinejad. Car les Pasdaran sont au courant de l’utilité d’un Ahmadinejad dans le processus de rupture des négociations. Ils savent que la bombe atomique est considérée par le régime comme une garantie de survie. Ils ne peuvent ignorer que Ahmadinejad n’est qu’un pion. C’est pourquoi s’il y avait coup d’état, il balayerait l’ensemble des dirigeants, c’est-à-dire le clan de Rafsandjani et tous les mollahs et non un seul pion. Si le « coup » était destiné à éliminer Ahmadinejad, il ne serait qu’un attentat déguisé qui débouchera sur une purge des Pasdaran et cette hypothèse ne peut échapper à cette milice qui contrôle les Renseignements.

Il est donc très vraisemblable que les Services des Renseignements rêvent de prendre les rênes du pouvoir. Dans ce cas précis, il était vital que le clan de Rafsandjani ait voulu leur adresser un message sans équivoque. Le crash du Falcon du Commandant des Forces Terrestres serait en effet un sérieux avertissement aux Pasdaran (certains de leurs officiers craignent d’ailleurs que leur tour n’arrive plus ou moins rapidement).

Selon nos sources, certains d’entre eux ont déjà fait leur testament et les auraient placés en sécurité (de préférence en dehors d’Iran), testaments qui contiendraient des révélations pouvant servir de vengeance en cas « d’accidents malencontreux ».

La plupart des personnes confirment qu’il s’agit de la crise la plus sérieuse depuis l’avènement de la république islamique et que dans un futur proche d’autres événements d’importance risquent d’avoir lieu.

Si les Pasdaran ne se sentent plus en sécurité chez eux, il sera très intéressant de voir ce que va donner l’application des sanctions économiques sur l’économie vacillante de la république Islamique. En Iran, il est clair qu’un des deux groupes est de trop et devra disparaître.

Et nous, Iraniens, n’avons qu’à patienter, compter les points, espérer un effondrement interne du régime et attendre notre tour.


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