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Amnesty condamne l’exécution des mineurs
23.07.2005

Amnesty International aujourd’hui a appelé la République Islamique à mettre fin aux exécutions de mineurs et de personnes condamnées à mort pour des délits commis alors qu’ils étaient enfants.



L’ONG a fait référence à l’exécution de trois jeunes dans ce cas en Iran la semaine dernière bien que ce pays soit signataire de la Convention internationale sur les droits civils et politiques et de la Convention des droits des enfants, qui stipulent que les individus qui ont commis des délits avant l’âge de 18 ans ne devraient pas être condamnés à mort.

« Jusqu’à présent cette année, affirme Amnesty dans un communiqué, la République Islamique a exécuté au moins quatre personnes pour des délits commis quand elles étaient enfants. Amnesty International a répertorié 42 exécutions jusqu’à présent en 2005, mais le chiffre véritable pourrait être bien supérieur. »

« Le 19 juillet 2005, un jeune de 18 ans, identifié uniquement par A.M. et un mineur, Mahmoud A. ont été pendu en public dans la ville de Machad au nord-ouest. Selon des informations, ils étaient accusés du viol d’un garçon de 13 ans et incarcérés depuis 14 mois. Avant leur exécution, ils ont également reçu chacun 228 coups de fouet pour prise de boisson alcoolisée, troubles de l’ordre public et vol », déclare Amnesty.

« Auparavant, le 13 juillet 2005, Ali Safarpour Rajabi, âgé de 20 ans, avait été pendu pour le meurtre de Hamid Enshadi, un officier de police à Poldokhtar. Amnesty International avait enregistré que sa condamnation à mort avait été prononcée en février 2002, alors qu’il avait 17 ans, et pense que le crime a dû être commis quand il n’avait que 16 ans », a ajouté l’ONG.

La loi de la République Islamique permet l’exécution des garçons dès l’âge de 15 ans et des filles dès l’âge de neuf ans.

En janvier 2005, la commission de l’ONU sur les droits des enfants a appelé l’Iran « à suspendre immédiatement l’imposition et l’exécution de toutes formes de torture, de traitement cruel, inhumain ou dégradant, comme l’amputation, le fouet ou la lapidation, pour des délits commis par des personnes de moins de 18 ans. »

 [1]

[1En réalité à Mach-had, quelques jours auparavant, lors d’un match de foot, les jeunes avaient scandé des slogans hostiles au régime avant de prendre d’assaut la tribune officielle. Ils avaient réussi à faire déborder l’affrontement hors du stade, dans les rues de la ville. Un responsable municipale a, depuis, déclaré que 60 bus des transports en communs avaient été détruits lors de ces affrontements.

Selon des témoins oculaires, les agents des forces de l’ordre avaient été réellement surpris par la vitesse et la violence de l’attaque. Dépassés par les événements et incapables de contenir les fauteurs de trouble, ils avaient alors arrêté au hasard plus d’une centaine de spectateurs.

Ces deux pendaisons programmées deux jours après ces troubles sont porteuses d’un message d’intimidation à l’adresse des jeunes de la ville de Mach-had. -Rubrique Photo