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RSF prend la défense d’un mollah corrompu
01.01.2006

Affaire Saba-TV ou comment Karroubi trompe son monde ?



Depuis plus d’une semaine, les dépêches nous rebattent les oreilles au sujet de la chaîne satellitaire Saba TV, dont le lancement depuis Dubaï aurait été empêché par les autorités de la république des mollahs. Selon les auteurs des dépêches, Saba TV a été fondée par Mehdi Karroubi, un important religieux réformateur et ancien président du Parlement, arrivé troisième lors de l’élection présidentielle de juin, celle où Ahmadinejad a été soit disant élu par le petit peuple !

Avec un budget initial de 330.000 dollars, la chaîne satellitaire s’était donnée pour objectif de «fournir des informations objectives et impartiales concernant l'Iran aux téléspectateurs parlant le farsi dans le monde entier».

IRAN-RESIST. vous dira ce que ne vous dira jamais une Delphine Minoui, la nouvelle attachée de presse de la République Islamique, payée par une presse française bien crédule pour ne pas dire bienveillante envers le régime en place à Téhéran. Passons sur la fourniture « des informations objectives et impartiales…». Un portrait de Karroubi suffira largement pour discréditer cette dernière lubie du régime des mollahs , décidemment très imaginatif.

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Karroubi est surtout connu pour avoir été le premier directeur d’une des fondations caritatives du régime des mollahs. La Fondation Martyr dont l’une des missions est de rémunérer les attentats suicide et le maintient de la fatwa de Khomeiny à l’encontre de Salman Rushdie. Charmant ! Les Reporters Sans Frontières défendent désormais des ex-terroristes déclarés et fiers de l’être.

Selon le magazine Forbes, entre 10% et 20% du PIB officiel iranien est issu de l’activité économique placée sous le contrôle des Fondations, mais en réalité plus de 40% de ce PIB est contrôlé par les Fondations (véritables holdings), les Fondations étant exemptées d’impôts. En principe depuis 2002, les Fondations sont imposables, mais allez vérifier…. si on vous laisse bien entendu. Les Gardiens de la Révolution (Sepah-e-Pasdaran) sont eux aussi une holding, exemptée d’impôt.

Les Fondations, ou Bonyad(s), sont les piliers de la république islamique. Au lendemain de la Révolution, en 1979, les grandes fortunes furent expropriées et les banques, les manufactures, l’industrie chimique et automobile, les hôtels furent confisqués par l’état islamque, mais on ne peut pas parler d’une nationalisation parce que la gestion de fortunes et entreprises fut confiée à des Fondations « caritatives », une institution importante dans l’Islam.

- Celles qui furent créées après la Révolution devaient pourvoir à l’Etat providence et redistribuer la richesse, mais aussi assister les familles des martyrs de la guerre Iran-Irak, missions vite oubliées et remplacées par le business.

Les Fondations sont toutes guidées par des figures influentes du clergé, et sont une base du régime. Les plus importantes sont  : Bonyad-e-Shaheed (Fondation des martyrs), Astan-e Ghods Razavi (Fondation d’Imam-Reza) et Bonyad-e-Janbazan va Mostazafan (Fondation des vétérans et invalides et des déshérités).

Bonyad-e-Shaheed (Fondation des martyrs) détient une centaine d’entreprises du secteur économique et commercial, sa valeur est estimée à 15 milliards de dollars, elle a été dirigée d’une main de fer par M. et Mme. Karroubi depuis sa fondation en 1980 jusqu’en 1992, où ils se sont fait une petite fortune qui permet aujourd’hui à Mahdi Karroubi de financer une chaîne de Télévision. Karroubi a également dirigé la Fondation de Secours d’Imam Khomeiny (qui récupère et détourne des dons destinés aux enfants pauvres et aux sinistrés).

La fortune personnelle de Karroubi amassée, à l’insu des sinistrés et des familles des martyrs de la guerre, est si grande que personne en Iran ne trouve nécessaire de questionner ce vieux mollah qui sait à peine lire et écrire sur l’origine de sa fortune. Karroubi est né à Aligoudarz dans la province de Lorestan et il faisait partie des proches de Khomeiny : c’est à peu près tout ce qu’on sait de lui. Il est membre du Conseil de Discernement des intérêts de l’Etat et il est un des conseillers du Guide Suprême, Khamenei.

La République islamique fonctionne avec un système des vases communicants. Qu’ils soient Réformateurs, conservateurs, dissidents, combattants ou chercheurs, mollahs ou pasdarans, les membres du personnel de la république islamique ont des liens défiant tout logique. En effet il n’y a pas de logique mais une explication.

Nous avons exposé sur ce site, une des raisons majeures de l’utilisation de la notion des « réformes » par les dirigeants de ce régime. Le régime était dans une impasse après la condamnation de son président (Rafsandjani) par un juge berlinois pour complicité de meurtre [1].

Il fallait trouver une solution pour calmer les jeunes, redorer l’image de la république des mollahs et faciliter les relations commerciales. Khatami, un inconnu avec un discours séduisant a permis d’atteindre l’ensemble de ces objectifs… L’étiquette de « réformateur » de Karroubi est le vestige de cette escroquerie médiatico-politique. Karroubi est un mollah présent au sein de la machine islamiste depuis le début et il a été le complice de tous les forfaits criminels de ce régime.

Le régime annonce le lancement d’une chaîne de télévision et ensuite l’interdit afin de relancer le débat « réformateur-conservateur ». Et ce débat n’a cours qu’en Europe, car depuis le comportement très conforme de Khatami vis-à-vis des Etudiants en révolte (qui avaient réellement cru à une possibilité de réformes voir de changement radical) ...personne en Iran ne croit en cette querelle fictive.

Or les mollahs connaissent la capacité des institutions comme RSF à réagir face aux injustices. Ils préparent des feuilletons pour capter leurs attentions et détourner ces associations inventées pour combattre la censure et la répression.

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- Ainsi, d’anciens agents des Renseignements des Pasdarans se sont mués en journalistes, ont commis quelques articles sans gravités, ont été arrêtés afin de focaliser l’ensemble des énergies des militants des droits de l’homme sur les cas de personnages suspects qui ne jouissent d’aucun prestige auprès de la population.

Sazgara l’a fait, et aujourd’hui Ganji aspire cette énergie et l’on oublie les véritables opposants qui meurent dans une totale indifférence et fait incroyable, on a même oublié le cas de Zahra Kazemi.

- Une femme journaliste violée en groupe et achevée à coup de botte sans qu’aucun des valeureux journalistes ou politiciens du camp des réformes ne s’y intéressent le temps d’une lettre de protestation. Et son avocat a même tenté d’étouffer des témoins compromettant pour le régime [2].

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- L’affaire de la Télévision de Karroubi est une autre tentative réussie des services des Renseignements du régime des mollahs qui ont accaparé les Reporters Sans Frontières, devenus depuis quelques années les complices involontaires des états ou des associations islamistes qui prônent l’égorgement des opposants.

Karroubi, ex-patron d’un holding de 15 milliards de dollars (d’argent échappant à toute contrôle) est devenu le modèle d’un réformateur empêché d’informer ! Un homme qui continue à réclamer la tête de Salman Rushdie est défendu par les journalistes français.

Quelle ironie, que ce soit les RSF qui contribuent à propager ce mensonge.

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| Mots Clefs | Mollahs & co : Karroubi |