Depuis une semaine, tous les médias du régime consacrent désormais quotidiennement quelques lignes aux efforts du régime pour retrouver « Shahram Amiri, célèbre savant atomiste du programme nucléaire iranien », enlevé, selon Téhéran, par la CIA. On interroge son épouse ou encore le ministre des affaires étrangères qui ont peu de choses à raconter : « Shahram Amiri est un chercheur à l’université Malek Ashtar (labo médical accusé par l’OMPI de superviser le volet militaire du programme nucléaire iranien). Il est selon Téhéran arrivé le 31 mai à Médine en Arabie Saoudite. Le 3 juin, il a quitté son hôtel et depuis, l’on est sans nouvelle de lui ». En dehors de ces trois phrases, on ne sait rien de ce monsieur.

Il y a différentes hypothèses sur ce monsieur. C’est le quotidien britannique Al Sharq Al Awsat qui a le premier parlé d’Amiri en évoquant une fuite vers les Etats-Unis. Par la suite, le New York Times a affirmé que c’est Amiri qui aurait informé les Américains de l’existence du second site d’enrichissement iranien à Fordou près de Qom. Mais cela ne recoupe pas avec la réalité chronologique et ce quotidien affirme trop souvent des contrevérités dictées par le Département d’Etat pour être désormais fiable.

On a aussi parlé de fuite vers les Etats-Unis car le scénario de la disparition d’Amiri qualifié d’enlèvement ressemblait à celui de la disparition d’Alireza Asgari, un haut responsable des Pasdaran, qui en 2007 s’était fait la malle dans des conditions presque similaires pendant un voyage d’affaires en Turquie. Cependant, Washington qui avait revendiqué avoir récupéré le commandant Asgari a dit qu’il ignorait tout ignorer de ce Shahram Amiri.

C’est pourquoi d’autres pensent que cette affaire d’enlèvement d’un responsable présumé des activités nucléaires militaires est une pure invention du régime, un prétexte pour coller aux accusations américaines afin de rendre inévitable une rupture des négociations de Genève 2 par la partie américaine pour échapper à la poursuite de ces discussions que Téhéran ne souhaite pas poursuivre.

L’hypothèse est plausible car Téhéran a évoqué l’enlèvement d’Amiri pour la première fois le lundi 5 octobre suite à sa tentative ratée pour bloquer la poursuite des discussions de Genève 2.

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