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La France fait les yeux doux au Hezbollah
02.10.2005 [Jerusalem Post]

Au cours d’une conférence qu’il a donnée mardi sur « la France et le Moyen-Orient » au Centre des études stratégiques Begin-Sadate de l’Université Bar Ilan, l’ambassadeur de France en Israël, Gérard Araud a minimisé les efforts pour faire placer le Hezbollah sur la liste de l’UE des organisations terroristes, comme une diplomatie « faussement rassurante » qui « ne ferait pas la plus légère différence ».



« Quelle en serait la conséquence ? » demanda-t-il. « Aucune ».

A la place, inscrire le parti comme un groupe terroriste lui donnerait seulement une excuse pour rallier le monde arabe en proclamant que « tout le monde est contre nous ; c’est un complot américano-sioniste ».

La France, dit-il « ne veut pas lui donner ce plaisir ».

Ce qu’elle veut a expliqué Araud, est donner au Hezbollah « une part dans le processus démocratique et [faire comprendre] que dans le processus démocratique, il n’y a pas place pour les armes ni pour le terrorisme ».

Le porte-parole du ministre des affaires étrangères israélien avait une opinion différente de celle d’Araud. « notre évaluation est qu’en plaçant l’Hezbollah sur la liste du terrorisme, nous entraverions efficacement la capacité d’action de cette organisation en Europe », dit-il, soulignant la capacité limitée du Hamas à lever de l’argent et à agir en Europe après que l’UE l’ait placé sur cette liste.

Araud souligna qu’Israël et la France partageaient le même objectif de voir le Hezbollah désarmé, mais c’est un but que seuls les Libanais pourraient vraiment réaliser. Il déclara aussi que les pays partageaient un intérêt commun à empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire militarisée, ce qui « pourrait signifier l’effondrement du système de non-prolifération à travers le monde », et que la France voulait voir l’ONU prendre des dispositions.

A moins que la politique de l’Iran ne change, prévint-il, dans un mois ou deux, « nous allons essayer de nouveau d’aller devant le Conseil de Sécurité ».

Il décrivit les Iraniens comme des « négociateurs brillants très astucieux », et décrivit l’équipe européenne en pourparlers avec eux comme « non naïve », notant son propre sentiment à l’issue de leurs discussions que la France avait seulement « une chance sur dix de succès ».

Interrogé sur les appels de l’Iran à un abandon par Israël de ses armes nucléaires, Araud a répondu : « c’est une plaisanterie… c’est une distraction. Ce n’est tout simplement pas en jeu. Le jeu se situe entre la communauté internationale et l’Iran ».

L’ambassadeur de France en Israël, Gérard Araud a déclaré : « La France partage le même objectif de désarmement du Hezbollah, mais c’est un but que seuls les Libanais pourraient vraiment réaliser.»

Or le Liban n’est pas en mesure de réaliser cet objectif. Le démantèlement du Hezbollah ne peut être envisagé par l’UE tant que les états Européens chercheront à préserver leurs intérêts en Iran.


Le Hezbollah instrumentalisé par les mollahs poursuit des objectifs essentiellement géopolitiques, et non pas religieux. Le but de l’Iran est d’être reconnu comme une puissance régionale par les grands pays occidentaux et ses voisins arabes (source : Intelligence Online).

C’est en 1980 qu’Ali Akbar Mohtaschami (auj. un réformateur), ambassadeur la République Islamique en Syrie a fondé, l’organisation chiite extrémiste « Hezbollah (Parti de Dieu) » au Liban.

Depuis lors, le Hezbollah poursuit ses efforts visant à faire dérailler le processus de paix au Proche-Orient et s’oppose à tous les intérêts occidentaux dans la région.


Le Hezbollah est « l'assurance-vie » du régime des mollahs.

Plus du tiers des aides accordées par la République Islamique aux mouvements islamiques dans le monde est destiné au Hezbollah libanais. En 2005, Ali Khamenei, le Guide Suprême a publiquement annoncé d’avoir accordé une aide supplémentaire de 280 millions de dollars au Hezbollah. Certains estiment le budget global et annuel du Hezbollah à plus de 500 millions de dollars par an.


Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah est un ami du nouveau président de la République Islamique, Ahmadinejad. Ils se connaissent depuis 1987. Ils se sont rencontrés pour la première fois en Corée du Nord, alors qu'ils suivaient tous les deux une formation auprès des Services de Renseignement de KIM IL SUNG. Dix ans plus tard, alors que Hassan Nasrallah était à la tête du Hezbollah depuis 1992, Mahmoud Ahmadinejad a été le représentant au Liban de la Fondation des Martyrs, l'un des principaux bailleurs de fonds du mouvement chiite(source : Intelligence Online).

- Il est donc impossible de dissocier le dossier nucléaire iranien de l’existence du Hezbollah. On ne peut faire les yeux doux au Hezbollah et prétendre être ferme avec le régime des mollahs !

- En refusant de faire placer le Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes, l’UE cherche maladroitement à amadouer les mollahs.

- Des cadeaux et des compliments : on qualifie les mollahs de « négociateurs brillants très astucieux » et on laisse filer le Hezbollah !