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Iran : La semaine en images n°56
15.03.2009

Dans une semaine, les Iraniens fêteront le nouvel an iranien, le Nowrouz. Il est également célébré en Afghanistan, en Asie Centrale (dont les présidents étaient cette semaine à Téhéran), même au Pakistan réputé islamiste ou encore en Russie. La Turquie vient de déclarer le premier jour du printemps férié en l’honneur de cette fête si profondément iranienne. Mais en Iran, son pays d’origine, le régime le combat depuis 30 ans, les mollahs continuent à appeler le peuple à se défaire de cette superstition. Les médias du régime ne lui consacrent pas une place digne et pire de tout, par la faute de 30 ans de mauvaise gestion des mollahs aggravée par les sanctions, les Iraniens sont fauchés, leurs poches comme leurs assiettes sont vides. Quant au régime, il reste obnubilé par ses slogans, sa sécurité, et son programme nucléaire. Une obsession qui l’emmène à refuser tout dialogue et tout compromis, d’un côté avec les Américains, et de l’autre avec les Iraniens.



L’événement de la semaine a été la conférence des pays de l’OCE (Caucase & Asie Centrale) à Téhéran, où l’on attendait que les présidents du Pakistan, de l’Afghanistan et de la Turquie, émissaires des Etats-Unis parviennent à convaincre les mollahs de participer à la conférence sur l’Afghanistan, un prétexte pour ouvrir le processus du dialogue avec Téhéran. Or, Téhéran sait que ce processus ne peut pas être illimité et qu’une fois lancé, il devra tôt ou tard accepter des compromis.

La triple médiation des amis de l’Amérique et des pays d’Asie Centrale, la veille, pendant (le 11 mars) et après la conférence ont échoué : il n’en résulte pas de photos officielles des rencontres qui n’ont rien donné. La conférence elle-même a été vite bâclée, les participants ont posé pour une photo de groupe, où seul Ahmadinejad a l’air ravi par son refus de compromis et coopération avec ses voisins. Ces derniers (l’Azéri, le Tadjik et le Pakistanais) et ont par la suite fait halte chez le Guide Suprême où l’ambiance n’était pas à la fête.
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Le seul qui a eu une journée plus chargée a été le président Turc, Abdollah Gül, porteur d’une lettre confidentielle de Barack Obama sur les axes de coopération proposés par Washington. Il a obstinément ri pour réussir sa mission impossible.
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On connaît le résultat : Ahmadinejad a répondu qu’il n’y avait pas besoin d’intermédiaire et le guide a critiqué la Turquie pour ses politiques pro-américaines et pro-sionistes. Téhéran souhaitait faire saliver les Européens avec son refus de coopérer au gazoduc Nabucco en espérant que ces derniers feraient plier Washington. Très fier, le régime a même mis sa réponse à la une du principal quotidien iranien Kayhan : mauvaise pioche ! Dès le lendemain, Obama a décrété une prolongation d’un an des sanctions pétrolières instaurées par Clinton en 1995, décret à effet immédiat qui a mis un terme au chantage au gazoduc.
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Face à la prolongation de ces sanctions qui sont censées priver l’Iran de la technologie et des investissements pétroliers indispensables aux mollahs, la réponse de Téhéran a été une mise en scène d’inauguration d’un grand équipement pétrolier. Vendredi matin (au lendemain de l’annonce d’Obama), Mahmoud Ahmadinejad, Mehrabian, son ministre de l’Industrie et des Mines, et Nozari, le ministre du Pétrole ont assisté à l’inauguration des raffineries gazières de Pars Sud, un projet bloqué par manque d’investissements. Téhéran a affirmé ainsi que les sanctions ont échoué : non seulement le régime a achevé l’équipement malgré le retrait de la compagnie norvégienne Statoil, mais en plus il apportera 1 milliard de dollars par an au pays.
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Un pur slogan ! Cet équipement n’a en fait pas de gaz à raffiner ! Ce sont les tuyauteries qui ont été achevées, pas les forages nécessaires pour les alimenter. Initialement, 24 forages devaient alimenter les raffineries, mais après 5 ans d’exploration, il y en a seulement deux en activité. La faute revient au retrait des Norvégiens, leur exploration a été reprise par l’opérateur iranien OIEC – dirigé par le fils de Rafsandjani – qui n’a jamais réussi à trouver du gaz, mais uniquement des poches d’eau ! Mehdi Hashemi Rafsandjani (ci-dessous) n’a d’ailleurs pas daigné participer à cette inauguration bidon où il est néanmoins présent à travers le logo des tapis.
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Les raffineries inaugurées seront alimentées par du gaz d’un autre secteur et en plus n’apporteront rien au pays car ce secteur est destiné à l’approvisionnement des besoins nationaux. Qu’importe, le régime bombe le torse pour impressionner les Américains alors que son comportement plonge le pays dans la dépression.

Les Iraniens ne sont pas descendus dans la rue pour hurler de joie après ce progrès extraordinaire qui selon Ahmadinejad aurait reboosté tout le monde. A une semaine de Nowrouz, les magasins sont pleins, mais il n’y pas de clients. Les mélanges d’apéritifs salés que l’on consomme pendant le réveillon iranien sont à 17 dollars le kilo en moyenne, soit 10% du maigre salaire d’un ouvrier. Le guide Suprême s’est fâché, non pas à cause des prix, mais à cause de ceux qui parlent de l’absence d’espoir et démoralisent les Iraniens. Sa colère contre le désespoir a fait la une des quotidiens !
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C’est sans doute la principa

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C’est sans doute la principale préoccupation des Iraniens : ce désespoir est désormais partout, même dans les documentaires du régime que l’on trouve à gogo sur le Youtube Iranien : IranNegah.com. Là, on ne voit pas des Iraniens qui salivent à l’idée des apéritifs trop chers, mais tous les autres qui vivent dans des bidonvilles que l’on voit parfois dans les reportages sur la nécessité d’amélioration des tissus urbains (comme ci-dessous).
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Là on voit et on entend les 15% d’iraniens qui vivent sous le seuil de survie : des ouvriers, des revendeuses de déchets, des anciens héros de guerre parlent de leur vie assis dans des taudis. Ils affirment qu’ils sont aidés par des voisins pour survivre car les revenus sont de 4 dollars par mois ! Simple fierté, ils font sans doute les poubelles. On voit un couple retenir des larmes devant leurs enfants, le mari va devenir aveugle et ne peut se payer des soins, il est loin le temps où sous le régime du Shah, tous les ouvriers iraniens avaient une couverture sociale. Dans l’un des reportages, une mère de la région de Khorassan parle de sa fille qui s’est tuée en s’immolant car elle ne pouvait pas supporter qu’un Iranien soit tombé si bas. Dans un autre reportage, le journaliste évoque le thème de l’espoir.
La petite dit : « je n’y crois pas et dieu ne donne qu’aux riches ».
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Personne ne parle d’eux, surtout pas Shirin Ebadi ou une autre de nos fausses féministes, encore moins les 80 mollahs qui se partagent le pays. Ils étaient réunis pour réélire Rafsandjani à la tête de leur groupe : l’Assemblée des Experts avant d’aller faire un petit coucou au guide suprême, leur employé.
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Et les Iraniens dans tout ça ? des figurants. Il paraît qu’ils sont fiers d’avoir le nucléaire. Pour faire croire que les Iraniens jouent un rôle, le régime organise la vie sociale et politique, mais elle est assurée uniquement par des mollahs !

Les uns sont des ultra-conservateurs d’autres des réformateurs. Comme l’inauguration des raffineries sans gaz, ces élections sans enjeu sont également destinées à impressionner les Américains, l’obsession des mollahs.

Cette semaine, le régime a mis sur le marché médiatique un autre candidat réformateur : Moussavi (en chaussette bleu marine). Par un hasard des évènements internes du régime, nous avons trouvé tous ces messieurs qui seraient à couteaux tirés assis ensemble : des ultra-conservateurs (UC) en train de rire avec des réformateurs !
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Ceci est l’Iran, ce n’est pas la Palestine (synonyme de pauvreté) comme disent les Iraniens dégoûtés par cette vie. Au moins en Palestine, on ne coupe pas les arbres des vieux bois pour dégager le terrain et faire de l’immobilier. Cette semaine, le régime a non seulement continué sa folie, ruinant le pays, sans respect pour les 80% des Iraniens qui vivent sous le seuil de pauvreté et les 15% sous le seuil de survie, mais il a aussi rasé les bois de Lâkân, une des zones les plus vertes de l’Iran.
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« Mais nous y survivrons car nous sommes des Iraniens », même sous le foulard.