Avec l’aide non négligeable du bureau iranien de l’AFP, le régime a pu évoquer la présence « des milliers d’Iraniens qui sont descendus dans la rue pour crier « Mort à Israël » et « Mort à l’Amérique » dans cette journée de deuil national ! »

Soyons un instant sérieux : la Place de la Palestine à Téhéran (ci-dessous) peut contenir au maximum 2000 personnes et là, photos à l’appui, on peut voir que le compte n’y était pas. On a dû approcher les 1600 personnes. C’est vraiment peu pour une ville de 12 millions d’habitants dans le pays qui se veut le champion de l’islamisme révolutionnaire, le leader du monde musulman.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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En fait, le régime a joué de malchance : un fait grave l’a empêché d’inonder la ville de miliciens en tenue civile. Le mouvement séparatiste sunnite du Jundallah, financé par Washington, a commis un attentat au camion piégé détruisant la principale caserne et le centre de commandement des Pasdaran de la région Sistan et Baloutchistan et tuant par la même occasion plus 150 miliciens, plusieurs commandants ainsi que le représentant personnel du Guide Suprême réunis sur place à l’occasion du briefing hebdomadaire du lundi matin. Le régime est en état de choc car il pensait avoir décapité ce mouvement, ses troupes sont en état d’alerte et les miliciens réquisitionnés pour renforcer la sécurité des points sensibles. L’info a été reconnue du bout des lèvres par le régime, c’est pourquoi il a tenu à afficher une présence ministérielle pendant cette manifestation comme pour simuler un état normal, mais Ahmadinejad, le champion de l’anti-sionisme, était absent tout comme le ministre de l’intérieur, qui vient d’être nommé remplaçant du guide suprême pour le commandement de toutes les forces armées.

D’un côté, le régime n’avait pas de troupes disponibles pour les déguiser en peuple pro-Gaza et de l’autre, les Iraniens n’ont pas répondu à ses demandes pour manifester en faveur de Gaza. Il en résulte cette petite mobilisation (qui a le mérite d’être l’effectif de la base populaire du régime à Téhéran), le choix du site (la petite place de la Palestine) et la disposition sur les lieux de structures imposantes et bouche-trous comme un grand drapeau ou un panneau gonflable géant avec un portrait du Guide.

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Article copmlémentaire :
 Gaza : l’Iran réadapte sa rhétorique pour la rue arabe
 (29 DÉCEMBRE 2008)