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Syrie : Le divorce à l’iranienne !
03.10.2008

Selon la chaîne Al Arabiya, après le récent attentat à Damas dans un quartier chiite, le Hezbollah aurait demandé à ses membres d’éviter de se rendre en Syrie. Or, selon la même source, le Hamas, de confession sunnite, aurait lui aussi pris des dispositions dans le mêmes sens.



Au-delà des clivages sectaires sunnites-chiites souvent évoqués par des experts peu qualifiés, il s’agit d’une décision commune des deux principaux alliés de Téhéran : le territoire syrien leur semble peu sûr. Cette décision inattendue confirme notre hypothèse de divorce sanglant entre Téhéran et Damas, où le principal enjeu est comme toujours la garde des enfants : le Hamas et le Hezbollah !

Ce divorce a commencé quand les Syriens ont commencé à dialoguer avec Israël et il est devenu plus évident quand ils ont continué en refusant de prendre en considération l’avertissement lancé par Téhéran sous forme d’assassinat du plus proche collaborateur du président Syrien.

En réponse, les Syriens ont tué le plus proche collaborateur du secrétaire général du Hamas, à la fois pour se venger mais aussi pour encourager le Hamas à larguer les mollahs. La dernière réplique de ce séisme a été l’attentat aveugle et très meurtrier survenu la semaine dernière dans le quartier chiite de Damas.

Chacun s’est demandé comment les terroristes avaient pu se déplacer avec 200 kilos d’explosif sans se faire repérer. Mais l’attentat a eu lieu dans le quartier chiite, un site où les agents iraniens sont à leur aise. D’ailleurs historiquement, le régime des mollahs a pris le pouvoir et l’a conservé grâce à des attentats contre des cibles amies [1].

Cependant, cet attentat ne se résume pas à un site car un des généraux de l’armée syrienne, George-Ibrahim Al-Gharbi dont nous ignorons le rang dans la hiérarchie du commandement a péri dans l’attentat. Cela pose la question sur le vrai choix de la cible et sonne comme un autre avertissement contre la sécurité de l’Etat syrien. Il explique la prudence affichée par Téhéran qui craint une réplique puissante des Syriens contre ses alliés locaux du Hamas et du Hezbollah.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Iran-Syrie : Vers une rupture !
- (18 SEPTEMBRE 2008)

More on the same subject : :
- IRAN-SYRIA : TOWARD A BREAK !
- (Sept 29 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Zone géopolitique : Axe Iran-Syrie |

| Mots Clefs | Terrorismes : Attentats attribués aux mollahs |

| Mots Clefs | Terrorismes : Hezbollah |

| Mots Clefs | Terrorismes : HAMAS |

[1Attentats contre des cibles amies | Par le passé, le régime des mollahs a eu recours à de « faux attentats » afin de discréditer ses adversaires. Le cas le plus emblématique est celui de la Place Jaleh, mais il y a d’autres cas :

19 août 1978, quelques mois avant la Révolution Islamique, les adeptes de Khomeiny voulaient radicaliser leur lutte. Ils organisèrent l’incendie du Cinéma Rex dans la ville pétrolière d’Abadan : 400 personnes sont mortes carbonisées dans les flammes...

Peu après la victoire de la révolution islamique, Rafsandjani a éliminé son rival Beheshti par un attentat à l’explosif qui a pulvérisé le siège du Parti de la République islamique (PRI), et décapité l’élite du régime. Il a attribué l’attentat aux Moudjahiddines du Peuple !

Autre cas célèbre - le 20 juin 1994, une bombe explosait dans le Mausolée de l’Imam Reza, à Meched, faisant 25 morts : cet attentat a été attribué aux Moudjahiddines du Peuple afin de lancer une nouvelle vague de répression.