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Iran : Séisme et Business
11.09.2008

Deux secousses d’une magnitude de 6,1 et 4,8 sur l’échelle ouverte de Richter ont frappé hier la région de Hormozgan aux abords du Détroit d’Ormuz à 15h et 15h30 heure locale. Selon Yasser Hazbavi, le responsable du département des catastrophes naturelles de cette région, plus de 200 hameaux ont été détruits ! Mais les iraniens ont appris la nouvelle non par les médias iraniens, mais via des médias étrangers !



Depuis plusieurs années, le régime des mollahs maintient le block-out sur les régions touchées par des séismes à fortes magnitudes et cette fois n’a pas été une exception.

Au cours des trente dernières années, les mollahs ont bétonné les villes iraniennes sans tenir compte des contraintes sismiques. Chaque tremblement de terre fait revivre la peur d’une destruction massive de ces constructions notamment dans les zones sismiques comme Téhéran ou encore l’île de Qeshm, comme on en témoigne cette carte des lignes sismiques en Iran. Mais dans le cas présent, Téhéran avait d’autres raisons pour évoquer zéro mort et zéro dégât.

Cette fois, dans un premier temps, le régime a annoncé zéro victime et l’AFP Iran a recopié cette nouvelle sans vérifier au niveau local. Cependant, les choses n’en sont pas restées là car les secousses avaient été ressenties jusqu’à Dubaï à plusieurs centaines de kilomètres de l’épicentre iranien du séisme. Selon les témoignages, l’immeuble le plus haut du monde, le Burj Dubaï a tremblé et dans les Emirats et d’autres Etats de la région, les médias ont reporté que les habitants avaient quitté les immeubles, effrayés par la force des secousses dont la plus forte a durée plus de 30 secondes.

Après plusieurs heures de mutisme, et suite à la diffusion des nouvelles depuis des sources étrangères, les autorités ont finalement avoué 3 puis 4 victimes, 5 blessés graves et 26 blessés dans les 200 hameaux détruits ! Et dans la nuit -6 heures après les secousses-, les premières photos ont été publiées sur le site de l’IRNA, l’agence officielle de presse ; alors que nos sources en Iran faisaient état d’au moins 50 morts hier 3 heures après les secousses...

Hormozgan, malgré ses richesses touristiques et pétrolières, est une région délaissée et ses habitants vivent dans le plus total dénuement. Désormais, à leurs malheurs quotidiens s’ajoutent ces morts non reconnus et des blessés qui seront oubliés sous les décombres car Téhéran ne veut pas ébruiter l’affaire.

En dehors de ces raisons habituelles, le mutisme des mollahs avait cette fois une explication Business.

Les zones touchées sont : Bandar Lengeh, l’île de Qeshm et le port pétrolier de Bandar Abbas, port qui abrite une importante raffinerie, qui -selon Téhéran- n’aurait pas été endomagée. On comprend que Téhéran cherche à rassurer ses clients pétroliers, mais ce n’est pas tout !

L’île de Qeshm est l’une 4 zones franches utilisées par le régime pour ses activités bancaires opaques, et Bandar Abbas est le siège des forces navales des Pasdaran, mais surtout le terminal des quais privés appartenant aux gros bonnets de cette milice d’où ils gèrent tous leurs trafics avec les Emirats.

C’est dire si Téhéran ne veut pas de secouristes étrangers dans cette zone : d’où les diverses annonces de zéro victime et zéro dégât.

A ce propos, les messages se contredisent puisque d’un côté, le régime a annoncé que toutes les équipes iraniennes de sauveteurs étaient en alerte afin de signifier qu’il avait situation en main et donc n’avait pas besoin des étrangers, et de l’autre, les hôpitaux de Bandar Abbas ont affirmé qu’il n’avaient reçu aucun blessé. Téhéran cafouille, les photos parues tardivement sur le site de l’IRNA (ci-dessous) montrent des enfants qui reçoivent des soins à l’hôpital Shahid Mohammadi de Bandar Abbas...

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Signalons également que l’ex-fondateur des Pasdaran, Mohsen Sazgara, qui aujourd’hui vit aux Etats-Unis pour y jouer au faux opposant pro-dialogue, a aussi confirmé la version de ses potes des Pasdaran sur la chaîne américaine VOA.

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Pour en savoir plus sur le sujet :
- Iran : Black-out sur les séismes
- (2 MAI 2008)

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