Au cours de la semaine du 4 au 11 juillet, Téhéran attendait une réponse positive des Six à ses différentes initiatives en faveur d’un compromis. Cette réponse a été tardive. Paniqué, Téhéran a déclenché des manœuvres militaires pour se montrer fort. La réponse vint après les premiers tirs de missiles, tirs qui conformément aux résolutions adoptées par le conseil de sécurité devaient exposer les mollahs à de nouvelles sanctions susceptibles de balayer leur régime très affaibli. Aussitôt, les Etats-Unis ont décrété que les tirs étaient factices et qu’il n’y avait pas lieu de sanctionner davantage Téhéran. Les mollahs ont dès lors acquis la certitude que les américains cherchaient à éviter toute mesure qui puisse ébranler leur régime. Cela a dopé le régime.

Cependant, cela était le résultat inattendu d’une décision irréfléchie (de programmer des essais de missiles). Comme un cancre qui aurait échappé à un redoublement suite à un geste de bienveillance de ses professeurs, Téhéran a vite oublié la décision irréfléchie qui aurait pu aggraver son cas. Aujourd’hui, le régime est en train de prendre d’autres décisions irréfléchies dictées non pas par sa peur de disparaître, mais par un excès de confiance.

Concernant ces manœuvres | Au cours de la semaine du 4 au 11 juillet, les mollahs avaient paniqué et donc programmé de se lancer dans des manœuvres qui devaient durer 10 jours anxiogènes. Mais après avoir reçu la réponse positive des Six, ils ont opéré une interruption volontaire de leur grossière erreur de jugement. Les prochaines manœuvres annoncées par Téhéran seront la suite de l’opération anxiogène avortée de la semaine du 4 au 11 juillet.

Sur un plan concret, l’aviation militaire iranienne est dans un état de délabrement. Ainsi, lors des dernières manoeuvres des forces aériennes en novembre 2007, un des chasseurs iraniens s’était abîmé en mer dès le premier jour, obligeant les Pasdaran à interrompre toutes les activités aériennes et à remplacer ces activités par un tir de missile. C’est une option à exclure pour les prochaines manœuvres, tout nouvel essai balistique pourrait en effet rouvrir le douloureux dossier des sanctions.

Programmer de nouvelles manœuvres dans ces conditions est risqué, mais en l’ayant fait, Téhéran confirme que son ego ne cesse d’enfler. D’autres décisions confirment cette grossesse nerveuse de l’ego du régime. Après la décision américaine de contrefaire une expertise pour éviter des sanctions, Téhéran avait proposé des négociations directes avec l’administration Bush.

Le régime des mollahs a par la suite jugé cette annonce un peu rapide et il a voulu exploiter ce filon plus en profondeur : il a alors affirmé que le successeur de Bush, quel qu’il soit, devrait parler à l’Iran, une manière d’augmenter la pression sur le président sortant et de s’inviter dans la course présidentielle américaine dans le rôle de l’arbitre.

Certes, nous avions évoqué ce désir secret de Téhéran depuis plus d’un an, mais en le disant tout haut, Téhéran a fait une nouvelle erreur.

Téhéran, euphorisé par la folle semaine du 4 au 11 juillet, est en train d’accumuler les erreurs et d’abattre des cartes qu’il avait gardées pour le dernier round, il contribue également à détruire tous les efforts des Six pour lui éviter de nouvelles sanctions ! Il en résultera d’autres erreurs de jugement, mais malheureusement toujours plus de complaisance de la part des Six pour sauver un régime que chacun souhaite avoir comme allié !

C’est un cercle vicieux. Les deux parties sont sous pression, mais seuls les mollahs risquent leur peau.