La promesse de bloquer le transit des pétroliers revient d’actualité à chaque fois que la communauté internationale s’apprête à se montrer plus ferme à l’égard des mollahs. La teneur de cette promesse varie selon les époques de l’intimidation indirecte à une menace plus ou moins explicite. Les dernières que nous avons entendues ces derniers jours via Nozari, le ministre du Pétrole ; Jaafari, chef des Pasdaran et son adjoint l’éléphantesque Firouzabadi ne font pas, malgré les apparences, partie des plus hostiles.

En août 2005, pour protester contre le transfert du dossier nucléaire vers le Conseil de Sécurité, le régime a chargé un sous-fifre d’évoquer une fermeture du détroit, mais il y eut deux démentis quelques heures après. Il s’agissait de faire peur sans aller trop loin.

Le dossier a finalement été transféré vers le Conseil de Sécurité et il n’y a eu aucune action hostile de la part de l’Iran. Puis en janvier 2006, les intimidations ont repris alors que le Conseil de Sécurité évoquait l’adoption des premières sanctions économiques contre l’Iran. Cette fois, Téhéran a utilisé un site Internet pour évoquer indirectement une menace plus réaliste. Cependant l’adoption de la première résolution fin mars 2006 n’a pas déclenché une attaque iranienne sur le détroit d’Ormuz, mais de nouvelles intimidations plus explicites via des manœuvres maritimes qui ont exhibé des armes très sophistiquées susceptibles de bloquer le détroit.

Ce fut la réaction la plus expressive du régime des mollahs dans ce domaine. Cependant, la qualité des armes exhibées a été remise en question et l’occident a montré qu’il pouvait anéantir l’Iran par des armes encore plus effrayantes qui contrairement à celles des mollahs existent réellement dans les arsenaux de l’ouest. Téhéran a donc abandonné cette technique militaire contre-productive, pour revenir à des menaces verbales très fortes.

Ainsi en juin 2006, c’est le Guide suprême lui-même qui a averti que « toute « erreur » des américains contre l’Iran (c’est-à-dire de nouvelles sanctions) mettrait en danger l’approvisionnement pétrolier qui transite par le détroit d’Ormuz. Le Guide Suprême est le chef des armées et à ce titre on peut affirmer que son intervention de 2006 était certainement plus virulente que les interventions de ces derniers jours.

De plus, Nozari le ministre du pétrole a dit : « La capacité de l’Iran est tellement grande qu’aucun pays n’ose imaginer une attaque contre lui… » On est loin de la menace ouverte de Khamenei en 2006 ! Comme Nazari, Jaafari, le commandant des Pasdaran a aussi souligné l’improbabilité d’une attaque en raison de la puissance de l’Iran et finalement Firouzabadi a dit que l’Iran ne laisserait passer aucun navire, ce que le régime a déjà affirmé à plusieurs reprises en promettant de bloquer le détroit par des inspections qui ralentiraient le transit.

Ces dernières interventions restent donc très loin des propos ouvertement hostiles de l’été 2006 à l’automne 2007, période pendant laquelle, outre la menace de Khamenei ; sur un mode très offensif, le régime a diffusé des rumeurs de cellules dormantes de terroristes dans les pays pétroliers, d’attaques suicides marines contre les pétroliers ou encore des rumeurs d’une guerre asymétrique contre les navires américains.

Nous sommes donc loin des pics offensifs du passé et face à des intimidations verbales plutôt modérées et plutôt défensives qui sont la preuve d’une certaine prudence des mollahs...

© WWW.IRAN-RESIST.ORG