Les russes espèrent que les mollahs arriveront à obtenir des garanties de sécurité émanant de l’ensemble des grandes puissances, Russie incluse, et non uniquement les américains. Il s’agit de neutraliser toute entente privée entre leur indispensable allié iranien et leur adversaire américain. Téhéran qui pourtant ne cesse de réclamer ces garanties n’a pas commenté ce bis des russes. Le silence de Téhéran prouve le malaise du régime qui ne peut renoncer à une entente faute de laquelle Washington cherchera à le priver des investissements étrangers ou même le renverser.

L’insistance des russes est d’ailleurs une réponse à ce silence des mollahs, silence accompagné d’efforts médiatiques assez bruyants pour contribuer à une reprise rapide de négociation entre l’Iran et les Etats-Unis dans le cadre des rencontres qui ont lieu à Bagdad sur le thème officiel de la sécurité en Irak.

Jusque-là, pour calmer les mollahs, les russes retardaient les travaux de l’achèvement de la centrale iranienne de Bouchehr. Désormais à ce moyen de pression s’ajoute le court-circuitage de l’entente par un plaidoyer véhément pour les garanties de sécurité qui laisse Téhéran sans voix. Les mollahs craignent même un retour à la politique des retards délibérés des travaux de Bouchehr : ils ont adressé un message à leurs partenaires russes par l’intermédiaire de Gholamreza Ansari l’ambassadeur d’Iran en Russie. Ce dernier espère « que les spécialistes russes achèveront à temps la construction, malgré les retards dans l’avancement des travaux » ! Rien n’est moins sûr.

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