La semaine dernière, nous avions signalé un important article de l’AFP sur le rôle positif des mollahs en Irak. L’auteur et les experts consultés n’évoquaient nullement l’ingérence terroriste des mollahs en Irak et leur rôle très négatif. Ils affirmaient en revanche que l’Iran était « désormais un acteur incontournable pour une solution politique (négociée) du conflit Irakien ! » C’est pourquoi nous y avions vu le début d’une campagne médiatique pour réhabiliter les mollahs afin que l’opinion ne soit pas choquée par une reprise des pourparlers directs entre les Etats-Unis et le régime des mollahs. Les événements nous donnent raison.

Si les rencontres sont indispensables pour les deux parties pour finaliser une entente, elles ne sont qu’une partie des négociations. L’autre partie consiste à faire pression sur l’adversaire dans un domaine sensible afin de lui imposer ses conditions. Le domaine sensible en Iran est l’économie : les pressions américaines s’exercent donc dans ce domaine, mais les américains se gardent d’achever les mollahs bien qu’ils en aient largement la possibilité. De l’autre côté, le domaine sensible aux Etats-Unis est la présence militaire américaine en Irak et les morts américains au front ; c’est pourquoi Téhéran qui excelle dans le domaine du terrorisme, harcèle les américains en Irak ou en Afghanistan en apportant son soutien aux djihadistes de ces deux pays.

Bien sûr les deux pays ont besoin d’une entente, mais les principaux demandeurs sont les américains. Les mollahs ont les mains plus libres car ils peuvent conclure une entente avec la Chine ou la Russie, deux adversaires des américains, alors que Washington a expressément besoin de l’Iran qui se trouve à cheval entre le Golfe Persique et l’Asie Centrale, les deux principaux réservoirs de pétrole de notre planète.

Washington a également besoin du régime des mollahs qui doit s’intégrer dans la diplomatie américaine : cet agitateur islamique contrôlé devrait semer le désordre chez les adversaires chinois en perturbant la production pétrolière dans les pétromonarchies sunnites du Golfe Persique et chez les pseudo-républiques de l’Asie Centrale alliées de la Chine et de la Russie. Les mollahs alignés sur Washington seront également efficaces pour soulever les musulmans chinois contre le PC chinois.

Parce qu’ils sont indispensables à Washington, les mollahs en profitent pour lui mettre la pression. Il y a une semaine, ils ont repris les combats pour mettre les républicains (qui sont en campagne) sous pression et à présent le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères affirme que Téhéran étudie l’offre américaine de la reprise de dialogue !

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