En fait, les russes utilisent les retards de livraison de la centrale de Bouchehr pour influencer Téhéran et empêcher les mollahs de se rapprocher des américains. En effet, l’existence de la centrale sera un prétexte permanent pour la poursuite d’un programme d’enrichissement nucléaire. Parallèlement, le refus persistant de laisser l’AIEA visiter ce centre d’enrichissement sera synonyme de l’existence d’un programme militaire.

Le maintien de ce programme non-visitable est essentiel pour les mollahs. Il leur permet de provoquer des tensions internationales pour exiger une reconnaissance de son rôle régional dans les pays ou territoires musulmans alliés des Etats-Unis (Liban, Irak, Péninsule d’Arabie ou encore la Corne de l’Afrique). Tant que les mollahs n’auront pas obtenu l’achèvement et la livraison de la centrale de Bouchehr leur stratégie sera bancale. Mais leurs moyens de pression sont limités contre la Russie car elle est également le principal fournisseur militaire et aéronautique des mollahs. C’est ainsi qu’a germé l’idée de cet appel d’offre surgonflé des 19 centrales nucléaires alors qu’en avril 2007, ils avaient évoqué un appel d’offre pour 2 centrales.

Peu après cette annonce, il a été précisé que la Russie aurait plus de chances que d’autres concurrents de construire de nouvelles centrales nucléaires en Iran si elle remplissait ses engagements relatifs à celle de Bouchehr !

Pour prouver qu’ils pourraient se tourner vers d’autres fournisseurs, les mollahs ont tendu une perche vers un autre fournisseur : la France !

Avec 12 jours de retard, les mollahs ont daigné reconsidérer l’offre de Nicolas Sarkozy « concernant une coopération commune nucléaire à vocation pacifique avec l’Iran ! » Pour faire peur à Moscou, ils seraient même prêts à l’accueillir en Iran ! Tout ça pour qu’ils achèvent et livrent Bouchehr !

Cependant Sarkozy risque d’être un triple dindon de la farce dans le jeu farfelu des mollahs. Premièrement, il servira d’appât pour amadouer les constructeurs russes de Bouchehr. Secundo, pour participer à cet appel d’offre incroyable, il devra appuyer la demande russo-sino-iranienne du transfert du dossier nucléaire iranien du Conseil de sécurité de l’ONU à l’AIEA, et finalement, il risque de s’apercevoir tardivement que les mollahs n’ont guère les moyens de s’offrir 19 centrales nucléaires.

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