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Iran : Washington sonne la cloche de ralliement pour ses arabes
14.12.2007

Le rapport américain de dévaluation de la menace nucléaire des mollahs n’en finit pas de nous surprendre. Si les mollahs rechignent à lâcher leur stratégie de base qui est de promouvoir la crise pour pousser l’adversaire à accepter un consensus made in mollahs, d’autres pays, principalement, les alliés arabes des Etats-Unis, ont compris que ce rapport trahissait la volonté de Bush d’arriver à un accord avec les mollahs avant la fin de son mandat. Ces Etats ont entrepris des opérations de séduction envers les mollahs avec l’accord de Washington.



Arabie Saoudite | Le premier de ces pays est l’Arabie Saoudite, l’allié n°1 des américains dans le monde arabe. « Le roi Abdallah a invité aujourd’hui officiellement le président Ahmadinejad à participer au pèlerinage de La Mecque », a déclaré triomphalement le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères. Les mollahs sont aux anges et affirment que c’est bien la première fois dans l’histoire des relations entre la république Islamique d’Iran et l’Arabie Saoudite que le roi de ce pays invite un président du régime des mollahs à se rendre en pèlerinage à La Mecque.

Il y a bien une raison à ce retard : dans la première année de son existence, le régime des mollahs a tenté de renverser la monarchie saoudienne par une prise d’otages pendant le pèlerinage qui est l’aboutissement suprême dans la vie de chaque musulman. En invitant Ahmadinejad les saoudiens accordent cette consécration aux plus agitateurs des représentants du régime des mollahs. Cette invitation a été décidée à Washington et non à Riyad. Il y a quelques années, afin de blesser l’orgueil des mollahs, Washington avait prié les saoudiens d’inviter à La Mecque un autre iranien : Massoud Radjavi, chef introuvable des Moudjahiddines du Peuple, officiellement ennemis des américains, tueurs d’américains, mais précisément agents des Américains pour déstabiliser l’Iran et préparer la révolution islamique. Riyad exécute un ordre qui lui coûtera peut-être un jour la couronne des Wahhabites.

Egypte | La seconde opération de séduction est venue de la part de l’allié n°2 de Washington, l’Egypte. Il faut se remémorer que l’un des premiers actes diplomatiques de Khomeiny et ses suiveurs avait été de rompre les relations avec Sadate, coupable d’avoir singé en 1979 un accord de paix avec Israël. Ce dernier avait même focalisé la haine de Khomeiny et ses complices quand il a accordé l’hospitalité au Shah d’Iran qui avait été son ami et l’artisan du rapprochement entre Israël et l’Egypte. C’est pourquoi Téhéran a apporté son soutien à ses tueurs, érigé une fresque à la gloire de leur chef, Khaled Eslambouli, et même donné le nom d’une importante avenue de Téhéran à ce terroriste (rebaptisée du nom d’Intifada en 2004).

Déjà en mai dernier, l’Egypte avait tenté un rapprochement avec Téhéran quand Washington espérait transformer la conférence de Charm el Cheikh en vitrine de son entente avec Téhéran. Mais après l’échec mémorable des tentatives américaines, l’Egypte, toujours téléguidée par Washington avait perdu de son enthousiasme pour normaliser ses relations avec Téhéran et le chef de la diplomatie égyptienne avait alors déclaré que les relations pourraient se normaliser si les mollahs acceptaient d’effacer la fresque à la gloire de Khaled Eslambouli. Simple prétexte car entre temps, les mollahs ont non seulement pas effacé la fresque, mais en plus ils ont fait enlever et tuer un diplomate égyptien en Irak.

Malgré ce comportement peu amical, sur ordre de Washington, l’Egypte a expédié en Iran le vice-ministre des Affaires étrangères Hussein Darar avec un message du chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit. Oubliée la fresque, oubliés les prétextes, les alliés arabes de Washington ravalent leur fierté et s’alignent sur le grand chef. Sous peu, ils aligneront leurs discours politiques sur l’islamisme démocratique qui convient à Washington.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur le sujet :
- Liban : Les Etats Arabes doivent prendre leur propre destin en mains !
- (08.08.2006)

| Mots Clefs | Pays : Egypte |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Arabie Saoudite |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |