Javier Solana s’est déclaré « déçu » à l’issue de ses 5 heures d’entretiens avec le milicien des pasdaran chargé des affaires nucléaires. Cependant, ceci n’est pas synonyme d’un abandon par les européens de ces négociations sans contenu. Solana s’est dit « déçu » car il s’attendait à « davantage ». Davantage de quoi, on ne le sait pas, puisque Téhéran a dit non à toutes les propositions et ce, avant même cette réunion Londonienne.

La position du régime des mollahs est d’ailleurs plus que claire : aucune nouvelle résolution de l’ONU n’empêcherait Téhéran de poursuivre son programme d’enrichissement d’uranium. Les Etats-Unis et leurs alliés « ont adopté trois résolutions et ils n’ont rien obtenu, et l’Iran a réussi à obtenir pendant ce temps des succès technologiques importants »…

« Je suis déçu car je m’attendais à davantage ». On l’a compris, il s’agit d’une formule diplomatique pour justifier la poursuite de ces négociations qui sont dans l’impasse depuis 4 ans et le resteront tant que les mollahs n’auront pas obtenu la contrepartie désirée, c’est-à-dire une reconnaissance de leur rôle régional au Liban, ce territoire voisin d’Israël.

C’est d’ailleurs ce que veut Téhéran, faire durer la crise afin d’obtenir cette contrepartie pour éviter ce qu’il appelle une déflagration régionale, même si Téhéran n’a pas les moyens de provoquer cette déflagration. Mais plus la crise dure et plus il dispose de délais supplémentaires pour provoquer ses interlocuteurs par des bluffs nucléaires et balistiques tout autant que par un soutien réel à un terrorisme meurtrier et quotidien en Irak.

En laissant entendre que Téhéran pourrait un jour se modérer malgré 4 ans d’efforts couronnés d’échec, Solana confirme sa ligne diplomatique qui est de permettre aux mollahs de continuer leurs manœuvres dilatoires nucléaires et médiatiques. Téhéran s’est d’ailleurs déclaré satisfait après cette réunion et la mollesse affichée par Solana et a réitéré son intention de poursuivre son dialogue si utile avec l’UE.

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