Travailler. | Depuis plus d’un mois, nous assistons à des répliques communes chez Poutine et El Baradei où chacun de son côté insiste sur l’absence d’information concernant l’existence d’un programme nucléaire militaire en Iran. Il est évident que cette uniformité des réponses de la part des alliés non déclarés de Téhéran serait renforcée si les mollahs acceptaient de jouer le jeu en évitant des propos anxiogènes à propos de la poursuite inébranlable de l’enrichissement. Pour l’instant ce n’est pas le cas et ce ne le sera pas, puisque la stratégie des mollahs est fondée sur des coups de bluff anxiogènes.

C’est ce qui exaspère les russes. Simultanément à la visite de Lavrov, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU a appelé la communauté internationale à soutenir la reprise du dialogue entre l’Iran et l’AIEA pour « renforcer les tendances positives qui ont vu le jour ». Le message s’adressait aussi bien aux américains qu’à ces mollahs incontrôlables.

Quoi qu’il en soit des évolutions attendues par les russes, ces derniers se réservent le droit de se rendre en Iran en coup de vent au surlendemain d’un gros coup dur pour l’économie chancelante des mollahs. Même s’ils ne s’attendent guère à un changement de cap dans la politique nucléaire des mollahs, la visite est un signe d’amitié et de soutien au personnage le plus controversé du régime. C’est ce qui nous conduit vers l’aspect flamboyant de cette visite.

Surprendre. | Lavrov n’est pas arrivé seul en Iran puisque deux importants bâtiments de guerre de la flotte Caspienne de la marine russe l’ont précédé et ont accosté à Anzali (ou Bandar Pahlavi). Ce voyage est chargé de plusieurs messages : la Russie montre (aux américains, aux mollahs, mais aussi aux européens et aux chinois) ce qu’elle peut déployer immédiatement comme force pour protéger son allié iranien en cas d’attaque.

Encore une fois, Vladimir Poutine tente une nouvelle OPA sur la crise iranienne afin d’en prendre le contrôle. Cependant ce déploiement de force est au conditionnel et en échange la Russie espère être écoutée et devenir le partenaire permanent des mollahs.

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