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Iran : Téhéran-Moscou, un tandem pour annexer la Caspienne
18.10.2007

Au lendemain de leur rencontre avec Vladimir Poutine et d’une grande complicité affichée à propos de l’avenir de la Caspienne, les mollahs ont apparemment tout remis en cause. Mehdi Safari, le vice-ministre des Affaires étrangères et représentant spécial d’Ahmadinejad pour la Caspienne a déclaré que l’Iran ne signerait pas les accords sur la Caspienne avant d’avoir assuré ses intérêts nationaux dans la région.



Safari est allé assez loin et dans ses propos, il a explicitement remis en cause la Russie en fustigeant les ententes bi- ou tripartites entre les Etats riverains. Or, actuellement les seules ententes de cette nature ont été signées entre d’une part la Russie et l’Azerbaïdjan et d’autre part la Russie et le Kazakhstan et les deux conventions ont été signés par leur ami Poutine.

A peine un jour après les photos souvenirs, Téhéran a remis en cause le début de réconciliation qui s’esquissait entre les 5 Etats riverains à Téhéran. Téhéran a donc repris le rôle dans lequel il brille le mieux, celui qui divise pour bloquer le processus pour l’établissement d’un statut juridique pour l’espace Caspien.
Mais étrangement la situation convient parfaitement à la Russie car en l’absence d’un statut la situation reste figée aussi bien sur Kashagan que pour le transit des hydrocarbures de l’Asie Centrale vers l’extérieur. La Russie tient ainsi le Kazakhstan en état de siège, le temps nécessaire pour que Gazprom puisse s’implanter sur les gisements off-shore de la rive Est de la Caspienne, c’est alors qu’en allié utile de ses basses oeuvres, Téhéran cessera de bloquer le processus en changeant sans cesse d’avis.

Pour ce qui est du mode opératoire, l’accord signé en grande pompe et sa remise en cause rappelle l’accord signé le 21 août avec l’AIEA qui n’a pas débouché sur des inspections de l’usine de l’enrichissement mais sur un gain de temps pour Téhéran, un délai utilisé par Téhéran pour essayer d’épuiser le camp adverse. Concernant la Caspienne, la méthode semble identique : gagner du temps et retarder le statut pour épuiser les adversaires.

Que ce changement de cap de Téhéran ait été concerté avec Moscou ou pas, la Russie sera la grande gagnante de ce jeu. Au bout du compte, épuisés par l’embargo virtuel de la Russie sur le libre transit de leur pétrole ou gaz vers l’occident, pour sortir de l’impasse, le Kazakhstan et le Turkménistan accepteront la proposition russe d’une exploitation commune des richesses de la Caspienne (avec Gazprom comme unique partenaire). Poutine annexera la Caspienne par un accord collégial des 5 Etats riverains avec l’aide assumée des mollahs.

La proposition de Poutine pour annexer la Caspienne | Poutine : « nous sommes convaincus que les eaux caspiennes ne devraient pas regorger de frontières nationales ou de zones exclusives. Plus petite sera la superficie occupée par ces dernières (en rose - limite des eaux territoriales), plus grand sera le bassin réservé à l’exploitation commune des pays riverains (en bleu) »,. Il s’agirait donc d’une solution batarde créée sur mesure pour la Russie, une sorte de mer privée dont les eaux internationales seraient dédiées à la Russie et à Gazprom !

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