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Iran : Sanctions retardées, les Etats-Unis tablent sur une guerre d’usure
29.09.2007

Comme nous l’avions prévu dès le mois d’août au moment où les Américains évoquaient la possibilité d’une autre résolution, celle-ci a fait place à un statu-quo. Nous avions vu la marque de la volonté Européenne et Sino-russe, mais il s’avère que les Américains sont également en faveur de ce statu-quo : ils ont fait le nécessaire pour le provoquer, estimant qu’une nouvelle résolution pourrait renverser le régime, ce qu’ils ne veulent pas.



Ils préfèrent briser la résistance des mollahs par une guerre d’usure : des sanctions bancaires qui empêchent de nouveaux investissements en Iran. A l’approche de l’hiver le manque d’investissement sera durement ressenti en Iran. Une nouvelle résolution ne leur était pas indispensable.

En adoptant une loi américaine qui pénalisera les partenaires commerciaux de Téhéran, les Américains ont provoqué un refus Russe d’adopter de nouvelles sanctions contre Téhéran.

Officieillement, c’est afin de ne pas d’avantage fragiliser la soi-disant unité internationale (les 5 permanents du Conseil de Sécurité+Allemagne) que les Etats-Unis ont accepté un compromis pour retarder la prochaine résolution et accorder plus de temps à la « diplomatie ».

Les P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et l’Allemagne) ont repoussé l’éventualité d’une nouvelle résolution au mois de novembre, à une date qui reste à définir à laquelle ils se réuniraient pour finaliser un texte pour une troisième résolution de sanctions.

En attendant, les Etats-Unis ont encouragé le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, et El Baradai, le patron de l’agence onusienne de l’énergie à reprendre leurs dialogue avec le régime des mollahs. Oubliée l’urgence de la menace nucléaire des mollahs, les américains troquent les rumeurs de frappes massives pour un retour vers le plan de coopération proposé par El Baradei !

Or, ce plan n’a en aucune façon une vocation à exiger une suspension des activités d’enrichissement. En acceptant ce plan sans contenu et sans autorité, l’objectif des américains n’est pas de donner plus de délais à Téhéran, mais de faire durer la guerre d’usure qui est censée réduire les défenses des mollahs et provoquer leur capitulation.

Nous doutons de l’efficacité très mathématique et purement logique de ce programme. Le dialogue avec Téhéran passera soit par Larijani, le négociateur nucléaire, soit par Mottaki, le ministre des affaires étrangères, tous deux membres de la milice des Pasdaran qui vient d’être classée comme une entité terroriste par les Etats-Unis. Que feront les Américains ? Est-ce qu’ils interdiront à leurs alliés de parler à ces deux « terroristes » ?

La réalité est que le classement des Pasdaran sur la liste des organisations terroristes est une mesure grandiloquente mais sans réalisme : tous les responsables non enturbannés du régime sont des gradés de la milice des Pasdaran. Tout ceci n’est qu’une mascarade pour faire peur au régime de Téhéran, et tous les mollahs savent que ces menaces sont dépourvues de réalisme. Ce nouveau délai permettra à ces maîtres en intrigue de se renforcer en Afghanistan, en Irak et surtout au Liban, où le mois de novembre risque d’être aussi chaud que celui de juillet 2006.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Iran : La stratégie pacifique de Bush
- (21 septembre 2007)

Pour en savoir plus, relire (les conclusions) :
- Iran : Etat des lieux de la crise nucléaire iranienne
- (17 septembre 2007)

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |