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Iran : Pleins feux sur le cinéma féminin !
25.09.2007

Le régime des mollahs a une spécialité unique au monde : des artistes dissidents qui parlent de tout sauf des violations des droits de l’homme par les mollahs en Iran. Ces intellectuels sans contenu qui ne s’engagent pour aucune cause ont pour fonction de faire croire à l’existence d’une dissidence en Iran. Par ailleurs, le régime préfère qu’ils soient de sexe féminin. Le dernier arrivage est Hana Makhmalbaf, 18 ans et déjà cinéaste avec un premier long métrage déjà sélectionné !



Sa sœur Samira Makhmalbaf a connu le même destin, cinéaste d’un jour. Elle reçut même un prix à Cannes, cette terre hospitalière pour les cinéastes iraniens qui ne parlent pas des violations des droits de l’homme en Iran et font des films à contenu universel. Bien avant Marjane Satrapi, l’expression avait été utilisée par Kiarostami. Officiellement, les films de ces cinéastes muets sont interdits de projection en Iran. Il s’agit bien sûr d’une ruse pour rendre plausible le silence de ces personnages qui ne s’engagent pour aucune cause. Curieusement, ces cinéastes pseudo-brimés continuent à vivre en Iran et n’ont aucune envie de vivre libre et faire des films en toute liberté (par exemple en France qui est souvent partenaire de ces cinéastes via Unifrance).

Hana Makhmalbaf ou le renouvellement du concept du cinéaste iranien. Dans la famille Makhmalbaf, tout le monde est cinéaste, à commencer par le père, Mohsen Makhmalbaf, un assassin islamiste qui se félicite d’avoir tué un agent de la paix avant la révolution Khomeyniste. Son chef d’œuvre est un film où il a fait tourner un Américain converti à l’Islam, proche des frères musulmans, qui a tué un opposant iranien réfugié aux Etats-Unis.

Vient ensuite la grande sœur, Samira qui fit sensation à Cannes en pleurant la chute des Talibans et n’eut aucun mot pour condamner ces mêmes talibans qui descendaient les femmes adultères d’une balle dans la nuque devant leurs partisans en délire dans des stades transformés en mouroir. Hana Makhmalbaf ressemble à son père et à sa sœur, elle ne parlera pas de l’Iran et des malheurs de ces fillettes mariables à 9 ans. Hana Makhmalbaf a fait à 18 ans un premier long-métrage sur « des enfants afghans qui ne savent jouer qu’à la guerre » et le film a été sélectionné au festival de Saint-Sébastien, c’est normal son premier court-métrage avait été sélectionné au festival de Locarno alors qu’elle n’avait que 9 ans (comme Marji) !

Côté présentation, il y a 2 nouveautés : l’une vestimentaire, l’autre technique (qui ressemble au cas Satrapi). La nouveauté technique vient en réponse aux doutes qui nous avons semé dans les critiques quant au fait que ces cinéastes officiellement interdits en Iran continuent d’y vivre, d’y produire et d’y monter leurs films. Satrapi a tout fait en France, Kiarostami travaillera désormais en Italie et Hana Makhmalbaf a tourné en Afghanistan, monté au Tadjikistan et finalisé en Allemagne ! Mais au fond, reste à savoir pourquoi aucun ne condamne la charia qui a dépénalisé la pédophilie en Iran pour tout le monde et spécialement les touristes et hommes d’affaires étrangers.

Seconde nouveauté. Non seulement la production des films s’est internationalisée mais aussi le look des cinéastes sans contenu : Samira Makhmalbaf avait reçu son prix toute habillée de noir et un fichu noir sur les cheveux, il ne lui manquait que le tchador, Hana a innové en arrivant vêtue de noire, mais avec une casquette vissée sur la tête, plus proche de Jennifer Aniston que de la beurette de chez nous.

Elle aura sans doute un petit prix qui lui ouvrira la porte des plateaux de télévisions où des journalistes sans imagination lui poseront des questions convenues suggérées par le dossier de presse et accessoirement son avis sur la situation en Iran. Mais à ce moment précis, elle ne parlera pas des malheurs des jeunes filles iraniennes de son âge. Elle ressortira le discours politiquement correct sur les bienfaits du dialogue entre les peuples. Elle ne poussera pas un cri pour appeler les ONG au secours des iraniens. Elle fera son discours et ira le répéter sur les autres chaînes sans dévier d’un seul mot. Nous avons eu le cas avec Satrapi.

La France, qui croit également dans les vertus du dialogue, a décidé de sélectionner Persépolis plutôt que La Môme. Son réalisateur est mécontent et ne comprend pas ce qui lui arrive. Non seulement, la France mais les Etats-Unis espèrent multiplier les passerelles avec le régime des mollahs, et trouver des moyens pour rendre ce régime fréquentable : les enjeux sont stratégiques, Satrapi a ses chances.

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Pour en savoir + sur le cinéma des mollahs :
- Iran : Persépolis, Buzz, Re-Buzz et anti-Buzz
- (29 Mai 2007)

Les messages cachés du cinéma des mollahs :
- Iran : Non au cinéma cosmétique de Jafar Panahi
- (8 Décembre 2007)

Le message caché du cinéma féminin iranien :
- Iran : De la relativité au service des femmes
- (5 Octobre 2007)

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby Cinématographique des mollahs |

| Mots Clefs | Réformateurs : Les Intellectuels « apolitiques » iraniens |