Dans l’article initial, Brzezinski [1] laissait supposer que Bush voulait lancer une attaque contre l’Iran, mais nous savons que l’Administration Bush est dans une disposition contraire et ce depuis le début. Bush et ses collaborateurs (Rice, Cheney et les autres) cherchent un moyen pour contraindre les mollahs à accepter une entente régionale : le seul souci actuel des démocrates américains est que l’accord entre les deux pays ne soit pas signé sous une présidence Républicaine. Ils font donc tout pour discréditer leurs adversaires républicains afin peut-être d’écourter le mandat présidentiel de Bush et de faire sceller cette entente historique par un président démocrate.

Il faut préciser que le régime des mollahs a également envie d’une entente avec les Etats-Unis, mais il n’accepte pas le « deal américain » qui suppose une nouvelle configuration régionale dans laquelle le régime des mollahs doit envisager de céder ses réseaux de renseignements et de terrorisme aux Etats-Unis.

L’entente n’aboutit pas car les mollahs ne veulent pas renoncer à leur bien (le Hezbollah en particulier) et préfèrent imposer leur vision aux Américains et pour y parvenir, ils ont intensifié leur aide à tous les islamistes de la planète. Ils ont donc créé la création d’ Al Qaeda Maghreb et Al Qaeda Irak, et plus récemment Al Qaeda Liban et sans doute, il y aura sous peu, un Al Qaeda Caraïbes.

Finalement, ils réagissent à l’identique des Talibans quand l’Administration Bush cherchait une entente avec ces islamistes durant l’été 2001 (avant le 11 septembre). Les mollahs ont décidé de tirer les premiers et de déborder les Américains sur tous les fronts militaires et sécuritaires. Dans ce registre, il y a eu récemment l’attentat raté de l’aéroport JFK programmé pour être réalisé par des papys islamistes bien en forme. Désormais il y a de fortes chances qu’un important attentat commandité par les mollahs et portant la signature d’Al Qaeda ait lieu sur le sol américain.

Un tel attentat pourrait écarter définitivement la possibilité d’une entente entre les mollahs et les Etats-Unis. Quelques jours après l’attentat avorté de JFK, la « rumeur d’un attentat attribué (à tort) aux mollahs » revient. Dans sa première version, elle accusait l’administration Bush et elle disculpait d’avance les mollahs, cette fois elle disculpe d’avance les mollahs, mais elle accuse Al Qaeda.

Il faut dire que cette rumeur n’émane pas d’Al Qaeda qui dépend en partie militairement et financièrement des mollahs, mais Al Qaeda est le « détonateur de la rumeur », l’élément qui la rend plausible. Comme toutes les rumeurs, son objectif est de polluer les esprits et elle ne peut émaner que de ceux qui en sont les bénéficiaires : c’est-à-dire ceux qui sont présentés comme les victimes d’une machination. Il y a deux possibilités !

L’article qui diffuse cette rumeur est écrit par un certain Gareth Porter qui est présenté comme un historien, mais également un analyste politique sur la sécurité nationale. Porter dit détenir ses informations, d’un ancien collègue et expert en antiterrorisme, Bruce Reidel, qui est actuellement un membre de Saban Center for Middle East Policy à la Brookings Institution. Reidel affirme détenir l’info d’un document trouvé dans une cachette de Zarkawi en Irak.

L’ensemble de cette rumeur est fondé sur l’antagonisme entre les chiites et les sunnites. On se demande quel genre d’experts peuvent être Reidel ou Porter pour ignorer les cas de coopérations entre les mollahs et toutes sortes de sunnites pour différents attentats perpétués depuis les années 80. Nous avons publié de nombreux articles très documentés sur ce sujet.

Cette rumeur, sur les efforts d’Al Qaeda pour déguiser une attaque contre les Etats-Unis comme venant de l’Iran , est particulièrement bien bâtie : La rumeur fait des Etats-Unis une victime de l’attentat et des mollahs, les victimes d’un complot.

Conclusions | En fait, cette rumeur est utile aux deux partis afin que même en cas d’un attentat, les chances d’une entente ne soient pas définitivement compromises. La rumeur est encore une fois l’oeuvre des « amis américains » des mollahs qui agissent dans des Think Tank pour accélérer le processus de normalisation des relations entre les Etats-Unis et le régime des mollahs.

L’auteur de l’article Gareth Porter est membre d’un « groupe de réflexion sur l’Iran » animé par Gary Sick au sein du Middle East Policy Council. Il n’en est pas à son premier article polémique cherchant à donner (il est un spécialiste de détournement d’article).

En fait, il faut s’intéresser à Gary Sick qui a été un des principaux assistants de Brzezinski quand en 1979, l’équipe de Jimmy Carter comptait apporter le maximum de soins pour la réussite du remodelage islamo-révolutionnaire du Moyen-Orient et l’établissement d’une république islamique en Iran. Il est depuis des années un lobbyiste des mollahs aux Etats-Unis et il n’hésite pas à se déplacer en Europe pour participer à des séminaires sur le rôle positif joué par les mollahs au Moyen-Orient.

Le Middle East Policy Council emploie de nombreux iraniens [2] qui -sous couverture de recherches universitaires- produisent des rapports et des rumeurs.

Gary Sick a d’ailleurs été à l’origine d’une version encore plus antérieure de cette rumeur. Cette version première accusait l’administration Bush de vouloir mener une longue guerre de déstabilisation régionale (hostile aux mollahs). Cette version-là avait fait beaucoup de bruits en janvier 2007. Nous avions alors essayé de comprendre cette rumeur et trouver ses artisans.  :
 Enquêtes croisées sur 3 rumeurs d’attaque militaire américaine
 (23 janvier 2007)