Steinmeier prétend que de tels entretiens permettent de créer « plus de souplesse » du côté iranien et de « convaincre » Téhéran de renoncer à sa politique actuelle. « Cela doit être un effort continuel », a-t-il ajouté.

En d’autres termes, nous sommes face à ce que nous avons appelé « une somme de diplomaties individuelles non concertées mais compatibles entre elles ». L’Europe n’arrive pas parler d’une seule voix et les différents pays qui ont d’importants intérêts en Iran (surtout l’Allemagne) relancent sans cesse de nouvelles négociations au grand bonheur des mollahs, ravis par tant de divisions. D’ailleurs, ils font tout pour laisser de l’espoir à leurs interlocuteurs.

Ainsi à Madrid, lors de la conférence de presse en commun avec Solana, Larijani, au détour d’une phrase, avait effleuré l’idée d’un abandon prochain de l’enrichissement. Il avait affirmé que cette question de l’enrichissement ne préoccupait que les médias occidentaux, en Iran « nous pensons même à l’abandonner ».

Mais aussitôt rentré en Iran, le régime avait insisté sur le droit à l’enrichissement par l’intermédiaire de différents personnages tous plus hauts placés que Larijani. En fait, le régime des mollahs joue au chat et à la souris avec les Européens. Larijani n’est définitivement pas la bonne personne qui a le droit de s’exprimer sur le sujet. Constitutionnellement, celui qui a ce droit est Rafsandjani, qui est sous mandat d’arrêt pour crime contre l’humanité.

La confusion et la multiplication des interlocuteurs est la règle d’or du régime des mollahs pendant des négociations et quand l’Europe joue au même jeu, elle offre aux mollahs l’opportunité de nier leur propre engagement sous prétexte qu’il s’agissait d’un accord avec une personne européenne non autorisée à parler en nom de la communauté internationale.

C’est pourquoi cette politique dispersée a failli et faillira encore et encore. Cette politique ne fait qu’affaiblir l’Europe et la diviser. Il n’est pas étonnant que ni les Russes, ni les Américains ne cherchent à l’en dissuader.

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