Ceci aurait pu avoir lieu à Charm el-Cheikh, mais ceci a échoué parce que les deux partis n’ont pas réussi à s’entendre. Nous l’avions dit dans des analyses précédentes, ce genre de rencontre est la pointe visible de l’iceberg : Les mollahs et les américains n’ont nul besoin de ce genre de show médiatique pour se rencontrer et négocier discrètement ensemble. Mais en revanche, ils ont besoin de les officialiser lors des rencontres officielles.

Il faut donc croire qu’une entente même partielle n’a pas pu être trouvée avant la prochaine rencontre à Bagdad car les deux partis commencent à afficher des positions très figées qui sont susceptibles de faire capoter la rencontre.

Les américains et les mollahs restent sur leurs positions de Charm el-Cheikh : Les américians se plaignent des envois d’armes sans accuser formellement les mollahs (ni diffuser les preuves qui existent en grand nombre), mais ils leur demandent de cesser ces ingérences en les invitant poliment à contribuer au rétablissement de la stabilité en Irak. Et les mollahs continuent de nier cette ingérence (puisque aucune preuve n’est diffusée) et comme à Charm el-Cheikh, ils accusent les Etats-Unis d’être à la source du terrorisme en Irak.

Cette situation peut durer indéfiniment : les Américains espèrent affaiblir économiquement les mollahs et les mettre KO par épuisement. De leur côté, les mollahs espèrent un KO par épuisement militaire, politique et électoral du camp de George Bush.

Mais les Américains ne feront rien qui puisse diaboliser les mollahs au point de les rendre irréversiblement infréquentables, ce qui pourrait ruiner les chances de l’acceptation médiatique d’une réconciliation irano-américaine. L’objectif des Américains se précise chaque jour d’avantage : arriver à un arrangement avec les mollahs et non pas mettre un terme à leur ingérence en Irak ou à leurs nuisances au Moyen-Orient.

Les mollahs, qui ont pleinement conscience que cette réconciliation programmée ne sera pas pour cette fois, continuent dans leurs exercices favoris : le slogan et les manoeuvres dilatoires. Chaque jour, les différents dirigeants font des déclarations mi-hostiles mi-amicales. La situation est exactement le même qu’au moment de Charm el-Cheikh, c’est-à-dire au point-zéro !

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