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Iran – 8 Mars : Shirin Ebadi a lancé un appel très ambigu (décodages)
09.03.2007

Après 4 ans de déclarations très fidèles à la révolution islamique et un clin d’œil négationniste (chez Ardisson : le détail historique), finalement, Shirin Ebadi, la lauréate musulmane et accessoirement iranienne a délaissé ses actions en faveur des talibans enfermés à Guantanamo pour faire un appel en faveur des droits des femmes iraniennes. Victoire ? Pas vraiment.



À l’occasion de la 98e célébration annuelle de la journée internationale de la femme, accompagnée d’une autre lauréate de Nobel de la Paix 1977, Irène Khan, secrétaire générale d’Amnesty International, Shirin Ebadi a appelé à la fin de la discrimination contre les femmes en Iran.

Or, à son habitude, elle a encore rusé avec ses interlocuteurs pour détourner les institutions internationales et les instrumentaliser pour les intérêts du régime des mollahsqu’elle continue de défendre. Elle n’a pas appelé à faire appliquer la déclaration universelle des droits de l’homme par le régime des mollahs. Absolument pas.

L’avocate islamiste a seulement appelé le régime des mollahs a accorder les mêmes droits aux hommes et aux femmes iraniens.

Le problème fondamentalement juridique, et en tant qu’avocate elle le sait, est que même les « hommes iraniens » n’ont aucun droit comparable au minimum prévu par la Charte des Nations Unis et la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Très rusée et finalement encore plus décevante qu’à son habitude, elle a encore essayé (et réussi) à l’insu d’Amnesty International (ou bien avec leur consentement) d’entériner l’application de la Charia en Iran en cherchant uniquement à aider le régime à évoluer vers un islamisme politiquement correct.

Elle a ainsi apporté sa caution de Nobel de la Paix à une bande de fausses féministes pro-régime qui ont lancé une « campagne internationale » sur le thème très fédérateur de l’abolition de la lapidation.

Mais cette campagne très médiatique est portée par les fausses militantes iraniennes des droits humains et quelques militantes hybrides basées en Europe qui utilisent la campagne pour dénigrer l’application des sanctions à l’encontre du régime des mollahs dans le dossier nucléaire. Tout comme le régime, ces associations « officiellement pacifistes » évoquent sans arrêt une attaque militaire contre l’Iran : l’objectif est d’encourager l’opinion à soutenir la tenue de nouvelles négociations avec les mollahs (par une campagne indirecte de diabolisation de l’administration Bush).

La combinaison du féminisme et du soutien implicite au négociation avec les mollahs est récurrente dans toutes les manifestations pro-féminisme iranien organisées en Europe ou aux Etats-Unis : combattre la lapidation est devenu un moyen de communication sur la nécessité de négocier indéfiniment avec le régime des mollahs et ses pseudo-modérés.

Nous ignorons si Irène Khan fait elle-même partie de ce groupe de militantes hybrides mais il est certain que Shirin Ebadi y joue un rôle important (en compagnie des initiateurs de la campagne d’un million de signatures).

Il y trois jours, Shirin Ebadi a même demandé à ce que l’ONU organise un sondage en Iran (sous la surveillance des mollahs, des pasdaran et des bassidjis ! - ndlr) afin qu’il soit prouvé que les Iraniens sont solidaires du régime pour le droit à l’enrichissement nucléaire. Son argument est le suivant : « Pourquoi Israël l’a, et nous ne l’aurions pas ? » (bombe évidemment et non pas l’énergie nucléaire).

Malheureusement, l’exercice de notre profession nous a rendus très soupçonneux. C’est pourquoi nous interpellons Irène Khan pour savoir pourquoi elle a cosigné un appel où la référence à la déclaration des droits de l’homme n’est pas explicite ? Tel que formulé par Shirin Ebadi, cet appel entend faire reconnaître les droits islamiques (masculins) en Iran, autrement dit la Charia comme une base conforme à la déclaration universelle des droits de l’homme !

Ebadi recycle le discours (officiel) de compatibilité d’un régime islamique avec les droits de l’homme et le transforme pour lui donner un aspect politiquement correct (et féministe).

Mais en définitif, les Iraniens vivent toujours sous un fascisme religieux et celle qui les représente à l’étranger) utilise leur malheur pour justifier un programme nucléaire d’autant plus condamnable que son budget aurait pu mettre fin à de nombreuses discriminations en Iran, notamment celle de l’accès aux soins pour les plus démunis.

L’Iran compte 65 millions de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté et Mme. Ebadi n’en parle jamais afin qu’aucune campagne d’ingérence humanitaire ne puisse être mise en place à une vaste échelle par des ONG non affiliées au régime. Car dans le cas contraire, ces humanitaires découvriraient les vraies demandes des Iraniens et le nucléaire n’en fait pas partie.

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