Le dilemme consistait à savoir s’il faut continuer ou pas à isoler le Hamas. Le Hamas demeure à l’heure actuelle une organisation terroriste financée par la république islamique d’Iran avec mission de contrarier tout pourparler entre palestiniens et israéliens. Selon certains « penseurs », c’est cet isolement injuste qui serait la raison de son rapprochement avec les mollahs, son refus catégorique de reconnaître Israël et d’accepter les accords signés par le Fatah… Et donc selon ces penseurs, il faudrait que Jérusalem assouplisse sa position à l’égard du Hamas parce que la situation est intenable et ne va pas s’améliorer.

Ce raisonnement repose sur une fausse analyse. En effet, la charte du Hamas ne fait que reprendre les directives du régime des mollahs : refuser de reconnaître Israël, refuser de reconnaître les accords précédemment signés par l’autorité palestinienne et le gouvernement israélien, et refuser de renoncer à la violence...

Le même dilemme torture également les amis universitaires du régime des mollahs : ces derniers disent que c’est le discours de George Bush et le classement de cet état dans l’axe du mal qui empêche « les modérés » de ce pays de s’exprimer et pouvoir faire s’orienter la crise nucléaire iranienne vers un débat apaisé, une négociation en tout droit tout honneur autour de quelques tasses de thé.

L’un de ces lobbyistes appartenant au lobby universitaire des mollahs est Michel Makinsky, très actif pour stopper l’arrêt des investissements étrangers en Iran. En avril 2006, il avait écrit un article dans ce sens, encourageant les Européens à s’orienter vers un débat serein avec les mollahs modérés et sa préférence personnelle allait à Rafsandjani.

Makinsky vient de se faire à nouveau publier par une organisation israélienne (Meria) qui a sans doute omis de vérifier ses états de service. Il s’agit d’un long article fort ennuyeux et délibérément toufu et confus qui recycle les idées fortes de son article d’avril 2006 avec des mises à jours. Toute une construction savante est proposée pour renforcer l’aspect dangereux du bouc-émissaire Ahmadinejad et ce afin de mettre en valeur la modération de Rafsandjani.

Ce long article est une ultime tentative pour relancer la carrière de Rafsandjani et surtout de faire oublier son passé de terroriste. La preuve est l’absence de toute référence à son mandat d’arrêt international pour crime contre l’humanité dans l’affaire de l’AMIA : un si long article de 19 pages et 3 pages d’annotations, et pas le moindre petit mot sur le mandat d’arrêt en question !

L’autre point intéressant, qui rejoint le dilemme universitaire sur le Hamas, est la présentation des faits : elle permet d’inverser les rôles. Frapper d’ostracisme le Hamas ne peut que le rendre plus vindicatif ! Ce sont ceux qui imposent des règles au Hamas, qui doivent être tenus pour responsables de son penchant pour la violence. Nous retrouvons la même bonne conscience de gauche, si populaire dans les milieux universitaires chez Makinsky.

Selon Makinsky, en Irak, les Américains veulent pousser les Iraniens à la faute ! Ainsi l’ingérence terroriste des mollahs en Irak est effacée par un savant tour de passe-passe intellectuel. Le grand intérêt du réseau de lobbyistes universitaires est la capacité de désinformation propagandiste des recrues.

Le lobby universitaire des mollahs est certainement la pièce maîtresse du réseau terroriste qu’ils ont mis en place. Il ne serait pas surprenant de sonder l’opinion de ces universitaires pro-Hamas sur le régime des mollahs car accorder des droits au Hamas, c’est aussi renforcer Téhéran dans la certitude d’obtenir par la force et par la ruse ce qu’il cherche à obtenir : la reconnaissance de son rôle régional.

Ceci rejoint l’objectif de Makinsky. Le titre de son article fleuve était :
 L’IRAN EST-IL UNE PUISSANCE RÉGIONALE DANGEREUSE ?