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Dialogue sur l’Irak : l’Iran court après les USA !
18.11.2006

Récemment, Washington s’était déclaré prêt discuter avec Téhéran des moyens de stabiliser la situation en Irak, mais ces ouvertures ne se sont pas concrétisées jusqu’ici. Les choses ont même pris le chemin inverse après les déclarations de Bush qui a qualifié le Hezbollah de noyau central du terrorisme international et qui a salué le mandat d’arrêt contre l’homme fort du régime Rafsandjani pour crime contre l’humanité.



Ces deux déclarations, surtout le soutien du président américain à une éventuelle arrestation de Rafsandjani, ont réduit la possibilité d’entamer des négociations avec les américains. Or, si les américains sont intéressés par le calme en Irak, les mollahs qui sont à l’origine du chaos irakiens attachent une autre importance à ces négociations. Cette importance est d’ordre économique.

La situation économique de l’Iran est catastrophique : les caisses sont vides et le peuple en colère, si le régime n’arrive pas à donner une meilleure image de l’Iran, les capitaux étrangers fuiront d’avantage ce pays et les chances de survie du régime seront plus minces que jamais.

Seule l’ouverture des négociations peut redonner momentanément espoir aux investisseurs étrangers. Les mollahs adoptent un profil bas et se disent désormais ouverts aux négociations avec les américains et le régime encourage ses partisans à écrire des pamphlets sur la nécessité de telles négociations. Hier, par exemple, un négociant en pétrole en a fait autant dans les colonnes du Monde. La veille, c’était Olivier Roy qui allait au charbon dans le quotidien suisse le Temps et dans les prochains jours tous les partisans du régime se dévoileront ainsi.

Mais les négociations sont réellement mal engagées après la révélation de la fourniture de missiles sol-air par les mollahs aux islamistes somaliens. En l’absence de signes positifs pour une reprise des négociations, c’est le régime des mollahs qui monte au créneau et essaie de proposer des pistes à la partie américaine. Ainsi le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a déclaré que la république islamique attendait des gestes « concrets » des États-Unis pour engager un dialogue.

« Les seules déclarations des Américains sur un changement de leur politique en Irak ne sont pas la solution aux problèmes. Nous attendons un (changement) de comportement concret de la Maison-Blanche », a dit l’ex-milicien Mottaki.

Celui par qui le scandale arrive, Rafsandjani, était en charge de la prière du vendredi à Téhéran et il déclarait que les États-Unis étaient demandeurs d’un dialogue et non l’inverse dans ce dossier. En réalité la menace qui pèse sur lui risque de coûter cher à l’ensemble du régime car sa seule présence porte préjudice à l’ensemble du régime des mollahs dont il est l’homme fort. En prenant la direction de la prière du vendredi, Rafsandjani entend montrer sa solidité au sein du régime. Comme nous l’avions écrit, il aimerait être l’architecte du rétablissement des relations avec les Etats-Unis. Et le geste dont parle Mottaki sera sans doute lié à Rafsandjani. Ce dernier a clairement montré la voie aux Américains :

« Ils s’enfoncent progressivement dans ce marais (du Moyen-Orient) et maintenant ils ne peuvent plus s’en sortir seuls », a-t-il dit dans le sermon retransmis sur la radio d’État. Cela nous demanderait beaucoup d’efforts pour les tirer du fond de ce marais et ils disent maintenant qu’ils sont prêts en principe à parler avec nous (« moi » en persan parlé – ndlr). Est-ce qu’ils pensent que nous sommes intéressés par ces discussions, et qu’ils nous font une concession en les proposant ? » il s’agit d’une rhétorique de marchand de tapis. Il s’agit du marchandage de Bazar : « Tu veux pas de mon tapis ! Ok ! de toutes les façons je ne suis pas vendeur… »

Le fait est que Rafsandjani est dans de sales draps, il ne peut même pas quitter l’Iran pour un pays tiers pour des négociations qui sont vitales pour le régime et les Garanties de sécurité qu’il exige. De plus, il ne peut pas déléguer un tiers car il aurait peur que les américains proposent à ce tiers de le renverser et prendre le pouvoir en Iran. La situation de Rafsandjani est précaire de toutes les façons : les dirigeants du régime sont déstabilisés et tous les scénarii restent possibles. Le régime des mollahs est demandeur et George Bush savoure sa victoire : bien que battu dans les élections à mi-mandat, il n’a jamais eu autant de cartes contre les mollahs dans son jeu.

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