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Iran : Carton Jaune à Radio Canada
17.11.2006

La dénonciation de faux opposants est devenue par la force des choses notre sport quotidien. Pour ne pas déroger aux bonnes habitudes nous allons nous pencher sur le cas de Hossein Derakhshan qui vit au Canada.



Malgré sa présence au Canada depuis longtemps, Hossein Derakhshan ne dupe pas la communauté iranienne qui connaît ses activités d’agent du régime de Téhéran. Il avait même crée un blog pour la défense des bloggeurs iraniens afin de piéger ces derniers et ceux qui les soutenaient : il fallait y inscrire son nom pour bénéficier de la campagne pour la défense des webblogs libres en Iran ! Mais en réalité, de nombreuses personnes qui avaient innocemment et naïvement laissé leur véritable nom sur son site ont donc été repérées par le régime.

Par la ruse de Hossein Derakhshan, ils s’étaient livrés tout seul. Ceux qui avaient laissé une famille en Iran ont eu à craindre pour leurs parents car le régime des mollahs chatie le père ou le frère à la place d’un rebelle. Poussant la malice encore plus loin, il s’était fait aussi passer pour un photographe canadien voulant faire une exposition et avait ainsi obtenu des photos des mêmes personnes qui avaient signé sur son blog. Et voilà comment le ministère de l’information à Téhéran se monte un petit « press book » des exilés de Toronto.

Les mensonges des individus comme Hossein Derakhshan sont faits dans un but essentiellement personnel, pour obtenir un bénéfice financier ou professionnel ou bien dans de rares occasions par conviction religieuse. De fait, ces ambitieux n’ont ni âme, ni conscience et bien entendu aucun respect pour leurs semblables, mais en ont-ils pour eux-mêmes ?

Parmi tous les mensonges que Derakshan a raconté, on retiendra qu’il prétend avoir quitté l’Iran sous la pression de la police à cause d’un site Internet qu’il aurait crée et dont personne n’a jamais trouvé la moindre trace. Selon lui, il y critiquait les dirigeants et cela lui avait valu des ennuis avec la police, une période d’emprisonnement. C’est désormais, une technique éprouvée, et le régime en abuse : emprisonner un agent du régime, faire un battage médiatique autour de l’affaire : à sa libération, il se transforme en héros de la résistance pour infiltrer les milieux hostiles au régime. Evidemment, Hossein Derakhshan n’a pas pu tromper les opposants chevronnés, mais qu’importe puisque sa mission était de piéger les plus jeunes.

Derakhshan continue d’entretenir son aura de résistant : son séjour en prison lui sert de CV d’opposant... et le pire c’est que cela marche encore parmi les médias occidentaux, même si sa réputation est ternie parmi les iraniens qui ont fait les frais de son fichage. C’est ainsi très récemment que Derakhshan a eu les honneurs de CBC où il s’est exprimé.

Derakhshan a ainsi eu l’opportunité de parler au nom des opposants en exil et dire que l’Iran avait le droit d’avoir la bombe nucléaire par mesure de précaution. Rappelons qu’un opposant ordinaire ne parle pas du régime des mollahs en utilisant le mot Iran. Un opposant ordinaire consacre ce mot Iran pour parler de l’identité iranienne, du territoire iranien ou du peuple iranien.

Derakhshan a estimé que le régime des mollahs et l’Iran ne faisaient qu’un. Ses mots sont d’autant plus choquants que les mollahs font craindre le danger d’une guerre destructrice à l’Iran et aux iraniens en continuant à proférer des slogans tels que « mort à l’Amérique », « mort à Israël » et surtout « jusqu’à leur anéantissement nous lutterons ». Aucun opposant ne serait assez dément pour plébisciter ce populisme et évoquer la mesure de précaution pour le régime qu’il est censé combattre.

Profitons de ces quelques lignes pour décerner un carton jaune à Canadian Broadcasting Corporation (radio Canada) qui n’a pas vérifié la réputation de Derakhshan avant de l’interviewer. Rappelons que Radio Canada a été présente dans le combat pour sauver les jeunes iraniennes condamnées à mort et gageons qu’il s’agit d’une méprise.

Petit Détail | Actuellement une pétition canadienne demande au 1er ministre de ce pays de tenir parole et de faire émettre un mandat d’arrêt international contre les assassins de Mme Kazemi. Au premier chef de ces assassins figure Saïd Mortazavi, procureur des tribunaux islamiques, le même homme qui aurait soi-disant fait arrêter le dénommé Derakhshan.

Mais c’est le défaut des faux opposants : leur récit est incohérent, ils pardonnent à leurs tortionnaires et ne cherchent à promouvoir aucun changement de régime. Derakhshan (Brillant en persan-ndlr) porte bien son nom et décroche la palme : non seulement il ne fait rien contre les mollahs, mais en plus il défend leurs fonds de commerce de nationalisme nucléaire.

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